Elaboration d'un outil d'appréciation de l'implication des acteurs locaux dans le cadre du programme national nutrition santé ( PNNS ): expérimentation en milieu scolaire( Télécharger le fichier original )par Magloire AKOGBETO Université Lumière Lyon 2 - Master promotion et éducation pour la santé 2007 |
1.2.2. Déclinaison du Programme national nutrition santé à Villefranche sur SaôneEn dehors des actions mises en place à l'occasion de la semaine de la fraich'attitude5(*) et de la semaine du goût6(*), la Caisse primaire d'assurance maladie de Villefranche sur Saône développe depuis 2005 une déclinaison locale du PNNS. Il s'agit d'un projet de prévention de l'obésité. L'ambition de la CPAM est de : - améliorer la prise en charge des enfants obèses par un accompagnement global (ambulatoire : généralistes - pédiatres - diététiciens - psychologues / hôpital), et la mise en place d'une filière de soin pluridisciplinaire Ville/Hôpital adapté7(*). - mieux utiliser la médecine scolaire pour le diagnostic précoce des problèmes de surpoids des enfants. - délivrer des informations pertinentes, sensibiliser les médecins, promouvoir la formation sur l'obésité. - développer et mettre en commun des pratiques et des outils pour améliorer la prise en charge. - favoriser l'implication de tous les professionnels en contact avec les enfants et les liens entre les différentes structures s'occupant d'enfants obèses. - prendre en charge financièrement ce "parcours de soins". - élargir l'action à l'ensemble de la circonscription. En effet, après cet état des lieux et les premiers contacts réalisés par la CPAM, un relais s'est organisé pour que l'équipe de l'ADES mobilise les partenaires et acteurs sur le programme. La CPAM de Villefranche/S. s'est chargée de convoquer un comité de pilotage incluant l'ADES du Rhône, l'Education nationale, le Conseil Général, l'Hôpital, la médecine scolaire, le Contrat de ville et la Ville de Villefranche/S. Ce comité de pilotage a eu pour missions de définir les grands axes du programme, de planifier sa mise en oeuvre et son évaluation. Des réunions d'information, de concertation et de présentation de l'ensemble du programme ont été organisées en direction des équipes des écoles ciblées (directeur d'école, la médecine scolaire, l'équipe pédagogique, l'infirmière scolaire). Axé sur l'information, la formation, ce projet met l'accent sur les objectifs prioritaires du PNNS et s'organise sur trois niveaux Niveau 1 : Réduire le surpoids et l'obésité chez les enfants du cycle 3 des écoles situés en REP sur l'agglomération de Villefranche-sur-Saône (Mettre en place un programme d'actions de promotion de l'équilibre alimentaire concertées entre les acteurs de 4 quartiers de l'agglomération de Villefranche-sur-Saône). Niveau 2 : Améliorer le diagnostic précoce des problèmes de surpoids (Mieux utiliser la médecine scolaire pour le diagnostic précoce des problèmes de surpoids des enfants). Niveau 3 : Construire une filière de soin pour une prise en charge globale des problèmes de l'obésité des enfants et adolescents (Améliorer la prise en charge globale de l'enfant ayant des problèmes de surpoids). Le travail avec les écoles a débuté début 2006. Sur 6 écoles ciblées par le programme, 5 ont engagé un partenariat avec l'ADES. Il s'agit des écoles Jacques Prévert, Pierre Montet, Jean Macé, Ferdinand Buisson et Lamartine. Pour toutes les écoles, des animations se sont construites en fonction des besoins des enseignants, de l'avancée du programme scolaire ainsi que de la spécificité du quartier dans lequel elle se trouve. Les thèmes abordés durant les animations sont : les groupes d'aliments, leur rôle et importance, le goûter du matin, le petit déjeuner, la consommation de produits sucrés et son incidence sur la santé, la publicité et son influence sur les modes de consommation. Des rencontres avec les professionnels en lien avec des enfants en surpoids ou obèse (médecins, pédiatre, généralistes, diététiciennes) ont été organisées par l'ADES et la CPAM. Ces réunions ont permis d'identifier les besoins qu'ont les professionnels et leurs attentes en vue d'un soutien dans la prise en charge de cette pathologie. La CPAM rassemble et traite les chiffres des IMC des enfants collectés par les différents organismes en lien avec eux (PMI pour les plus jeunes, médecine scolaire). Des réunions d'information et d'implication des acteurs locaux (bénévoles et salariés d'associations de quartiers, animateurs des équipements sociaux ...) ont été organisées dans les quartiers pour les sensibiliser aux enjeux de la nutrition et leur donner accès à un minimum de connaissances leur permettant de participer à la construction du programme. Un groupe de travail composé des maisons de quartier et structures associatives volontaires a été constitué (les 3 maisons de quartier, les Restos du Coeur, le Secours Catholique et le Secours Populaire). Des séances de travail ont permis de recueillir leurs besoins en termes de formation et d'élaborer ensemble les premières pistes d'actions possibles. Des relais de campagnes d'information sur l'équilibre alimentaire et les rythmes de vie ont été mis en place dans les maisons de quartier et dans les locaux de l'impasse Revin (sièges des associations caritatives partenaires). En 2006, un partenariat s'est instauré entre la ville de Villefranche sur Saône et le programme de prévention de l'obésité infantile de la CPAM pour l'organisation de la semaine Fraîch'Attitude. A travers toutes ces actions, la CPAM cherche à agir, dans les limites de son champ d'action, sur les causes évitables de morbidité et de mortalité. Tout cela témoigne de l'engagement de l'assurance-maladie en faveur de la prévention. Cet engagement est formalisé à l'article L. 262-1 du code de la sécurité sociale, qui investit les caisses d'assurance-maladie d'une mission de prévention. Il a été consolidé par la création, en 1988, du fonds national de prévention, d'éducation et d'information sanitaire (FNPEIS) et se traduit aussi par une part croissante des financements liés à la prise en charge d'actes de prévention dans le cadre de la consommation de soins et biens médicaux8(*). La prévention participe de la gestion du risque maladie9(*). En effet, pour un impact durable sur les dépenses de santé, il est indispensable d'agir sur le niveau global du risque des personnes assurées, en évitant, en retardant ou en limitant le développement des maladies. L'appréciation de la dynamique locale dans le cadre du PNNS nécessite l'élaboration d'une grille d'évaluation. Cette grille sera réalisée au regard des éléments de cadrage généraux sur l'évaluation. * 5 La semaine de la fraich'attitude est une action nationale de sensibilisation pour prendre conscience de l'urgence de retrouver un équilibre alimentaire, retrouver une consommation importante de produits naturels essentiels à la vie de chacun : retrouver une alimentation simple de produits vrais. Redécouvrir les fruits et légumes est l'objectif majeur de cette semaine de mobilisation nationale. Tous les acteurs qui peuvent jouer un rôle feront découvrir, déguster, aimer les produits du verger et de la terre : les fruits et les légumes. * 6 Organisée chaque année par la collective du Sucre. * 7 Ce point après s'est transformé en un projet d'extension du réseau REPOP du Grand Lyon sur Villefranche * 8 Une partie des dépenses engagées sur le Fonds national d'action sanitaire et sociale (FNASS) et sur le Fonds d'aide à la qualité des soins de ville (FAQSV) peut également être rattachée à l'effort de prévention de l'assurance-maladie. * 9 Cf. Bertrand Garros, Prévention et assurance-maladie, séminaire MiRe-Drees, juin 2002, p.11. |
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