1. Le Programme National Nutrition
Santé (PNNS) : Quelle implication des acteurs au niveau
local ?
Le PNNS est une politique nutritionnelle volontariste de
santé publique dont l'enjeu n'est ni plus ni moins la santé des
français de plus en plus exposés à une mauvaise nutrition.
Certes, la mauvaise nutrition ne concerne pas tous les français mais
l'obésité se développe en France comme dans la plupart des
pays développés. La vie s'arrangeant, les pathologies
liées à la nutrition sont de plus en plus présentes non
pas parce qu'on se nourrit plus mal mais parce que l'on a besoin de se nourrir
bien quand on vit plus longtemps. D'où un enjeu important pour
améliorer le contenu nutritionnel de nos assiettes. Fort de ce constat a
été mis en place un PNNS 1 et 2.
1.1. Présentation
générale du PNNS
Initié en 2001, reconduit et renforcé en 2006,
il vise l'amélioration de l'état de santé des
Français en agissant sur l'un de ses déterminants majeurs, la
nutrition. Cette initiative fait suite à un rapport du Haut
comité de la santé publique "Pour une politique nutritionnelle de
santé publique en France" rédigé en 2000.
Ce rapport faisait le constat :
- de l'évolution de l'environnement alimentaire en
termes de modifications du mode de vie, d'incitations à la consommation
et de progrès technologiques,
- de l'évolution de la consommation de
différents aliments : fruits et légumes, produits
céréaliers, poissons, légumes insuffisamment
consommés et d'autres comme les sodas, les produits sucrés qui
ont de plus en plus les faveurs des Français,
- de conséquences nutritionnelles liées à
ces évolutions : positives notamment avec une diversification des
apports mais aussi négatives avec une modification défavorable
de la répartition protéines/sucres/graisses et une
réduction des apports en oligoéléments et en fibres.
Le PNNS s'articule autour de six stratégies majeures :
action dans le système de soins, communication-éducation,
implication des acteurs de la filière alimentaire et des consommateurs,
surveillance, recherche et actions complémentaires en direction des
populations particulières. Il replace, de façon positive, la
nutrition (c'est à dire les apports alimentaires et les dépenses
caloriques par l'activité physique), au coeur de la vie quotidienne de
chacun et de chaque famille.
Il s'appuie sur 9 objectifs prioritaires qui sont
illustrés par 9 repères de consommation. Il comporte de plus, 9
objectifs nutritionnels spécifiques qui correspondent à certains
groupes de population pour traiter cet important problème de
santé publique.
1.1.1.
Les 9 objectifs nutritionnels prioritaires
Neuf objectifs nutritionnels quantifiés et
indissociables ont été retenus comme prioritaires en termes de
santé publique.
1. Augmenter la consommation de fruits et de légumes
afin de réduire le nombre de petits consommateurs de fruits et de
légumes d'au moins 25 % ;
2. Augmenter la consommation de calcium afin de réduire
de 25 % la population des sujets ayant des apports calciques en dessous des
apports nutritionnels conseillés, tout en réduisant de 25 % de la
prévalence des déficiences en vitamine D,
3. Réduire la contribution moyenne des apports
lipidiques totaux à moins de 35 % des apports énergétiques
journaliers, avec une réduction d'un quart de la consommation des acides
gras saturés au niveau de la moyenne de la population (moins de 35 % des
apports totaux de graisses),
4. Augmenter la consommation de glucides afin qu'ils
contribuent à plus de 50 % des apports énergétiques
journaliers, en favorisant la consommation des aliments sources d'amidon, en
réduisant de 25 % la consommation actuelle de sucres simples, et en
augmentant de 50 % la consommation de fibres, - Réduire de 5 % la
cholestérolémie moyenne dans la population des adultes ;
5. Réduire l'apport d'alcool chez ceux qui consomment
des boissons alcoolisées. Cet apport ne devrait pas dépasser
l'équivalent de 20 g d'alcool pur par jour (soit deux verres de vin de
10 cl ou deux bières de 25 cl ou 6 cl d'alcool fort). Cet objectif vise
la population générale et se situe dans le contexte nutritionnel
(contribution excessive à l'apport énergétique) ; il
n'est pas orienté sur la population des sujets présentant un
problème d'alcoolisme chronique, redevable d'une prise en charge
spécifique,
6. Réduire de 5 % la cholestérolémie
moyenne dans la population des adultes,
7. Réduire de 10 mm de mercure la pression
artérielle systolique chez les adultes,
8. Réduire de 20 % la prévalence du surpoids et
de l'obésité (IMC > 25 kg/m2) chez les adultes et interrompre
l'augmentation, particulièrement élevée au cours des
dernières années, de la prévalence de
l'obésité chez les enfants,
9. Augmenter l'activité physique quotidienne par une
amélioration de 25 % du pourcentage des sujets faisant
l'équivalent d'au moins une demi-heure de marche rapide par jour. La
sédentarité étant un facteur de risque de maladies
chroniques, doit être combattue chez l'enfant.
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