2.3 Méthodes de
construction de scénarios de Stress :
La VaR est nécessaire pour élaborer un programme
de Stres-Testing, mais elle n'est pas suffisante. Il faut la compléter
avec un scénario de crise. Pour ce faire, deux approches sont
généralement utilisées. Selon Thierry RONCALLI in
« Gestion des risques financiers », Economica
(2ème édition), 2009, p124, les banques utilisent deux
types de méthodologies pour construire les scénarios dans leurs
programmes de Stress-Testing : l'approche macroéconomique et
l'approche historique.
L'approche macroéconomique est une méthode
subjective. Il s'agit d'une approche fondée non pas sur l'analyse des
données passées mais qui, à partir d'un
évènement inattendu (politique ou économique), tente de
créer l'enchaînement des évènements
engendrés, puis les calibre quantitativement de manière à
créer le scénario de crise. On a donc une méthode en deux
étapes : élaboration d'un scénario dynamique à
partir d'une entrée (par exemple une baisse de 10% du taux de croissance
du PIB), puis construction d'un bilan final chiffré du portefeuille. On
parle de Macro Stress-Testing lorsqu'on entend déduire la dynamique de
la crise ainsi que le bilan chiffré des facteurs macroéconomiques
Par contre, l'approche historique est une méthode
explicitement demandée par les régulateurs depuis le passage
à Bâle II (la commission bancaire française par exemple).
L'idée est simple : on se concentre sur l'évolution des
facteurs de risque sur une période donnée et on en déduit
la ou les pires périodes qui constitueront les scénarios de
crise. C'est dans le choix de ces pires périodes que va résider
la qualité des scénarios proposés.
Elle consiste, en fait, à répertorier pour
chaque facteur de risque la variation à la hausse ou à la baisse
la plus importante sur un pas de temps préalablement choisi. On peut
alors composer différents scénarios de crise en
sélectionnant certaines de ces valeurs, les autres facteurs de risque
étant censés restés identiques à leur valeur
actuelle. On voit néanmoins que l'absence de corrélation entre
les différents facteurs est un obstacle à la
crédibilité de tels scénarios, d'où l'idée
de choisir comme scénario de crise une configuration historique incluant
tous les facteurs. Pour Thierry RONCALLI, le pire est défini comme la
période où les valeurs extrêmes (le minimum ou le maximum)
ont été obtenues. Ce type d'approche fournit alors un
scénario dont la crédibilité est assurée puisqu'il
s'est déjà produit.
C'est cette dernière approche que nous avons
adoptée dans ce mémoire pour construire le scénario de
référence et pour poser la problématique.
Une gestion efficace et moderne du risque de crédit
d'une banque doit alors prendre aussi en compte les facteurs extrêmes.
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