1. Un aperçu de l'inégalité entre
l'homme et la femme
L'inégalité entre l'homme et la femme quant au
partage des richesses et du travail est encore très grande dans le
monde. Selon un rapport de CARE Organisation (2005):
? Sur les 1,3 milliards de personnes vivant en-dessous du seuil
de pauvreté,
70% sont des femmes.
? Les femmes fournissent deux tiers du travail mondial : La
grande majorité du travail domestique nécessaire à la
société (éducation des enfants, cuisine, nettoyage) est
fourni par les femmes. En règle générale, ce travail est
sous-estimé et/ou non rémunéré.
? Elles gagnent moins de 10% des recettes mondiales.
Chapitre 3 : La microfinance 41
? Elles possèdent moins de 1% des propriétés
mondiales. Étant donné la
ségrégation de la femme et son statut légal
vulnérable dans certaines régions, la
femme ne possède en général pas d'actifs
tangibles pour sa sécurité financière.
? Pour ces mêmes raisons, deux tiers des
illettrés dans le monde sont des femmes.
Par ailleurs, la majorité des femmes démunies
dans les pays en développement travaille dans le secteur informel :
dans les pays en développement, les femmes représentent plus
de 60% de l'emploi informel hors secteur agricole - un pourcentage qui serait
plus élevé si ce secteur était pris en compte
(UNIFEM, 2005). Souvent, avec l'aide de la famille, elles survivent
grâce à des petits commerces et entreprises en vendant de la
nourriture, des services ménagers ou par des petits commerces. Selon
Felder-Kuzu (2006), bien que cela dépende de la législation du
pays quant aux droits de propriété, lorsque le revenu de ces
femmes augmente, elles peuvent se permettre d'acheter une petite
propriété ou de construire une maison. Elles étendent
aussi leur microentreprise, créant de l'emploi autour d'elles, et leur
intégration économique et sociale se fait alors plus
évidente.
2. De l'inégalité quant à
l'accès au financement
Les femmes entrepreneures ont plus de mal à
développer leurs activités que les hommes. L'accès au
financement est plus difficile et les taux d'intérêts s'en
trouvent parfois plus élevés. Dans le rapport de 2011 de l'IFC
(International Finance Corporation), Strengthening access to
Finance for Women-Owned SMEs Countries, l'organisation a définit
les principaux points de différences entre l'homme et la femme
entrepreneurs. Un premier point à noter est que les femmes ont tendance
à gérer des entreprises de bien plus petites tailles que les
hommes, et le manque d'accès au crédit marginalise cette
population qui se retrouve enclavée dans des entreprises de cette
taille. Ensuite, l'accès au capital humain et physique est très
faible chez la femme, entravant par le fait même l'accès au
financement. Ces deux types de capitaux sont très importants pour une
banque pour l'évaluation d'une demande de crédit. Toutefois,
étant donné l'inégalité quant à
l'accès à l'emploi et à la propriété dans
Chapitre 3 : La microfinance 42
beaucoup de pays en développement, la femme se retrouve
limitée pour exprimer son potentiel humain d'entrepreneure.
Pour ces raisons, les femmes sont considérées
plus risquées ou moins rentables que les hommes, incitant l'institution
bancaire formelle à discriminer les demandes de crédit par sexe.
La microfinance a partiellement équilibré l'accès au
crédit pour le développement des affaires. Comme son entreprise
croît, la femme a besoin d'avoir un accès à de plus grands
capitaux et à un soutien réel de la part des banques pour pouvoir
maintenir la croissance de leur commerce (IFC, 2011).
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