a. Les voies du juste
Sa conscience innocentée, le juste chez les
Égyptiens peut soit gagner le séjour d'Osiris où il
mènera une vie peu ou prou similaire à celle qu'il menait sur
terre, soit -- s'il en est digne -- tenter la « sortie au jour » et
prendre sa place comme dieu parmi les dieux579. C'est du moins ce
que pouvait imaginer un spectateur extérieur selon une lecture directe
des figurations égyptiennes.
La décision revient à Osiris d'accorder au
défunt l'accès au monde souterrain placé sous sa
juridiction. L'équivalent des poids sur la balance -- du « coeur
» ib et de la plume de Maât -- est à cette fm une
condition nécessaire. Le juge, quelque puissant qu'il soit, ne peut
aller contre les arrêts de la balance de la justice -- car ce serait
aller contre la justice : « Ô gardiens des portes qui engloutissent
les âmes et avalent les corps des morts indignes, qui les assignent
à leurs places de destruction, mais qui
Louvain, troisième série, t. 67,
n°93, 1969, p. 5-29. Pour être secondaire en tant qu'il ressortit
aux aléas de la justice humaine, le versant politique, «
légal » au sens restreint du positivisme juridique n'est toutefois
pas absent des préoccupations de Platon. Les conceptions antiques du
jugement post-mortem ont toujours emprunté leur échelle
de valeur à celle de la cité. Or la cité, qui a ses
propres intérêts -- variables en fonction des époques --
suspend cette échelle de valeur à des enjeux civiques, donc
conséquentialistes, saisis dans une optique holiste, et non pas
seulement déontologistes (impératifs catégoriques). Se
reporter, pour plus de précisions, aux développements de Th.
Reyser, auteur d'une thèse sur les Discours et Représentations de
l'Au-delà dans le Monde Grec, vol. 1, ref. tel-00692081, Paris, 2011 ;
en part chap. III : « L'au-delà en prise avec la
société ».
579 D. Meeks, Ch. Favard-Meeks, op.
cit.
180
font que soit déclarée juste l'âme de tout
excellent bienheureux, grands en prestige dans la Maison de la Nécropole
»580. Si donc le mort est reconnu apte au passage, Osiris,
maître du royaume des antipodes, officialise son admission : «
Osiris, qui préside à l'Occident, proclame-le juste dans la
Grande Assemblée ! »581
L'entrée dans le royaume des morts est aussi
l'intronisation du défunt à sa condition de dieu,
détenteur d'un ba purifié et préservé de
la mort -- autant que les vivants préserveront son corps, son souvenir
ou son nom. Étonnamment, selon une tradition, cette vie dans
l'au-delà n'est pas radicalement distincte de la vie d'ici-bas : le mort
peut travailler pour le service de divinités supérieures,
effectuer la corvée pour Osiris son nouveau pharaon, et plusieurs textes
peignent le « bienheureux » se plaignant de son sort. Les
défunts dorment lorsque le soleil darde sur les vivants, et ne
s'éveillent que lorsqu'il a disparu sous la ligne d'horizon pour
parcourir le monde des antipodes où se situe symboliquement cet espace
renversé. La condition du mort, même juste, n'est pas toujours des
plus satisfaisantes. Raison pourquoi il peut être tenté
d'entreprendre la conquête du domaine céleste par
l'intermédiaire de l'âme (ba) et accéder à
une condition supérieure582. Le défunt, le cas
échéant, s'expose à de nouvelles épreuves qui
nécessitent une connaissance lui permettant d'emprunter la bonne route,
de « connaître les chemins (vers le ciel) »583.
Cette connaissance est suspendue à la révélation d'une
« parole divine » : « Celui qui connaît cette parole
divine, il sera dans le ciel avec Rê, parmi les dieux qui sont dans le
ciel »584. Si cette éternité solaire pouvait
être réservée dans les premiers temps de l'histoire
égyptienne au seul pharaon -- bien que cette restriction soit parfois
contestée aujourd'hui --, elle est effectivement très vite
devenue une aspiration commune à tous les défunts, quelle que
puisse être leur appartenance sociale. La connaissance et le souvenir des
formules adaptées apparaît, comme chez les orphiques, le seul
critère discriminant. Encore faut-il, nous le disions, que le
défunt sache quelles paroles prononcer, quelles réponses faire
aux questions qui lui sont posées pour surmonter les différents
obstacles à cette conquête. Là intervient la dimension
initiatique et par là essentielle de la doctrine religieuse
égyptienne. C'est aussi là que le Livre des Morts, en
qualité de guide du monde de l'au-delà, trouve sa plus grande
utilité.
580 Livre des morts chap. CXXVII.
581 Loc. cit.
582 Se reporter ici au chap. X, ref. 275: « L'union
à la lumière solaire et la revitalisation des images divines
» de D. Meeks, Ch. Favard-Meeks, op.cit., ainsi qu'à J.
Assman, Mort et au-delà dans l'Égypte ancienne, Paris,
Editions du Rocher, Champollion, 2003, en part. chap. VII : « La mort,
retour à l'origine », et chap. IX : « La sortie au jour
».
583 « Les chemins dans le ciel m'ont été
ouverts, la lumière du soleil descend le fleuve vers le nord en passant
par le sud » (P. Barguet, Les Textes des sarcophages égyptiens
du Moyen empire, Paris, Cerf, Littératures anciennes P-O, ch. 129,
p. 538).
584 P. Barguet, op. cit., ch. 651, p. 590.
181
H semble donc y avoir deux catégories de morts dans
l'au-delà des justes, selon qu'ils sont « en survie » ou
véritablement a-thanatoï pour reprendre ici une
distinction marquée par J. Assmann585. En termes
d'anthropologie, cette transfiguration du mort en dieu suprême se
signifie par la déprise du corps : « la solution théologique
de la sortie au jour, écrit D. Meeks, consiste à abandonner aux
profondeurs une dépouille encombrante pour permettre à
l'âme de vivre sans entraves dans les hauteurs célestes
»586. Aussi longtemps que son cadavre, que son tombeau n'est
pas profané, son âme oiseau, son ba, permet au
défunt de circuler librement entre les mondes -- d'être Osiris
dans le séjour des morts et Rê dans celui des vivants -- et de
prendre part à la lutte cosmique contre les forces du chaos. La
libération de la sortie au jour offre ainsi un échappatoire aux
impedimenta du royaume des morts qui n'est que le prolongement du monde des
vivants, avec ses craintes, ses obligations et ses tracas587. Le
mort ainsi intronisé à ce nouvel état peut enfin
triompher: « j'apparais comme un dieu... Je parcours l'espace et la terre
au ciel, je tiens la place de Chou »588. Et l'assemblée
des dieux de célébrer ce nouvel arrivant :
Faites acclamation comme à quelqu'un qui est Rê,
ou comme quelqu'un qui est Osiris...
Tu es vraiment Horahkty ! Combien pleine
d'équité est l'âme du bienheureux excellent ! Combien est
puissant celui qui est dans ses mains, disent les deux très grands dieux
!
N. est apparu en âme vivante qui habite le ciel, on
lui a accordé de faire des transformations, sa voix a été
proclamé juste dans l'assemblée de la Douat comme s'il
était Rê lui-même.589
Chez Platon également se pourront distinguer deux voies
pour le défunt déclaré juste. Platon envisage qu'au terme
de son existence terrestre, l'âme du juste puisse prolonger son existence
dans le séjour des bienheureux. Déjà dans l'Apologie
de Socrate, Platon envisage ce que serait cette existence idéale
tout entière consacrée à la philosophie :
Quel agrément de comparer mes aventures avec les
leurs ! Mais mon plus grand plaisir serait d'employer ma vie, là comme
ici, à interroger et à examiner tous ces personnages, pour
distinguer ceux qui sont véritablement sages, et ceux qui croient
l'être et ne le sont point. À quel prix ne voudrait-on, pas, mes
juges, examiner un peu celui qui mena contre Troie une si
585 Cf. J. Assman, op. cit., p. 71.
586 D. Meeks, Ch. Favard-Meeks, op. cit.
587 Cf. J. Assman, Mort et au-delà dans
l'Égypte ancienne, Paris, Editions du Rocher, Champollion, 2003 ;
idem avec C. Zivie-Coche, Images et rites de la mort dans
l'Égypte ancienne : L'apport des liturgies funéraires,
Paris, Cybèle, 2000.
588 P. Barguet, op. cit., ch. 98, p. 131.
589 Livre des morts chap. CXXVII.
182
nombreuse armée, ou Ulysse ou Sisyphe, et tant
d'autres, hommes et femmes, avec lesquels ce serait une félicité
inexprimable de converser et de vivre, en les observant et les examinant ?
Là du moins on n'est pas condamné à mort pour cela ; car
les habitants de cet heureux séjour, entre mille avantages qui mettent
leur condition bien au-dessus de la nôtre, jouissent d'une vie
immortelle, si du moins ce qu'on en dit est véritable 590
Le Gorgias apporte quelques précisions sur les
conditions d'accès à une telle existence qui offrirait aux sages
les conditions de se réaliser pleinement. A propos de Rhadamanthe
jugeant les morts, Platon précise que : « d'autres fois, voyant une
âme qui a vécu saintement et dans la vérité,
l'âme d'un particulier, ou de quelque autre, mais surtout, comme je le
pense, Calliclès, celle d'un philosophe uniquement occupé de
lui-même, et qui durant sa vie a évité l'embarras des
affaires, il en est ravi, et l'envoie aux îles Fortunées
»591 Ces îles des Bienheureux dans laquelle le philosophe
peut s'adonner à la dialectique et prolonger en toute quiétude
ses activités terrestres semblent correspondre au séjour de
l'au-delà tel que décrit dans les textes et les
représentations égyptiens.
Mais le Phèdre laisse présager une
autre destinée pour les âmes qui seraient parvenues à se
libérer totalement du corps. L'âme participe en effet davantage
que le corps à ce qui est divin592, et son aspiration
à la vie authentique, à l'immortalité divine moyennant
sécession d'avec cette nécropole du corps, cette aspiration n'a
aucunement varié. L'âme est divine - c'est là probablement
l'un de ses aspects qui sera le plus développé par le
néoplatonisme alexandrin - ; elle est d'essence divine ou plus
exactement, le Logos qu'elle abrite. Logos qui lui provient du Dieu
suprême décrit dans le Timée, par le truchement des dieux
démiurges chargés de façonner les hommes. C'est encore ce
Logos, assimilable à la partie rationnelle de l'âme, qui va
permettre à cette dernière de retourner à sa source.
Abordant la question du désir, Socrate décrit ainsi dans le
Phèdre la remontée de l'âme assimilée
à un attelage ailé jusqu'aux régions supérieures du
ciel habité par les dieux. Ce thème rejoint celui de
l'epanodos (en latin, regressus animae) : l'anagogie de
l'âme. L'âme purifiée chemine dans les hauteurs et gouverne
le monde593 ; déchue, elle perd avec ses ailes sa faculté de
s'élever jusqu'aux idées et coule dans la matière.
Entraînée vers le bas, elle se laisse happer dans un « corps
de terre ».
L'âme en général prend soin de la
nature inanimée, et fait le tour de l'univers sous diverses formes. Tant
qu'elle est parfaite et conserve ses ailes dans toute leur force, elle plane
dans l'éthérée, et gouverne le monde entier; mais quand
ses ailes tombent, elle est emportée çà
59° Platon, Apologie de Socrate, 41b-c.
591 Platon, Gorgias, 526c.
592 Platon, Phèdre, 446d.
593 ibid. , 246c.
183
et là, jusqu'à ce qu'elle s'attache à
quelque chose de solide, où elle fait dès lors sa demeure.
L'âme s'étant ainsi approprié un corps terrestre, et ce
corps paraissant se mouvoir lui-même à cause de la force qu'elle
lui communique, on appelle être vivant cet assemblage d'un corps et d'une
âme, et on y ajoute le nom de mortel.594
Ce n'est qu'après après dix mille années
de pénitence595 qu'elle peut espérer recouvrer ailes
et retourner au lieu d'où elle était tombée. Platon
maintient constante au fil de ses dialogues596 l'idée que les
âmes sont parentes des dieux visibles (les astres)597 : elles
émanent d'eux, et elles retournent à eux. Elles se ressourcent en
eux, conformément à la thèse platonicienne et transversale
de la palingénésie. Ainsi les âmes qui auront mené
une vie juste retourneront, après la mort du corps, dans la demeure de
l'astre qui est leur partenaire598. Là, elles retrouvent le
bonheur de la sagesse divine. Des âmes ailés, réduite
à leur partie rationnelle et immortelle, laissant libre de ses
mouvements le daimon éternel apte à contempler les
vérités. Âmes dotées d'ailes pouvant s'élever
jusqu'au royaume des idées, et « gouverner le monde » en dieu
parmi les dieux : comment ne pas assimiler cette vie contemplative, affranchie
du corps, dans son état divin, à la transfiguration actée
par la « sortie au jour » des Égyptiens ? Le monde solaire des
Égyptiens, gage d'un surcroît de spiritualité, exprime
également l'union du mort avec la seule source véritable de vie
et de jeunesse. Il n'y a pas loin de la palingénésie ou de
l'épistrophè plaonicienne à la « sortie au
jour » décrite par le Livre des Morts. Il se pourrait que de la
même manière qu'un destin supérieur en dignité
attende le juste chez les Égyptiens, il soit chez Platon une paix
définitive promise aux initiés s'étant acquittés de
leur pénitence terrestre et/ou corporelle.
Ce privilège de la contemplation que Platon semble
accorder à cette partie spécifique de l'âme n'est pas, du
reste, sans rappeler celui dévolu au akh dans la tradition
égyptienne. L'anthropologie égyptienne s'avère
éminemment sophistiquée et l'aborder ici ne serait guère
à propos. Comprendre les raisons qui légitiment ce rapprochement
suppose toutefois que l'on garde à l'esprit quelques notions sommaires
d'anatomie métaphysique. Tout homme mortel se décompose selon la
tradition commune en différentes instances : un corps physique
(haou), un caractère génétique qui lui
confère son apparence physique (ka), une nature individuelle
(qédou), un nom personnel (ren), une conscience
594 ibid. , 246b-c.
595 "Md" 248e.
596 Platon, Phédon, Phèdre, République,
Timée.
597 « De l'espèce d'âme qui a la plus haute
autorité en nous, voici l'idée qu'il faut s'en faire : c'est que
Dieu nous l'a donnée comme un génie, et c'est le principe que
nous avons logé au sommet de notre corps, et qui nous
élève de la terre, vers notre parenté céleste, car
nous sommes une plante du ciel, non de la terre » (Platon,
Timée, 90a-90b).
598 Platon, Timée, 41a-42a.
184
morale (ib) ; de nouvelles instances apparaissent
après la mort, qui découlent de la divinisation du défunt
justifié : un corps momifié (sah), un corps divin
inaltérable (djet), une « âme » douée de
mobilité (ba), un « esprit » lumineux (akh),
une ombre (chout). Le akh peut à bon droit
être considéré avec le ba (sur lequel nous serons
appelés à revenir), comme l'un des concepts qui se rapprochent le
plus de ce que nous entendons par « âme ». H est une
entité de caractère supramondain, un « moi » spirituel
qui réside au-delà du sensible, dans le séjour de la
divinité que l'on atteint qu'après la mort. Raison pourquoi
l'expression « rejoindre son akh » dans les textes
égyptiens signifie le trépas. Par opposition au corps (khat)
qui ressortit à l'univers chthonien, celui de la matière, le
akh relève de la sphère ouranienne dont il émane
et vers laquelle il tend. C'est le akh qui, chez les Égyptiens,
est invité à la contemplation ; lui également, qui
signifiant littéralement « bienheureux » ou «
transfiguré » exprime l'état du défunt devenu «
dieu en Dieu »599
Peut-on pousser plus loin ce rapprochement entre les
eschatologies platonicienne et égyptienne ? Sans doute, si l'âme
présentée dans le Phèdre selon l'allégorie
de l'attelage ailé600 parvient au terme de son anagogie en
cette région supracéleste où elle peut contempler «
l'essence qui n'a point de couleur ni de forme, et qu'on ne saurait toucher ;
l'essence qui est réellement, que seule est capable de voir le pilote de
l'âme -- l'intelligence, celle enfin qui est l'objet véritable de
la science »601 ; dès lors, en d'autres termes, que la
pensée divine « qui se nourrit d'intelligence et de savoir sans
mélange -- et aussi la pensée de toute âme soucieuse de
recevoir l'aliment qui lui convient -- apercevant enfin l'être en soi,
[...] trouve [en cet état de béatitude] sa nourriture et son
délice »602. Car ce n'est encore rien moins qu'une
idée égyptienne que les dieux, et Dieu lui-même à
travers eux, se repaissaient de vérité et de
justice603 Pour ne retenir qu'un seul exemple, la scène
centrale du rituel quotidien que pratiquaient les officiants de tous les
temples consistait à déposer au pied de la statue du dieu
logé au coeur de son naos, une statuette à l'effigie de la
déesse Maât, allégorie de la loi, de la justice et de la
vérité. Ce qu'ils faisaient en prononçant ces mots :
« ta nourriture, c'est Maât ; ta boisson, c'est Maât ;
599 Un passage d'« anthropologie métaphysique
» faisant valoir les fonctions respectives du corps (djet, sab),
de l'ombre (shout, shouyt), du ka, du nom (ren) et de
l'âme/coeur (ib), figure au chap. LXXXII-XCII et CXCI du
Livre des morts. Pour une compréhension plus
détaillée de la manière dont ces principes composent les
uns avec les autres, cf. J. Assmann, Mort et au-delà dans
l'Égypte ancienne, Paris, Champollion, Éditions du Rocher,
2003, p. 142-169 et F. Schwarz, Initiation aux livres des morts
égyptiens, Paris, Albin Michel, Spiritualités vivantes,
1988, p. 25-28.
600 Cf. Platon, Phèdre, 246a-b. Une
analyse du mythe de l'attelage céleste et de l'évolution de la
pensée platonicienne sur la question de l'âme peut être
consultée dans P. Frutiger, Les mythes de Platon, Paris, Alcan,
1933, p. 77-97. Voir également J. de Vries, A Commentary on the
Phaedrus of Plato, Amsterdam, Hackert, 1969, p. 248.
601 Ibid., 274c.
602 Ibid., 274d-e. Nous soulignons.
603 Fr. Daumas, « L'origine égyptienne du jugement
de l'âme dans le Gorgias de Platon », dans De l'humanisme
à l'humain, Mélanges R. Godel, Paris, 1963, p. 187-191.
185
ton pain, c'est Maât »604. Tout dieu vit
de la Maât ; toute âme devenue dieu vit de la Maât. Qu'il
soit allé s'en informer directement ou en ait hérité par
le truchement de l'orphisme ou du pythagorisme, il se pourrait qu'en
dernière analyse, Platon reproduise là également, tandis
qu'il envisage ce que serait une immortalité divine dans la
contemplation, une conception typiquement égyptienne d'un
privilège offert aux âmes transfigurées par la «
sortie au jour ». Le chamanisme apollinien considéré par
Dodds est, certes, une piste envisageable, mais elle est loin d'être la
seule.
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