PARTIE
II: LE TRANSPORT FERROVIAIRE AU BENIN : DE LA NAISSANCE A L'AGONIE
2.1 Rappel historique
Le chemin de fer est né sur le carreau des mines
européennes pour transporter le charbon depuis les puits d'extraction
jusqu'à la voie d'eau fluviale ou maritime (J. Marcadon et al, 1997).
L'histoire du rail béninois n'est pas différente
de celle des autres pays du monde et en particulier de celle des pays d'Afrique
noire. Dans les pays colonisateurs, le ferroviaire avait pour objectif
principal le désenclavement des zones minières et par
conséquent leur développement socio-économique. Mais en
Afrique, le transport ferroviaire a été pensé,
réfléchi et utilisé comme outil de
pénétration coloniale (R. Pourtier, 2007) et de ravitaillement
des métropoles en matières premières qui se
raréfient de plus en plus et qui sont nécessaires pour le
fonctionnement des grandes unités de production.
Le rôle principal assigné au fer en Afrique,
surtout en Afrique subsaharienne, était l'outil de mise en valeur
coloniale donc, le chemin d'évacuation des ressources minières
(charbon, or, bauxite, uranate, ....) et agricoles (arachide, huile de palme,
cacao, coton, ...). Les préoccupations d'utilisation du rail comme
infrastructure pouvant servir au transport de personnes se sont faites sentir
bien plus tard (P. Hugon, 2006).
Ainsi, la construction du rail dahoméen (actuel
Bénin) date des années 1900. Les deux lignes
côtières, Pahou-Sègboroué : 32 km et
Cotonou-Pobè, via Porto-Novo : 106 km ont été
construites respectivement entre 1903 et 1905 et entre 1907 et 1913. La ligne
métrique Cotonou-Parakou (438 km), "l'épine dorsale " du
ferroviaire béninois a été construite entre au cours de la
même période (J. Charlier et J. Tossa, 1996).
Figure 1 : Le système des transports du
Bénin
Source: J. Charlier et J. Tossa (1996)
Les lignes Abomey-Zagnanado via Bohicon (40 Km) et
Sègboroué-Athiémè (68 Km) construites
respectivement entre 1924 et 1927 et entre 1925 et 1932 furent fermées
juste après la seconde guerre mondiale. En 1990, les deux lignes
côtières furent aussi fermées suites aux mesures de
restructuration de l'entreprise.
Toutes ces lignes ferroviaires ont été
exploitées par la Régie des Chemins de Fer de l'Afrique
Occidentale Française, puis par l'Organisation Commune Dahomey-Niger
(OCDN) à partir du 05 juillet 1959. L'OCDN, devenue en 1975
l'Organisation Commune Bénin-Niger des Chemins de Fer et des Transports
(OCBN), est aujourd'hui un établissement public bi-étatique
(appartenant aux états béninois et nigérien) à
caractère industriel et commercial, doté de la
personnalité civile et de l'autonomie financière avec un capital
social de 23,9 milliards de francs CFA. (SIEGA, Bénin, 2007).
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