1.3.1. Au niveau du transport terrestre
Les investissements consentis sur le réseau routier
depuis les années 70 ont permis de construire une infrastructure de
transit entièrement bitumée. Les deux corridors Nord-Sud, entre
Cotonou-Niamey (Niger) d'une part, et Cotonou -Ouagadougou (Burkina Faso)
d'autre part, jouent bien leur rôle d'intégration
régionale.
Géographiquement, le réseau routier se
présente ainsi comme suit :
Tableau 2 : Répartition géographique du
réseau routier béninois
Régions
|
Réseau anciennement classé
|
Voirie urbaine
|
Total Réseau classé
|
%
|
Bitumé*
|
En terre
|
Sud
|
169,59
|
327,80
|
25,40
|
522,79
|
8,53
|
Sud-Est
|
202,88
|
225,43
|
7,20
|
435,63
|
7,10
|
Sud-Ouest
|
180,64
|
296,91
|
|
477,55
|
7,79
|
Centre
|
429,96
|
913,60
|
23
|
1 366,56
|
22,29
|
Nord-Est
|
425,67
|
1255,03
|
-
|
1 680,69
|
27,41
|
Nord-Ouest
|
429,31
|
1219,01
|
-
|
1648,32
|
26,88
|
TOTAL
|
1 837,05
|
4239,01
|
55,60
|
6131,55
|
100,00
|
Source : Direction Générale des
Travaux Publics, 2008
L'axe côtier Togo-Bénin-Nigeria est
également bitumé. Les deux transversales situées au centre
et au nord offrent aussi un bon niveau de service.
Ainsi, le réseau routier classé couvre un
linéaire d'environ 6.131 km dont 1.837 km de routes bitumées,
4.239 km de routes en terre et 55 km de voirie urbaine.
Ce réseau est réparti ainsi qu'il suit :
· 7 routes classées nationales Inter-Etats
totalisant une longueur d'environ 2.178 km appelées Routes Nationales
Inter-Etats (RNIE) ;
· 10 anciennes routes classées nationales d'une
longueur d'environ 1.247 km et dénommées Routes Nationales
(RN) ;
· 29 nouvelles routes classées nationales d'une
longueur de 2.651 km.
A ce réseau, s'ajoutent 3.400 km de routes de
dessertes rurales aménagées (DGTT, 2006).
L'insuffisance de contrôle et l'absence de
pénalisation des surcharges constituent des facteurs de
dégradation précoce du réseau routier. En effet, depuis la
suspension en 1987, après une période d'environ un mois de mise
en oeuvre de l'arrêté interministériel n°
038/MET/MISPAT/DGM/DROA/DTT du 04 novembre 1986 portant réglementation
de la circulation sur les routes et protection des infrastructures
routières en République Populaire du Bénin, toutes les
actions ultérieures engagées dans le cadre du contrôle des
charges roulantes sont demeurées sans succès (MDCCTP-PR, 2007).
Le point faible du réseau routier réside surtout
dans la qualité de son entretien (programmation, financement et
exécution des travaux). Il importe aussi de signaler que les coupures de
circulation enregistrées sur certains axes et qui sont
consécutives à la dégradation des ouvrages de
franchissement souvent vétustes constituent un facteur de
contre-performance.
Le transport routier, assurant près de 93% de la
demande de transport de marchandises (P. Koening, 2005), est aujourd'hui le
principal mode de déplacement des biens et des personnes. Il est
assuré par un parc automobile sans cesse croissant grâce à
l'importation de véhicules d'occasion. Ce parc est vieillissant et son
état explique la mauvaise qualité de l'offre du transport
routier.
La présence du port de Cotonou et de certaines
unités de production font que le fret routier est souvent disponible sur
toute l'année. Mais un problème crucial se pose en matière
de la maîtrise de ce fret et de sa gestion efficace. Les tentatives de
réorganisation de la profession de transporteur routier sont
restées vaines. Le transport de marchandises sur les corridors
béninois connaît des difficultés dues aux tracasseries
policières avec des péages routiers indus.
L'organisation du transport de voyageurs est laissée
aux mains de transporteurs individuels non professionnalisés qui sont
sans maîtrise de l'activité et qui ne peuvent garantir son
efficacité.
Le transport en commun connaît une renaissance timide.
Face à l'inexistence de véritables entreprises de transport en
commun est né dans les grandes villes du Bénin un transport
à moto de personnes communément dénommé
"Zémidjan" qui constitue une source incontestable de pollution par les
gaz d'échappement et engendre d'énormes problèmes de
sécurité routière (S. Agossou, 2004) et (X. Godard,
2006).
Le transport fluvio-lagunaire est embryonnaire et s'effectue
par les populations de manière artisanale. Aucun programme n'a
été mis en oeuvre pour son développement. Toutefois, des
potentialités existent dans ce domaine pour désenclaver les zones
agricoles, promouvoir le tourisme et développer un système de
transport public sur certains cours d'eau.
En ce qui concerne le transport ferroviaire, les raisons de sa
léthargie actuelle et le point sur les tentatives de sa relance seront
abordés dans la suite de notre travail.
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