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Problématique de la fondation épistémologique des sciences de la culture chez Ernst Cassirer( Télécharger le fichier original )par Marcellin Tibérius KALOMBO MBUYAMBA Université catholique du Congo - Master 2011 |
I.2.2. Wilhelm Windelband : les méthodes nomothétiques et idiographiques.Dans le souci de conceptualiser les sciences de la culture, tous les néokantiens optent pour la méthodologie des sciences. Il s'agissait de montrer en outre comment les sciences de la culture face à leur pluralité des faits à étudier, choisissent également plusieurs méthodes qui les différencient aux sciences de la nature. Cette perspective, n'a pas épargné Windelband dans son effort de faire évoluer la méthodologie des sciences. En effet, dans son célèbre discours de la leçon inaugurale en tant que recteur de l'université de Strasbourg en 1894 intitulé Histoire et science naturelle65(*), Windelband affirme que l'opposition qui existe entre science de la nature et l'histoire, n'est pas une opposition de deux visions du monde contradictoires, mais il s'agit d'une opposition entre deux méthodes66(*). Ainsi, pour trancher le conflit, Windelband ne se confie pas seulement à une vision unilatérale, mais il crée des concepts distinctifs afin de fonder épistémologiquement ces deux sciences. Il y a d'une part, les concepts nomothétiques et, d'autre part, les concepts idiographiques. Ainsi, les concepts nomothétiques sont liés aux sciences de la nature, parce que ces dernières se conceptualisent dans l'élaboration des normes ou des lois qui plu tard deviennent des théories scientifiques. Tandis que les concepts idiographiques se réfèrent aux sciences de la culture qui sont constituées par la tradition de l'homme, à travers la production des oeuvres culturelles. Ainsi, les oeuvres sont aussi considérées comme des monuments, les icônes et les idiomes de la tradition culturelle. Donc, on peut dire que ces deux concepts visent le rapport existant entre les sciences de la nature et les sciences de la culture. Cependant, vu l'immensité du débat, la distinction conceptuelle windelbandienne ne saura résoudre une telle situation qui semble être vraiment complexe. D'ailleurs, on cite le précurseur de ces deux concepts qui est Otto Liebmann qui, dans son discours inaugural à Iéna, le 9 décembre 1882, Il affirme que la tradition philosophique se distingue à l'égard de l'histoire de la philosophie, « d'une manière monocratique et une manière idiotypique »67(*) dans toute pensée. Ainsi, Platon est l'exemple de la première forme et Aristote celui de la seconde68(*). Ainsi, l'idée de Windelband n'était pas à mesure de résoudre une telle approche. Il fallait jeter le regard ailleurs comme chez Rickert. I.3.3. Heinrich Rickert : les méthodes scientifico-générales et historico-* 65 W. WINDELBAND., Geschichte und Naturwissenschaften, 1894, Tubingen. Nous traduisons par Histoire et science naturelle. * 66 E. CASSIRER., Perception des choses et perception de l'expression, p.115 * 67 H. RICKERT., Science de la culture et science de la nature, p.14 * 68 OTTO LIEBMANN., De la tradition philosophique, p.14 cité par H. Rickert, O.C, p. XIX |
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