CHAP.II
Analyse
épistémologique des sciences de la culture et de la nature selon
une perspective comparative
II.0. Introduction
Le chapitre premier nous a permis de
nous rendre compte de chercher comme nous le faisons dans ce travail à
dégager les éléments qui font la scientificité
spécifique des sciences de la culture, qui n'est pas une démarche
montée de toute pièce. Car, l'histoire des sciences atteste
elle-même l'avènement d'un groupe des sciences autre que les
sciences de la nature qui se sont intéressé aux productions
humaines que les français ont appelé sciences humaines
ou encore sciences de l'homme et les allemands, sciences de la
culture ou sciences de l'esprit. Mais, cette histoire ne
dégage pas suffisamment ou clairement ces fondements de la
scientificité des sciences de la culture. C'est dans une telle
entreprise que nous nous engageons en ce deuxième chapitre.
Son objet est d'analyser les conditions de
possibilité de l'existence des sciences de la culture. Mais, cette
analyse ne serait pertinente que si nous comparons les
spécificités épistémologiques des sciences de la
culture avec celles des sciences de la nature. Au terme de cette comparaison,
notre but est de répondre à cette interrogation : Comment
arriver à fonder objectivement et scientifiquement
l'épistémologie d'une science qui a pour objet les faits
humains ? Brièvement, nous répondons que les sciences de la
culture sont effectivement des sciences au même titre que les sciences
de la nature, parce qu'elles ont une spécificité propre. Les
éléments suivants font leur scientificité : la
théorie de la conceptualisation à travers leur langage et leur
logique conceptuelle (style te forme), le principe de subsumption où le
particulier se coordonne au général et où il est question
d'une unité d'esprit.
Pour arriver à la fondation de cette
épistémologie, nous partirons de prime abord de la
spécificité épistémologique de chaque science en
montrant comment le réel dans chaque science s'articule en
spécifiant l'une à l'égard de l'autre ; ensuite une
théorie de la conceptualisation nous permettra d'éclairer nos
positions dans le sens où toute science qui se veut science digne de ce
nom, doit se conceptualiser à travers son langage, ses concepts propres,
qui lui permettent d'accéder à la validité
scientificité. Enfin, nonobstant quelques caractéristiques et
éléments scientifiques qui attestent la scientificité de
l'une ou de l'autre science, une grande différence se présente
également dans ces deux sciences. Et cette différence ne se
trouve pas seulement dans la logique conceptuelle, mais plutôt dans la
couche originaire et primitive : dans la phénoménologie de
la perception.
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