I.4. Conclusion
Ce chapitre a voulu dresser un tableau panoramique des
sciences de la culture selon les perspectives historiques et
méthodologiques. Dans l'histoire, l'on se rend compte que, les sciences
de la culture sont venues sur le tard dans le monde scientifique. Leur
méthodologie ne date que du XIXe siècle.
L'absolutisation des paradigmes des sciences de la nature n'a pas permis une
émergence totale des sciences de la culture. Car, toute science devrait
se calquer sous le modèle physico-mathématique. Raison pour
laquelle, il a fallu beaucoup d'années pour que les sciences de la
culture prétendent leur savoir à l'universalité
scientifique. Il fallait les penseurs comme Vico et Herder, qui ont eu l'audace
de sortir la logique de sa sphère habituelle des sciences objectives,
pour l'appliquer aux sciences de la culture, surtout à l'histoire.
Quant à la perspective méthodologique,
elle a surgi au moment où la philosophie et la science se trouvait en
une crise de direction. Chacune dans son coin, s'est constituée un
univers autonome et voulait prétendre également à
l'université du savoir. C'est ainsi qu'elles se sont
séparées de par leurs objets à étudier. Alors que,
la philosophie, en tant qu'instance régulatrice, devrait jouer son
rôle de canalyser les diverses voies qu'empruntent les sciences. C'est
ainsi que, dans les milieux allemands, les discussions ont abouti à la
division méthodologique : d'une part les sciences de la culture et
d'autre part les sciences de la nature. Ces deux sciences se différent
par leurs méthodes empruntées ou leurs tendances et non par leurs
objets d'étude. Plusieurs points de vue ont été
explicités dans cette partie où chaque auteur comme Windelband,
Rickert ? Hermann etc. donne sa vision méthodologique à
propos des sciences de la nature et celles de la culture.
Par ailleurs, de tous ces points de vue divergents,
l'unité recherchée dans les sciences ne se laisse pas apercevoir.
Il faut recourir à l'analyse épistémologique de ces deux
sciences où, par comparaison, nous pouvons arriver à une
coopération scientifique à travers la médiation
conceptuelle des sciences. Tout compte fait, la perspective dualiste des
sciences ne permettent pas une unité fonctionnelle des sciences, mais
elle conduit toujours de conflit en conflit. C'est pourquoi, Cassirer constate
avec regret cette dichotomie, et veut reconstruire les sciences en proposant
une philosophie des formes symboliques. En plus, il se situe au milieu entre le
monisme méthodologique (avec le langage physicaliste) et le dualiste
épistémologique du néokantisme de l'école de Bade.
Contre le monisme physicaliste, il établit la légitimité
épistémologique des procédés logiques
spécifiques des sciences de la culture, et contre le dualisme
épistémologique, il fonde l'indéfectible unité de
la science sur le travail du concept dont l'essence et la fonction sont
toujours et partout les mêmes. Aussi, affirmer que les sciences de la
culture sont venues en retard dans l'univers de l'histoire des sciences, c'est
confirmer toujours l'impérialisme des sciences de la nature. A cet
effet, absolutiser l'une des méthodes en sciences, conduit à la
pauvreté et à la régionalisation
épistémologique. Mieux vaut prendre les deux ensembles dans une
visée comparative de dégager leurs traits communs et leurs
différences. Ce sera la finalité du chapitre suivant.
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