Paragraphe II : sur le plan socio-économique
La rédaction de rapports périodiques
d'activités (concernant notamment les contrôles, les attestations
de chômage et les conflits de travail) est aussi l'une des tâches
administratives de l'inspecteur du travail. Ce tableau d'ensemble des
activités de l'inspection du travail permet de mettre en évidence
certaines lacunes législatives, règlementaires ou encore certains
facteurs de troubles sociaux (chômage, grève). Bien établi
il constitue un instrument très efficace d'information pour les
partenaires sociaux et les pouvoirs publics, d'une part, et le baromètre
du climat social dans les entreprises d'autres part. C'est dans ces rapports
que les services d'inspection pourraient faire des suggestions pour une
amélioration de la législation en vigueur.
La collecte et la tenue à jour de statistiques
présentent une importance indiscutable dans les activités de
l'inspecteur du travail (statistiques sur les embauches, les licenciements, les
conflits de travail, les ouvertures et les fermetures d'entreprises).
Sur le plan social la fonction de l'inspecteur est
orientée vers deux catégories de personnes, les employeurs et les
travailleurs dont les intérêts divergents souvent. Il revient donc
à l'inspecteur du travail de faire converger leurs intérêts
par ses conseils ou en appliquant la loi. Cette position
privilégiée de l'inspecteur du travail lui permet
d'apprécier le climat social dans les entreprises que l'on pourrait
définir comme l'état des relations entre les employeurs et les
travailleurs. Les fonctions sociales de l'inspecteur du travail telles qu'elles
viennent d'être évoquées exigent de lui qu'il ait plus
d'initiatives et de sens de responsabilité. Elles font davantage appel
à son objectivité, à sa patience et à sa
compréhension, mais aussi à son autorité personnelle qui
devra s'appuyer sur une connaissance très profonde des situations
auxquelles il se trouve confronté.
Quant à la fonction économique, la
recommandation n°133 de l'organisation internationale du travail (O.I.T)
envisage cette question. Elle suggère, entre autres, que les inspecteurs
du travail possèdent « des connaissances sur les aspects
économiques et techniques du travail «.Cette considération
est basée sur deux raisons, à savoir, l'impossibilité de
dissocier développement économique et évolution
sociale.
Etant garante de l'application des normes sociales et
responsable de la protection physique des travailleurs, du respect de leurs
conditions sociales, l'inspecteur du travail occupe ainsi une place
idéale et privilégiée d'observateur du milieu social
(monde du travail) dans lequel doivent s'exécuter les
programmes de développement et les plans de développements
économiques.
En effet, l'inspection du travail dispose d'un certain nombre
de données qualitatives ou chiffrées dont les décideurs
ont besoin pour bâtir leurs plans de développement, telles que
:
- le climat social au sein des entreprises ;
- les conventions collectives existantes
- le nombre des entreprises et des salariés ;
- le salaire moyen payé par branche d'activité ;
- compétences et besoins de main d'oeuvre dans un
secteur économique ou géographique etc.
Pour qu'il yait développement économique, il
faut qu'il yait d'abord la paix sociale dans les entreprises, ainsi
l'inspecteur du travail contribue indirectement au développement
économique de notre pays.
Cet aperçu que nous venons de faire sur les
différentes tâches entrant dans le contrôle de l'application
de la législation du travail nous a permis d'avoir une vision globale
des activités de l'inspecteur du travail dans le domaine. Ce qui nous
conduit à présent à examiner les autres aspects du
rôle de l'inspecteur du travail.
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