II.3.2 TAILLE DES CLASSES ET
GESTION DES CLASSES
Au niveau international, il y a eu un débat
interminable sur la pertinence de la taille des classes. Des auteurs tels que
HANUSHEK (1998) ont abouti à la conclusion que les résultats
disponibles ne sont pas probants et il recommande de ne pas trop insister sur
cet aspect. D'autres auteurs aboutissent à des conclusions
opposées et prétendent qu'il est possible de réaliser des
gains importants de qualité en réduisant la taille des classes,
notamment les petites classes (voir par exemple BIDDLE et BERLINER, 2002).
Quels que soient les résultats de ces études,
qui concernent essentiellement les pays industrialisés, on peut
s'attendre à ce que l'effet du nombre d'élèves par classe
en Afrique (où la taille moyenne des classes du primaire
représente deux ou trois fois celle des classes en Europe ou aux
Etats-Unis) soit incontestablement négatif. Or, même dans les pays
participant au PASEC, les résultats obtenus sont loin d'être
tranchés. Différentes approches méthodologiques, ont
révélé un impact négatif de la taille de la classe
dans une spécification linéaire. On peut donc admettre que
l'augmentation (jusqu'à un certain niveau) de la taille de la classe ne
réduit pas nécessairement les performances des
élèves (HANUSHEK, 1998, p. 20 et suite; MINGAT et SUCHAUT 2001).
L'obtention d'un coefficient globalement positif reste néanmoins
difficile à expliquer.
II.3.3 IMPACT DE LA TAILLE DE
LA CLASSE SUR LA QUALITE DE L'EDUCATION
MICHAELOWA (2001 a et b) a utilisé, une autre
spécification quadratique pour modéliser des effectifs de classes
de CM1 du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, de Madagascar
et du Sénégal qui a produit une image plus plausible de l'impact
de la salle de classe. Dans cette spécification, il a été
décidé que les estimations du coefficient indiqueraient
qu'au-delà d'un seuil (de 60 élèves environ), l'adjonction
d'élèves supplémentaires aurait un effet (de plus en plus)
négatif sur l'apprentissage. Il importe de souligner qu'en utilisant une
taille de classe réaliste, cet effet négatif reste modeste,
même en Afrique. Ainsi, l'adjonction de 10 élèves à
une classe de 80 élèves n'en réduit la performance que de
1,25 point de pourcentage. Dans le cas le plus extrême, avec une classe
témoin comportant un maximum de 139 élèves, l'adjonction
de 10 élèves supplémentaires ne réduirait les
performances que de 4,5 points de pourcentage, soit une réduction de la
performance moyenne de 10%. Le rendement médiocre du système
scolaire africain serait dû en partie, à ces différentes
pratiques qui concourent au manque de valorisation des enseignants aux prises
à des effectifs pléthoriques d'élèves dans les
salles de classe.
|