II.3.4 EFFET DE LA GESTION DES
CLASSES SUR LA PERFORMANCE DES ELEVES
Dans l'ensemble, l'effet de la taille de la classe sur la
qualité de l'éducation semble plutôt modeste. Une analyse
des données PASEC sur les stratégies d'enseignement
suggère une explication possible à ce résultat : il semble
que dans la plupart des pays analysés, les enseignants tendent à
pratiquer l'enseignement dit «frontal» et qu'ils n'adoptent pas
d'approches pédagogiques plus participatives même lorsque la
taille de la classe est réduite (MICHAELOWA 2001 b, pp. 90 f.). Cette
remarque renvoie à la question de la formation des enseignants. Si l'on
réduit la taille des classes sans former simultanément les
enseignants à un nouveau style d'enseignement, aucun effet significatif,
sur la qualité de l'éducation, ne peut être
escompté.
La taille de la classe ayant été
considérée, plus haut, comme une variable importante dans la
satisfaction professionnelle des enseignants, Il se peut donc que cette analyse
ne tienne pas compte de l'ensemble des effets indirects.
Les questions de taille de classes avec les effets d'une
mesure que l'on utilise assez fréquemment pour répondre aux
problèmes des effectifs pléthoriques. Il s'agit de la gestion des
classes à double flux. Cette expression signifie que deux ou trois
classes travaillent dans la même salle, généralement, avec
le même enseignant, à divers moments de la journée. Il
s'agit d'un outil qui permet de gérer un nombre élevé
d'élèves avec des infrastructures et un nombre d'enseignants
fixes.
Le système des classes de double flux a eu un impact
significativement négatif. Bien qu'on ait obtenu deux coefficients
significatifs de signe positif, le PASEC a nettement démontré que
le système des doubles flux a des inconvénients
considérables pour les élèves.
Les effectifs des classes sont généralement
pléthoriques en Afrique francophone (Katharina MICHAELOWA, 2003).
Toutefois, les données PASEC montrent que l'impact négatif d'un
nombre élevé d'élèves par classe est moins
important et moins constant qu'escompté. En comparaison, l'impact
négatif des classes à double flux est typiquement plus fort.
L'organisation des classes en deux flux n'est généralement
efficace que lorsque les effectifs sont très importants : 100
élèves, environ. Il importe, cependant, de tenir compte des
différences qui existent d'un pays à l'autre dans l'application
de ce système de gestion des classes. Cette remarque s'applique
également aux spécificités nationales de la mise en oeuvre
du système des classes multiniveaux, qui, n'ont, globalement pas
d'effets négatifs. On note, au contraire, parfois, des effets positifs
de cette formule sur la qualité de l'éducation. Selon AMAKOE
DELALI ALOGNON (2009) il est difficile d'imputer les performances des
élèves à la taille réduite de leurs classes, un
effectif pléthorique de ces dernières ne favorise pas
l'acquisition des élèves.
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