III.4.2 LES BAILLEURS DE FONDS PLUS PRESENTS
Parler de l'influence des bailleurs de fonds dans la mise en
oeuvre des politiques économiques et de la politique budgétaire
en République Démocratique du Congo, c'est reconnaître que
celle-ci intervient à la suite de la crise d'endettement dans laquelle
vit le pays. Aussi bien les bailleurs de fonds multilatéraux que
bilatéraux, leur intervention croissante effective ou apparente dans la
gestion publique découle de l'insoutenabilité de la dette
publique extérieure. Il faut cependant noter que la RDC applique comme
d'autres pays africains, les programmes d'ajustement structurels
énoncés par le FMI et la Banque Mondiale.
Le pays a alors signé un protocole d'accords de
réformes macroéconomiques, marqués notamment par le
respect des différents équilibres monétaires et
financiers. Il est demandé au pays de procéder notamment à
une meilleure discipline budgétaire marquée par une
restructuration de ses dépenses et de ses recettes. Les principales
recettes de l'Etat étaient assises sur des variables instables comme le
prix des matières premières et le taux de change du franc
congolais. Aussi, les dépenses à l'instar de la masse salariale
étant, par nature , une variable peu flexible à la baisse, son
développement aurait dû être conçu à long
terme, et donc en fonction des potentialités de croissance en volume .
C'est à dire en adoptant un comportement plus prudent pour un pays
soumis à des fluctuations des termes de l'échange qu'il ne peut
maîtriser.
a) La prépondérance des institutions de Bretton
woods.
Le laxisme dans la gestion publique va coûter
très cher au pays lorsque celui-ci entre dans le cycle de reformes,
surtout en termes de souveraineté des décisions
budgétaires. Même l'Aide Publique au Développement est
conditionnée par l'application de ces réformes. Les institutions
de Bretton woods sont, en effet considérés comme les plus
compétentes en matière d'analyse macro-économique,
notamment monétaire et financière, de mise à jour des
rigidités structurelles des différents secteurs de
l'économie, et d'évaluation des capacités de financement
nationales.
Alors que le FMI met surtout l'accent sur l'équilibre
des agrégats monétaires et financiers, et sur le contrôle
de la demande globale, la Banque Mondiale insiste davantage sur la
restructuration des appareils productifs et administratifs, sur la formation
d'un capital national, physique, social et humain et sur le renforcement de
l'offre globale. Ces deux institutions jouent de facto un rôle de leader
incontestable dans ces domaines, ce qui leur permet de débattre dans un
dialogue permanent avec les gouvernements congolais, des orientations de la
politique économique qui sont reprises dans des documents officiels.
b) les bailleurs de fonds bilatéraux solidaires des
prescriptions du FMI et de la Banque Mondiale
Les autres bailleurs de fonds ont souvent la
responsabilité d'animation des secteurs particuliers. Ainsi par exemple,
l'Union Européenne assure le leadership dans le domaine des
infrastructures. Ces interventions sectorielles s'intègrent dans le
cadre macro-économique défini par les négociations entre
les institutions de Bretton-Woods et le gouvernement congolais.
S'il est indéniable que les réformes
structurelles sont indispensables En République Démocratique du
Congo, plusieurs voix s'élèvent toutefois pour fustiger les
mesures de ces institutions. En effet ces dernières ont tendance
à considérer le développement comme le résultat
d'une combinaison de techniques particulières issues des concepts et de
démonstrations de la science économique et validées par
des résultats des applications empiriques qui s'en déduisent.
Plus généralement, les considérations sociales ou
politiques qui reflètent les objectifs de cohésion sociale et
d'internalisation des procédures économiques, sont souvent
considérés comme secondaires par rapport à la recherche
d'un sentier de croissance optimal, basé sur le respect des
équilibres monétaire et financier et à la
nécessité d'un taux de croissance élevé du PNB.
Toutefois, la récente prise en compte des aspects de bonne gouvernance,
de formation du capital humain, de préservation du capital social et de
lutte contre la pauvreté permet d'infléchir cette vision dans un
sens plus holistique.
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