III.3. LES RECETTES PUBLIQUES
Il faut noter ici que nous nous intéressons uniquement
aux recettes liées aux impôts et autres taxes, car non seulement
ce type de recettes constitue la plus grande part, mais en plus elles sont
prélevées sur les contribuables. C'est la raison pour laquelle
nous allons nous appesantir uniquement sur les recettes fiscales.
Tableau 12 : Evolution des recettes fiscales de l'Etat.
Année
|
Recettes fiscales
|
2001
|
53368007000
|
2002
|
134231912000
|
2003
|
152765524000
|
2004
|
209261252000
|
2005
|
255160069420
|
2006
|
365344960000
|
Source : Banque Centrale du Congo.
L'on peut remarquer en observant le graphique ci-dessus que
les recettes fiscales de l'Etat sont en perpétuelle montée depuis
2001 traduisant la capacité des entreprises fiscales à mobiliser
le plus de fonds pour compte de l'Etat. Ce qui a contribué à
l'augmentation du budget de l'Etat au cours de cette période.
Cette évolution des recettes fiscales est similaire
à celle des dépenses budgétaires et montre combien les
recettes fiscales contribuent dans le budget de l'Etat.
En effet si les principales recettes (impôts et droit
douanier) ne peuvent financer toutes les dépenses prévues dans le
budget, le gouvernement peut équilibrer le budget en procédant
aux emprunts qu'il devra ensuite rembourser.
III.4.LES AUTRES FACTEURS QUI FINANCENT LE BUDGET DE
L'ETAT.
Parmi les autres facteurs qui influencent la mise en oeuvre de
la politique budgétaire l'on peut relever aussi bien l'importance de
l'opinion publique, la présence des bailleurs de fonds accrus par le
poids devenu insoutenable de la dette.
III.4.1 L'EFFET D'EVICTION AU SERVICE DE LA DETTE
EXTERIEURE
L'un des facteurs qui influencent fortement la mise en oeuvre
de la politique budgétaire en République Démocratique du
Congo est l'encours de la dette extérieure et, partant, son service.
Tableau 13 : Encours de la dette publique
Année
|
Encours de la dette
|
2001
|
12488137000
|
2002
|
-10800327000
|
2003
|
-1566412000
|
2004
|
-22667027000
|
2005
|
20232323000
|
2006
|
45535778000
|
La charge de la dette absorbe une part disproportionnée
des recettes publiques, freinant l'investissement public, empêchant la
relance de la demande intérieure, et risquant au moindre problème
social, ou politique, de contraindre le pays à quitter de nouveau le
cadre d'équilibre macro-économique négocié avec les
bailleurs de fonds. Le gouvernement ne possède alors qu'une très
étroite marge de manoeuvre pour mener à bien les réformes
nécessaires.
Le service de la dette a ainsi influencé sur la
croissance (croissance négative sur plusieurs années), en
évinçant les investissements privés et en modifiant la
composition des dépenses publiques. Dès lors le lourd service de
la dette extérieure a occasionné l'accroissement de la facture
des intérêts et du déficit budgétaire de l'Etat, de
même que l'on a assisté à une réduction de
l'épargne publique. Une telle situation a conduit les gouvernements
successifs à négocier des allègements de la dette contre
l'application des réformes économiques contenus dans les
programmes d'ajustement structurels, renforçant ainsi le pouvoir et
l'influence des bailleurs de fonds sur l'élaboration des politiques
économiques en République Démocratique du Congo.
|