III.2 EVOLUTION DU BUDGET DE L'ETAT : cas
exécution
Les dépenses analysées à ce niveau
concernent les dépenses de fonctionnement allouées à
chaque département ministériel à la fois pour son
fonctionnement et pour ses interventions. Nous avons alors
sélectionné les départements ministériels dont les
interventions sont susceptibles d'influencer en grande proportion le programme
de l'Etat.
a) Dépenses de fonctionnement
Tableau 7 : comparaison entre la prévision et
l'exécution des dépenses de fonctionnement.
Année
|
Prévision
|
exécution
|
2001
|
8552902000
|
31884680000
|
2002
|
28661720000
|
25838509000
|
2003
|
50499437000
|
90766529000
|
2004
|
48729811000
|
102056923000
|
2005
|
48686670959
|
125762795000
|
2006
|
89124000000
|
145734261000
|
Source : Banque Centrale du Congo
En dehors de l'année 2002 où nous remarquons que
l'exécution de dépenses prévues est en dessous de la
prévision, toutes les autres dépenses vont au-delà
même de la prévision ; témoignant ainsi la
mégestion des dépenses publiques et le non respect de
l'exécution du plan budgétaire de l'Etat. Cette situation est
à la base de la désorientation de dépenses allouées
à d'autres charges et du déficit du budget de l'Etat.
Le graphique présente comme il se doit l'écart
entre la prévision et l'exécution qui est consistant entre 2003
et 2006 et permet de bien voir comment l'Etat dépense au-delà de
la prévision et le besoin de financement.
b) Dépenses militaires
Sont réunis dans ce type de dépenses la
totalité des dépenses budgétaires relatives aux forces
armées et polices.
Tableau 8 : Comparaison entre la prévision et
l'exécution des dépenses militaires
Année
|
Prévision
|
Exécution
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2001
|
2679611000
|
5341361000
|
2002
|
4661739000
|
4313146000
|
2003
|
12475552000
|
23851162000
|
2004
|
15668228000
|
28028449000
|
2005
|
24384000000
|
34538922000
|
2006
|
25110000000
|
30597584000
|
Source Banque Centrale du Congo
Les dépenses militaires présentent aussi cet
écart entre la prévision et l'exécution. Ceci s'explique
par la guerre à l'est de la République obligeant ainsi l'Etat
à accroître ses dépenses militaires et à
dépenser au-delà de ce qui est prévu.
Chaque fois qu'il y avait une nouvelle incursion de la
rébellion, l'Etat était obligé de réagir
brusquement et dépenser hors prévision.
A partir de 2003, avec la mise en place des institutions
issues de l'accord global et inclusif, l'Etat s'est engagé à
reformer l'armée et à intégrer les militaires provenant
des différents groupes de rébellion et l'arrivé des agents
de la monuc pour la sécurité des civiles et de l'eufor en 2006
pour la sécurité du processus électoral dernier. Ceci peut
encore s'expliquer par la création du programme
D.D.R.R.R. « Démobilisation, Désarmement,
Réinsertion, Réintégration et Rapatriement des soldats
issus des groupes armés qui constitués des rebellions dans le
pays.
c) Dépenses d'éducation
Il s'agit ici de toutes les dépenses relatives aux
divers types d'enseignement généraux (primaire, secondaire, et
supérieur).
Tableau 9 : comparaison entre la prévision et
l'exécution des dépenses d'éducation.
Année
|
Prévision
|
Exécution
|
2001
|
390318000
|
191654000
|
2002
|
698607000
|
342053000
|
2003
|
560847000
|
831381000
|
2004
|
869949000
|
1303397000
|
2005
|
41115953786
|
1606151000
|
2006
|
66339810696
|
1816742000
|
Source : Banque Centrale du Congo.
Ici, nous voyons que l'Etat dépense moins qu'il a
prévu et ce n'est qu'en 2003 qu'on remarque une dépense
excédant la prévision et un écart considérable se
constate au cours des années suivantes et les deux dernières
années, comme nous le prouve le graphique, sont marquées par une
dépense en dessous de la moyenne et qui représente presque le
quart de la prévision.
Dans beaucoup de pays, l'Etat consent un budget consistant
pour l'éducation et la formation des futurs cadres du pays mais la
République Démocratique du Congo, non seulement prévoit un
budget très bas mais s'engage aussi à dépenser moins que
ce qui est prévu. Cette situation ne permet pas au pays d'avoir des bons
cadres pour l'avenir du pays et contribue à une médiocrité
de l'enseignement national car les conditions de vie des encadreurs ne sont pas
améliorées et facilitent la corruption et la dépravation
des moeurs.
d) Dépenses d'agriculture
Il s'agit ici des diverses dépenses de l'Etat relatives
au monde rural, qu'il s'agisse de la régularisation des marchés
agricole, de l'aménagement foncier, de l'amélioration de
l'habitat en milieu rural, des diverses aides financières
accordées aux exploitants.
Tableau 10 : comparaison entre la prévision et
l'exécution des dépenses d'agriculture
Année
|
Prévision
|
Exécution
|
2001
|
80772000
|
138087000
|
2002
|
192866000
|
119864000
|
2003
|
134837000
|
225399000
|
2004
|
140587000
|
383603000
|
2005
|
2208626154
|
472706000
|
2006
|
6192978678
|
1651697000
|
Source : Banque Centrale du Congo.
L'agriculture est le coup de pousse du développement
d'un pays et doit être la priorité des priorités pour le
programme du développement d'un pays qui a besoin d'une bonne croissance
économique. Dans le budget de l'Etat, elle doit couvrir une part
importante compte tenu de ce qu'elle rapporte ; en République
Démocratique du Congo notre pays, nous remarquons que, non seulement
l'agriculture fait l'objet des miettes dans la prévision du budget de
l'Etat mais aussi d'une dépense inférieure à la
prévision. Avec cette situation, nous soulevons cette question
pertinente et consistante : comment amorcer le développement et
accélérer la croissance économique aussi longtemps que les
dépenses d'agriculture sont insignifiantes et ne permettent pas de
développer ce secteur clé de la vie économique du
pays ?
Si la RDC attend se développer et se rendre
indépendant vis-à-vis de l'occident en ce qui concerne le
financement de ses projets et surtout de la totalité de son budget, doit
s'investir dans l'agriculture qui est un secteur générateur des
richesses car on ne peut pas développer un pays sans un accent
particulier à l'agriculture.
e) Dépenses de Travail et Prévoyance sociale.
Ce type de dépense enregistre l'ensemble des actions en
faveur de l'emploi, de formation professionnelle, et des concours financiers
apportés aux divers régimes de prévoyance sociale.
Tableau 11 : comparaison entre la prévision et
l'exécution des dépenses de travail et prévoyance
sociale.
Année
|
Prévision
|
Exécution
|
2001
|
197882000
|
26984000
|
2002
|
341867000
|
106374000
|
2003
|
86487000
|
307430000
|
2004
|
182672000
|
137861000
|
2005
|
337604089
|
169883000
|
2006
|
528346424
|
161458000
|
Source : Banque Centrale du Congo.
Les dépenses de travail et de prévoyance sociale
ne témoignent pas ce que représente l'ensemble de la population
congolais en activité. Depuis 2003, il y a une régression
soutenue de la dépense en faveur des travailleurs ce qui rend faible le
rendement des travailleurs ne pouvant donc pas soutenir le pays vers le
développement.
Les fonctionnaires de l'Etat sont souvent mal payés ou
impayé selon les cas et ne donnent pas le meilleur d'eux-mêmes au
travail. Il est bien dit qu'un agent bien rémunéré fournit
aussi plus au travail et un agent moins rémunéré s'y donne
moins. L'Etat congolais doit alors accroître ses dépenses de
travail et de prévoyance sociale pour encourager les agents de l'Etat
à se donner à fond dans les tâches qui leur sont
attribuées.
En outre, le recyclage des agents nécessite aussi les
dépenses consistantes pour l'encadrement et la formation des agents
selon les nécessités et l'évolution de la technologie.
En somme, une analyse graphique donne un résultat
contraste des variations des dépenses allouées aux
départements ministériels (stratégiques)
c'est-à-dire dont la manipulation peut influencer le programme du
gouvernement. Ainsi, les dépenses militaires ont augmenté
sensiblement à cause la guerre à l'Est et du processus de
rétablissement de la paix, les autres dépenses ne
représentent qu'un petit rien dans le budget de l'Etat.
Cependant, une analyse du budget du point de vue uniquement
des dépenses ministérielles n'occulte pas la
nécessité d'un exercice similaire pour l'autre composante du
budget que sont les recettes.
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