85 CONCLUSION
Depuis une décennie et demie, la République
Démocratique du Congo est devenu une scène de
théâtres des groupes armés étrangers et internes.
Les forêts immenses à l'Est de ce pays constituent un terrain
propice pour que chacun puisse y faire sa cachette et préparer ce qu'il
veut. Par-dessus l'immensité de l'espace forestier, il faut
également reconnaître qu'il y a des espaces où
l'autorité de l'Etat n'existe pas ou se fait à peine sentir. Par
conséquent, il est facile de s'y établir et d'y faire sa propre
loi.
Par ailleurs, l'instabilité politique de la
région constitue également une des causes qui font que les uns et
les autres se sentent mieux dans un Etat étranger que dans son propre
Etat. Et cela est fréquent puisque chaque Etat interprète la
démocratie à sa manière en faisant parfois étouffer
même l'opposition et la liberté de presse et d'expression. Cela
fait que ceux qui se sentiraient mieux dans l'opposition quittent le pays ou
s'y font même expulsé par manque de tolérance.
Le peuple congolais est celui qui à nos jours est
entrain d'en payer le pot cassé. En fait certains citoyens des pays
voisins (Burundi, Rwanda et Uganda) ont trouvé bon d'élire
domicile illégalement sur le sol congolais et y ont formés ce
qu'avons appelé dans le présent travail, des Groupes Armés
étrangers. Ces groupes mal intentionnés sont à la base des
souffrances atroces que subit le peuple congolais. Ces groupes sont : Les
Forces Nationales pour la Libération du Burundi (FNL), les forces
Démocratiques Alliées (ADF), L'Armée Nationale de
Libération de l'Ouganda (NALU) et les Forces Démocratiques pour
la Libération du Rwanda (FDLR).
Toutes ces forces ont un impact considérable sur la vie
quotidienne des habitants du Nord et Sud-Kivu. Telles qu'ont engendrés
des milliers des déplacés, des femmes violées, des enfants
soldats, des traumatisés, des sans abris, des blessés, des
orphelins, des veuves, des veufs, des otages, d'esclaves sexuels, des
destructions de la faune et flore, des pertes des vies humaines et j'en pense.
L'ensemble de tous ceci constituent ce que nous avons juridiquement
appelé les « crimes commis par les Groupes Armés
étrangers ».
Cela étant, il est indispensable que nous en tant que
juristes et scientifiques, puissions établir la responsabilité
des uns et des autres dans la commission de ces crimes. Et dans le
présent travail, nous nous sommes concentrés plus sur les crimes
commis par les FDLR et la part de responsabilité de l'Etat congolais,
notre Etat, dans la commission de ces crimes.
Nous avons des raisons sérieuses de croire que notre
Etat est impliqué d'une façon ou d'une autre à la
souffrance que ses nationaux sont entrain de subir, soit en faisant ce qu'il ne
fallait pas faire (par action) soit en ne faisant pas ce qu'il fallait faire
(par omission). Ces raisons sont d'après nous, les suivantes :
D'abord, en 1994, la République Démocratique du
Congo (Zaïre) ne pouvait en aucune condition accepter que les
réfugiés armés traversent sa frontière. Il serait
couvert pour ce fait par le principe de l'inviolabilité de la
souveraineté. S'il a été débordé par
l'immensité des réfugiés ou menacé par la
Communauté internationale nous ne lui en voulons pas. Mais qu'elle a
été ensuite son attitude quant il a su que des
réfugiés armés étaient déjà sur son
sol ? La réponse est qu'il a attendu que ces éléments
commencent leur salle besogne pour qu'il commence maintenant à
rechercher des solutions.
En parlant de ces dernières, nous ne passerons pas sans
remercier l'Etat congolais qui fourni aujourd'hui des efforts plus que jamais
auparavant pour chercher une voie de sortie. Cependant de notre avis ses
démarches resteront veines dans le cas où il n'aura pas encore
inclus quelques éléments indispensables à une
résolution durable. Tout en lui rappelant que la protection de sa
population est son devoir le plus sacré et sa responsabilité
juridique sera établie chaque fois qu'il manquera à ce devoir.
Et voici justement où il a failli :
Il n'a jamais donné sa position d'une façon
claire face au phénomène FDLR ;
Il a tenté plusieurs solutions sans inclure tous les
concernés de loin ou de près par cette question. Nous allons
citer ici la déclaration de Rome où il a réunit les FDLR
sans les dirigeants de leur pays d'origine. En faisant intervenir
l'armé
rwandaise dans la libération du Zaïre, celle-ci
est venu seulement manifesté sa vengeance sans résoudre vraiment
le problème. Nous faisons remarquer que dans ce cas l'armée
rwandaise n'était pas venue officiellement mais elle soutenait une
guerre de libération. Même chose qu'en 1998 avec le RCD. Par
ailleurs le Communiqué de Nairobi, ne pouvait pas lui non plus apporter
une solution étant donné qu'il a réuni deux Etats sans les
FDLR qui sont directement concernés. Ici aussi une autre faille est
qu'il a été résolut que ceux qui ne se sentiront pas
prêts à retourner au Rwanda devront être
déployé où ils veulent en RDC pourvu qu'ils ne soient pas
à coté de la frontière rwandaise. Alors que nous savons
tous que les FDLR sont à la base de plusieurs agressions rwandaises au
Congo cette solution éloignerait plus le problème dans l'avenir
que de le résoudre.
Parlant enfin des opérations récentes «
Umoja Wetu », « Kimya II », nous pensons encore que c'est une
solution qui, si elle n'est pas mauvaise, elle est alors intermédiaire
mais surtout dangereuse pour la population du Nord et SudKivu. Voici pourquoi
nous le pensons ainsi : Il est claire que la population congolaise et surtout
des deux Kivu, est très antipathique à l'armée rwandaise
suite à l'expérience vécue avec cette armée pendant
l'AFDL et le RCD. La population congolaise n'étant pas bien
préparée, elle ne pouvait pas collaborer suffisamment dans cette
opération. L'Etat congolais n'a pas non plus pris des précautions
quant à la protection de sa population face aux représailles et
vengeances des FDLR. Ce qu'est à la base des plusieurs
conséquences que nul n'ignore et dont nous avons cidessus
énuméré quelques uns.
Voilà à quel point nous considérons que la
responsabilité de l'Etat congolais est établie. Et à quel
niveau il a failli à ses missions.
Nous avons en définitives proposé quelques pistes
de solution pour sortir de cette situation et mettre fin une fois pour toutes
au phénomène FDLR :
Si la RDC manifeste en parole et en acte sa position, il
pourra
savoir que :
dialoguer. Ce que l'Etat rwandais peut accepter difficilement
étant donnés ce qui s'est passé en 1994 où la
responsabilité dans l'origine des faits doit être partager. C'est
pourquoi la Communauté internationale est indispensable pour intervenir
à ce niveau.
Ensuite, toutes les parties en conflit doivent comprendre que
ce problème touche à toutes les couches de la population de la
région. Les négociations entre l'Etat Rwandais et l'Etat
Congolais ne peuvent rien apporter si on ignore le rôle des citoyens de
ces deux pays et leurs voisins.
Enfin, l'organisation du retour des FDLR par la
Communauté Internationale car la RDC est limitée dans sa
capacité matérielle à les rapatrier. Il ne faut jamais
prendre l'option de les disperser sur le territoire congolais.
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