La dynamique des salaires conditionne, en parallèle
avec l'évolution des prix, le partage du résultat des
activités productives et se répercute de façon directe sur
le pouvoir d'achat et le niveau de vie. L'examen des tendances des revenus
salariaux peuvent être approchées à travers les indicateurs
de taux de salaire moyen déduits des données sur les frais de
personnel dans le secteur industriel et des données de la masse
salariale des entreprises affiliées à la CNSS. Ces deux
indicateurs doivent être complétés par les tendances qui
découlent des revalorisations successives du salaire minimum.
Le salaire moyen brut dans le secteur industriel (rapport
entre le montant global des frais de personnel à l'effectif total des
employés) a enregistré une progression assez
régulière depuis les années quatre vingt jusqu'à
l'année 2006 (graphique 1). Ce salaire a connu un accroissement
au rythme de 5,2% en valeur nominale, contre 0,49% en terme réel au
cours de ces vingt sept années.
6 L'équation de WS est déduite à partir
de l'application du critère de Nash généralisé.
Cette équation correspond au jeu de négociation salariale entre
syndicat et entreprise. Voir, en plus de détails, Horty et Sobczak
« Identification de la courbe de salaire et déterminants du
chômage d'équilibre dans un modèle de négociation
salariale », 1996.
7Le coin fiscalo-social caractérise
l'écart entre le coût nominal du travail et le salaire nominal net
de tout prélèvement. Il dépend du taux de cotisations
sociales employeur, du taux de cotisations sociales salarié et du taux
d'impôt sur le revenu.
8 Le salaire est choisi par les syndicats et les entreprises
s'il y a négociation collective, par les travailleurs individuels et les
entreprises s'il y a négociation bilatérale, ou par les
entreprises seules dans le cas d'emplois « à prendre ou à
laisser ».
Graphique 1 : le salaire moyen dans le secteur
industriel
-10
-20
40
20
30
10
0
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
salaire moyen nominal salaire moyen réel
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Le salaire moyen qui ressort des données de la CNSS
(graphique 2) présente, quant à lui, des
évolutions similaires mais avec des rythmes relativement plus
marqués. Cet indicateur, qui concerne les salariés de plusieurs
secteurs d'activités, est estimé au montant annuel moyen de 33362
DH en 2006 contre 13041 DH en 1980, soit un accroissement annuel moyen de 4%.
Cette progression nominale implique une perte de pouvoir d'achat de 0,7% par
an, compte tenu de l'évolution parallèle de l'indice du
coût
de la vie.
Graphique 2 : Le salaire moyen des salariés
affiliés à la CNSS
-10
-15
30
25
20
15
10
-5
5
0
salmcnss nominal salmcnss réel
En ce qui concerne, le salaire minimum (Graphique 3),
on observe que l'évolution temporelle n'est pas régulière,
certaines périodes n'enregistrent aucune augmentation, alors qu'à
d'autres moments elles sont conséquentes.
Ainsi, le SMIG a enregistré un accroissement de 10,5%
par an en valeur nominale et 3% en termes réels (déflaté
par l'indice des prix à la consommation) durant la période de
1980 à 1990. Ce rythme devait connaître un net ralentissement
entre 1990 à 2006 avec une hausse moyenne de 3,5% en valeur nominale et
0,5% en valeur réelle.
En effet, cette tendance irrégulière est la
conséquence d'une détermination exogène du
salaire minimum, au sens où les décisions de relèvement
sont « administrées »9, discrétionnaires et
effectuées de manière quasi-indépendante des conditions du
marché du travail.10
Graphique 3 : SMIG, réel et nominal
-10
25
20
15
10
-5
5
0
SMIG, réel et nominal
SMIG nominal SMIG Réel
9 Au Maroc, une augmentation du salaire minimum doit
intervenir lorsque la commission centrale des prix constate que l'inflation,
telle qu'elle est mesurée par l'indice du coût de la vie (ICV), a
subi une augmentation au moins égale à 5% par rapport à
l'indice de référence.
10 D'après le travail de la direction de l'emploi «
le salaire minimum au Maroc 2001 ».