III. ETUDE EMPIRIQUE
Nous commencerons notre étude empirique par la
formulation des équations à tester, ses avantages et ses
inconvénients. Un second point traitera du choix des différentes
variables, tandis qu'un troisième point analysera les
propriétés statistiques de ses variables. Un quatrième
point présentera la modélisation de l'équation du salaire.
Un dernier étudiera l'analyse de la causalité entre les prix
à la consommation et les salaires au Maroc.
1. LA SPECIFICATION EMPIRIQUE DES EQUATIONS
Comme nous l'avons signalé dans le cadre
théorique, la modélisation empirique des salaires repose sur deux
spécifications alternatives : La spécification en taux de
croissance (courbe de Phillips augmentée) et la
spécification en niveau (courbe WS).
La courbe de Phillips augmentée est présente dans
la plupart des modèles macroéconomiques, notamment de
l'économie française11. Elle s'écrit sous la
forme12 :
Ä = Ä + Ä +
smi ipc pdl tcho x
á â ë + ó Ä
(12)
Oü
x : ce terme représente l'ensemble
des variables susceptibles d'influencer les salaires (notamment le SMIG ou le
taux de syndicalisation). Théoriquement, á >- 0,0
-< â -<1 (les salaires bénéficient d'une
partie des gains de productivité) et ë -< 0 (l'effet de
Phillips). Tandis que la spécification en niveau de l'équation de
salaires, ou ce qu'on appelle la courbe WS, s'écrit comme suit :
smi = áipc+ âpdl+
ëtcho+ óx (13)
Le choix entre les deux approches (courbe de Phillips et Wage
Setting) est important pour l'évaluation d'un niveau mais aussi des
déterminants d'un taux de chômage
11 Le modèle France de l'OFCE ,2002.
12 Nous considérons ici uniquement le long terme. Nous
omettons les termes retardés, les indices temporels et les aléas
économétriques.
d'équilibre, compatible avec une inflation stable.
Néanmoins, l'objet de cet article n'est pas l'estimation d'un
chômage d'équilibre via celle d'une boucle Prix-salaires mais
celle de la seule formation des salaires.
La spécification retenue dans ce travail est très
proche de celle estimée dans plusieurs travaux. Elle se présente
comme suite :
Ä smi ipc pdl
= Ä + Ä
á â +
t t t
|
ë (
tcho smi ipc pdl tcho
+ ã - +
- ) å
+ +
ó
t t - 1 t - 1 t - 1 t - 1
t
|
|
(14)
L'équation (14) permet d'intégrer les deux
approches de court et de long terme de l'équation de salaire. En effet,
la relation de cointégration (entre parenthèses)
représente le long terme « WS » et la courbe de Phillips
augmentée représente, quant à elle, le court terme.
Le terme « ã » dans
l'équation (14) est appelé la force de rappel vers la valeur
cible de long terme donnée par la relation de cointégration. Ce
terme doit avoir un signe négatif, sinon il n'existe pas de
phénomène de retour à l'équilibre.
Toutefois, le choix de la spécification a
été déterminé par des considérations
économétriques, notamment la nature statistique des
différentes séries utilisées.
|