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Politique monétaire et bulles spéculatives

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par Nesrine Ressaissi
Faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis - Mastère 2010
  

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2- Incidence de l'évolution des prix des actifs sur la demande agrégée

Selon la théorie économique, deux composantes de la demande agrégée sont susceptibles d'être influencés par les prix des actifs: l'investissement et la consommation. En ce qui concerne l'investissement, nous nous limiterons à celui des sociétés, en omettant l'investissement en logement des ménages.

a) Effet sur l'investissement :

La première section a analysé l'effet de l'évolution des prix des actifs sur l'investissement à partir du ratio Q Tobin. Dans le cas où les investisseurs estiment que la rentabilité du capital augmentera, ce ratio dépasse 1, comme c'était le cas à la fin des années 1990 aux Etats-Unis.

Graphique 11 : Évolutions historiques du Q de Tobin aux États-Unis

Source : www. Wikipedia.fr

La courbe de l'évolution de Q de Tobin a une tendance baissière à la fin des années quatre-vingts, alors qu'il a atteint un sommet de 1.8 en 2000. Un Q de Tobin important ou supérieur à 1 signifie que l'entreprise en question a intérêt à augmenter son stock de capital fixe (donc à investir), car l'augmentation de la valeur boursière sera supérieure au montant investi. Cette hausse du ratio Q est justifiée par la hausse des cours boursiers au cours de cette période.

Graphique 12 : variation de l'indice S&P500 et part des investissements dans le PIB aux Etats-Unis

Source : Quentin Wibaut, POLITIQUE MONÉTAIRE ET PRIX DES ACTIFS: LE CAS DES Etats-Unis, banque nationale de Belgique, WORKING PAPER No.11 - AOUT 2000,p30

Une comparaison, faite par le BRI, de la part des investissements dans le PIB et du taux de croissance des prix des actions indique une légère corrélation entre ces deux variables (graphique 12).

b) Effet sur la consommation :

L'analyse de l'effet de la richesse sur la consommation des ménages remonte à la théorie du cycle de vie développée par Modigliani (1963). Selon cette théorie, les ménages cherchent à lisser leur consommation sur l'ensemble de leur cycle de vie. Parce que leurs revenus courants ne correspondent pas nécessairement à leur niveau de consommation "lissée", ils doivent épargner à certains moments et désépargner à d'autres. Ceci rend nécessaire la constitution d'un stock de richesse. Une augmentation des prix des actifs va permettre aux ménages de constituer plus rapidement le stock de richesse qu'ils jugent nécessaire au maintien de leur niveau de consommation. Leur taux d'épargne courant pourra baisser et leurs dépenses augmenter. L'augmentation du stock de richesse donne lieu à une augmentation de la consommation répartie sur tout l'horizon de vie du ménage. Ainsi, la consommation courante augmente légèrement et l'épargne courante diminue légèrement puisqu'il n'est plus nécessaire d'épargner autant pour constituer le stock de richesse.

Graphique 13 : taux d'épargne des ménages aux États-Unis

Source : Quentin Wibaut, POLITIQUE MONÉTAIRE ET PRIX DES ACTIFS: LE CAS DES Etats-Unis, banque nationale de Belgique, WORKING PAPER No.11 - AOUT 2000,p33

Comme on le voit au graphique 13, le taux d'épargne a enregistré deux périodes de baisse prolongée depuis le début des années soixante-dix. La première commence en 1983 pour s'achever au dernier trimestre de 1987 au moment du krach boursier; la seconde période de baisse commence début 1992 jusqu'à 1999.

Le graphique 14 permet de constater une forte corrélation du taux d'épargne (représenté par son complément, la propension à consommer 1-s) et du prix réel des actions.

Graphique 14 : indice S&P500 et propension à consommer des ménages aux Etats-Unis

Source : Quentin Wibaut, POLITIQUE MONÉTAIRE ET PRIX DES ACTIFS: LE CAS DES Etats-Unis, banque nationale de Belgique, WORKING PAPER No.11 - AOUT 2000,p35

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