3- La politique de la Réserve
fédérale vis-à-vis des cours des actions:
La Réserve fédérale peut influencer
l'évolution des cours des actions essentiellement parce que les taux
d'intérêt à très court terme sur lesquels elle a
prise (taux des "Fed Funds" ou fonds fédéraux, qui est le taux
des prêts interbancaires au jour le jour et qui constitue la "cible
opérationnelle" de la Réserve fédérale) exercent le
plus souvent un effet d'entraînement sur les taux d'intérêt
à long terme, qui servent à l'actualisation des dividendes futurs
attendus et influencent donc le cours des actions. Le graphique 15 compare
l'évolution du taux des Fed Funds et du taux à 10 ans. Les taux
à court terme pourraient aussi avoir un effet plus direct sur les
comportements spéculatifs à court terme. Mais les variations de
taux à court terme nécessaires pour exercer à coup
sûr une incidence sur les cours des actions sont grandes.
En fait, la Réserve fédérale ne conduit
pas sa politique de taux d'intérêt en fonction des cours des
actions, mais ne les néglige pas complètement pour autant. Les
taux d'intérêt sont fixés essentiellement en fonction de
l'inflation et de l'écart de production estimé, qui
reflète les pressions inflationnistes à venir et dont la
minimisation constitue aussi un objectif. Les cours des actions ne sont pris en
considération que comme un des multiples éléments
influençant l'activité et les prix.
Graphique 15 : taux d'intérêt
à court et à long terme aux Etats-Unis
Source :
Quentin Wibaut, POLITIQUE MONÉTAIRE ET PRIX DES ACTIFS: LE CAS
DES Etats-Unis, banque nationale de Belgique, WORKING PAPER No.11 - AOUT
2000,p52
L'objectif majeur de la politique monétaire
américaine a été d'assurer la stabilité du
système financier et d'ignorer les enchaînements vicieux menant
à la déflation, en évitant notamment qu'un rationnement du
crédit ne se combine au dégonflement des valeurs
boursières. La baisse des Fed funds de 6 % à 1,75 % en
2001, puis à 1 % (graphique 15), alors que l'instabilité
financière était à son point principal durant l'automne
2002, a cherché à répondre à cette
problématique. La politique monétaire américaine a ainsi
permis d'absorber un choc de grande ampleur, en évitant des faillites
bancaires et une véritable récession.
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