3 /Motiver les jeunes sur la totalité du parcours
vers l'alternance
L'un des enjeux de l'accompagnement vers l'alternance
réside également dans la capacité des jeunes à se
mobiliser sur la totalité du parcours qui les conduira à l'emploi
en alternance. En effet, on le constate au cours du suivi individuel et
collectif, la difficulté à trouver un employeur, l'énergie
mobilisée pour les démarches auprès des centres de
formation, l'inquiétude générée par l'incertitude
de trouver un patron avant le début de la formation... Tout ces
obstacles découragent et éloignent les jeunes les moins
armés. Ils sont très nombreux à perdre non seulement
espoir, mais à renoncer à ce type de projet en cours de route.
Les impératifs économiques sont souvent d'ailleurs
évoqués dans les motifs d'abandon : « finalement je
préfère trouver un emploi direct, car j'ai besoin de gagner de
l'argent rapidement » avouent ils, laissant alors passer l'occasion
d'obtenir en même temps une qualification et un emploi durable.
« les limites géo- graphiques
au-delà desquelles les jeunes ne souhaitent pas
se déplacer pour trouver un emploi, sont assez limitées
: 51,5% ne souhaitent pas sortir de leur ville ou de leur canton, et
seule- ment 23% envisagent leur mobilité sur
leur département de résidence.»
4 / Identifier et lever les freins du jeune vis à
vis de l'alternance
« Cherche jeune disponible, sérieux et
motivé pour emploi en alternance. Permis B et véhicule
exigés ». Voici schématisé le profil idéal
recherché par une grande majorité des employeurs, quel que soit
le type de contrat et les modalités, en emploi direct ou en alternance.
Un recrutement en réalité plus compliqué dû aux
obstacles qui jalonnent l'accès à l'emploi d'un certain nombre de
jeunes : mobilité, logement, financier....
LA MOBILITÉ : UN OBSTACLE RÉCURRENT
Aujourd'hui un employeur sur deux exige le permis dans son
offre d'emploi. L'Association Nationale des Missions Locales (ANML) a
réalisé en 2010 une enquête nationale auprès des
jeunes suivis par 338 Missions Locales et 12 PAIO (Permanences d'Accueil,
d'Information et d'Orientation), soit 690 000 jeunes concernés. Les
résultats montrent que globalement les jeunes sont mobiles (30% des
jeunes possèdent le permis B ou utilisent régulièrement
les transports en commun (42%). Mais que leurs aires de mobilité, c'est
à dire les limites géographiques au-delà desquelles les
jeunes ne souhaitent pas se déplacer pour trouver un emploi, sont assez
limitées : 51,5% ne souhaitent pas sortir de leur ville ou de leur
canton, et seulement 23% envisagent leur mobilité sur leur
département de résidence.
Une problématique rendue encore plus prégnante
dans le cadre de l'alternance, où le jeune doit assurer en double ses
déplacements : de
son domicile au lieu de formation mais également sur
son lieu de travail. La Mission Locale de Vienne, référent
Mobilité dans le cadre des actions portées par le CTEF (Contrat
Territorial pour l'Emploi et la Formation) Isère, estime à
environ 60% la part de jeunes non mobile suivis par ses services. Elle met en
place des partenariats avec les différents partenaires et prescripteurs
pour faciliter la mobilité des jeunes suivis sur son territoire :
location de deux roues; aides au permis (Hirsch); aides pour l'accès aux
TC régionaux et départementaux...
Dans le cadre des réflexions menées par les
Ateliers de l'Apprentissage, cette question de la mobilité a
été placée au coeur des aménagements et solutions
à apporter. Ainsi plusieurs pistes d'actions ont été
proposées : la création de plate forme de mobilité,
mutualiser les moyens de transports collectifs au plan local être les
différents réseaux....
«Les contingences liées notamment
au transport, au logement, parce qu'elles peuvent être aussi des
raisons d'abandon, doivent être prises en compte par
les accompagnants.»
LA QUESTION CRUCIALE DU LOGEMENT POUR LES APPRENTIS.
Les jeunes qui bénéficient d'une formation en
alternance doivent, s'ils n'ont pas la possibilité d'effectuer les
déplacements, se loger au plus près de leurs lieux de formation
et de leur entreprise. Faute de logement ou d'offres locales dans ce domaine,
beaucoup de jeunes chaque année renoncent à un parcours en
alternance. Les centres de formation (CFA, MFR,...) ne sont pas nombreux
à proposer un internat ou des solutions adaptés à ce
public pas forcément autonome.
La Mission Locale de Vienne dans ce cadre
bénéficie d'un partenariat avec l'association RIVAHJ (Relais
d'Initiative dans la Ville pour l'Habitat des Jeunes) qui peut répondre
à la problématique du logement. Dans certains cas
également des centres de formation proposent une solution d'internat
pour leurs alternants mais ces structures sont encore peu nombreuses.
AVOIR LES MOYENS FINANCIERS D'ASSURER LE QUOTIDIEN DE LA
FORMATION
Même si la plupart des formations professionnalisantes
sont financées soit par la Région dans le cadre de Conventions ou
d'accord avec des branches professionnelles (OPCA), le reliquat à charge
de l'apprenti ou du jeune en contrat professionnalisation est parfois lourd
à assumer. Les contingences liées notamment au transport, au
logement, parce qu'elles peuvent être aussi des raisons d'abandon,
doivent être prises en compte par les accompagnants.
Des solutions existent au niveau des Missions Locales ainsi
que de ses partenaires, qu'il convient de préciser lors de la
préparation du projet avec le jeune.
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