B/ Où comment accompagner les jeunes à
anticiper et préparer leur projet d'alternance
Parmi les revendications exprimées par les employeurs
la nécessaire la préparation en amont du projet professionnel du
jeune revient en première ligne. En effet le choix de l'apprentissage ne
doit pas être fait par défaut et doit découler d'une
réelle motivation sinon d'un projet construit et anticipé
d'accès à l'emploi. Pour ce faire, la Mission Locale peut jouer
pleinement son rôle dans la préparation de ce projet, en
accompagnant le jeune dans l'identification à la fois du métier
et des postes les plus adaptés à son profil, au choix de la
formation idoine et surtout à la résolution des freins
susceptibles de remettre en question son projet d'alternance.
«La Mission Locale aidée par les branches
profession- nelles de ces sec- teurs ont donc
une mission de séduction à entreprendre afin de faire se
rencon- trer les jeunes sur ces
terrains d'emploi»
1 /Faire correspondre une qualification avec une formation
et un projet professionnel cohérent
Bien souvent le jeune pousse les portes de la MIJIR avec en
tête une représentation de son métier, et pas
nécessairement une idée claire de la manière dont il
pourra l'exercer un jour. Quelle qualification poursuivre ,, choisir sa
formation, construire un projet cohérent... Autant d'étapes que
les conseillers doivent mettent en place avec le jeune.
L'alternance ouvre certes des portes vers l'entreprise et
l'expérience d'un métier, mais le choix de la qualification et de
la formation sont essentielles. Nombre de formations sont proposées en
dépit des référentiels métiers et de fait, ne
correspondent pas aux réelles attentes des employeurs. Par ailleurs
certaines formations ne sont accessibles que par la voie de la formation
initiale ; réduisant parfois à néant le choix du jeune
à s'engager dans l'alternance.
Autre problématique plus conjoncturelle : on note un
écart souvent important entre les propositions d'alternance
émanant de certaines entreprises sur des secteurs spécifiques
(production, logistique, entretien, industrie...) et la demande réelle
des jeunes. Globalement l'activité de vente, coiffure, animation, ou
commerce séduit beaucoup plus que ceux de l'industrie chimique ou des
postes en production pur. La Mission Locale aidée par les branches
professionnelles de ces secteurs ont donc une mission de séduction
à entreprendre afin de faire se rencontrer les jeunes sur ces terrains
d'emploi.
2 / Sécuriser le projet pour anticiper les
ruptures
Sur 300 000 contrats d'apprentissage signés chaque
année en France, prés de 25% sont rompus, aussi bien à
l'initiative des jeunes que des entreprises. C'est la proportion relevée
par une récente étude menée par la l'ACFCI
(Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'Industrie.
Selon les entreprises interrogées, les principales causes de ruptures
évoquées concernent : une mauvaise orientation du jeune sur son
projet professionnel, des difficultés d'adaptation, des problèmes
personnels survenus
lors des premiers mois du contrat ou enfin un manque
d'accompagnement et de soutien. 16 % des ruptures ont eu lieu au cours de la
«période d'essai» Et 79 % relèvent d'un commun accord.
En grande majorité, l'initiative a été prise par le jeune.
Les entreprises interrogées pour deux tiers d'entre elles
déclarent avoir tenté, avec le jeune, une mediation afin
d'éviter la rupture de contrat.
Pour l'AFCCI, la divergence entre les deux camps s'explique sans
doute par le fait que l'entretien n'a pas toujours été
formalisé.
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