2/ Ouvrir l'alternance à d'autres secteurs
Constat est fait depuis quelques années, que les
capacités de contractualisation sur le mode de l'alternance sont mal
réparties selon les secteurs d'activités. Certaines branches
professionnelles en sont totalement absentes, notamment les professions
juridiques ou de santé ; d'autres ne l'intègrent pas dans leur
culture mais pourraient être porteuses d'offres. D'autres encore à
l'inverse en font une priorité, c'est le cas du BTP, sans pour autant
accéder à 100% d'offres pourvues. L'AFJ relève ainsi 5
branches en tête de ligne pour ce type de contrat : le BTP en tête,
le commerce, la comptabilité l'hôtellerie restauration et les
métiers de l'artisanat. Sous la pression des campagnes de communication
gouvernementales et des projets de loi de développement de l'emploi pour
les jeunes le nombre de secteurs d'activités s'ouvrant à la voie
de `l'alternance est en augmentation. Récemment celui des services
à la personne, a revendiqué le regroupement de ses structures en
branche professionnelle et tente timidement le recrutement via
l'apprentissage.
En outre, le débat est lancé depuis quelques
années, sur l'opportunité d'ouvrir le dispositif de l'alternance
au sein de la fonction publique et en particulier dans les collectivités
territoriales. « Certaines filières artisanales sont
complètement saturées, note Stéphanie Laurent de la
Chambre de Métiers de l'Isère, en charge de l'apprentissage.
Une des solutions pour débloquer cette situation serait d'ouvrir les
contrats sur ces métiers artisanaux qui sont présents dans les
collectivités. » La fonction publique peut recourir depuis
1992 à l'alternance, mais reste toutefois très
réservée sur ce type de
contrat. La raison principale est économique. En effet
les institutions sont tenues de financer la part résiduelle de l'action
de formation, non couverte par la Région. Par ailleurs, elles ne
bénéficient pas de la prime régionale accordée aux
employeurs d'apprentis. Enfin, ces derniers accueillis dans le secteur public
voient leur salaire majoré de 10 à 20 % selon qu'il
préparent une qualification de niveau Iv ou III. Une charge
supplémentaire que les collectivités rechignent à
supporter. Malgré tout, le nombre de contrat en alternance dans la
fonction publique marque une légère augmentation ces
dernières années, avec une tendance plus forte dans le secteur
hospitalier.
3 /Lever les freins des entreprises à l'embauche
d'alternants
Loi Cherpion: dispositions finales
Pour les entreprises de 250 salariés et + : quota
relevé à 4%
Pour les entreprises de - de 250 salariés : aide
à l'embauche supp. pour un alternant de - de 26
ans (compensation de charges patronales ; hors contrat
aidés)
Baisse de l'experience minimale pour être
maitre d'apprentissage (de 5 à 3 ans)
Possibilité de signer deux contrats pro successifs
Les emplois intérimaires et saisonniers sont inclus
dans le dispositif d'apprentissage
Les récents forums mis en place sur la toile sur les
méthodes de valorisation de l'alternance, ont fait remonter des
idées communes sur l'engagement des chefs d'entreprises. Celle par
exemple selon laquelle « l'alternance doit être une culture
à développer et à entretenir (...) On pourra faire tout ce
qu'on voudra, la réussite de l'alternance repose d'abord sur la
volonté des chefs d'entreprise de tenter l'expérience mais aussi
de la renouveler y compris si des jeunes les « décevaient
». C'est bien connu, après une chute de cheval il faut
remonter tout de suite. » Le rapprochement avec le monde ardu du
sport équestre est simpliste mais efficace. Force est de constater que
beaucoup de chefs d'entreprises conservent une idée des jeunes assez
négative voire défaitiste : manque de motivation,
problèmes d'adaptation, problèmes de sécurité....
». Aussi « encourager les entreprises à aller vers
l'alternance est un vrai challenge, d'autant que les jeunes ne sont pas
toujours très motivés, très volontaires ou très
performants. Il faut créer la rencontre entre le jeune et le recruteur
et il faut espérer que le jeune sera bon...car pour l'entreprise prendre
une apprentie c'est un vrai recrutement » note également un
responsable de formation en BTS en alternance. On perçoit donc bien la
nécessité de revalorisation non pas du principe d'alternance mais
surtout de re créer un climat serein entre les jeunes en quête
d'emploi et le monde de l'entreprise, souvent incomprise car méconnue
par les premiers.
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