e/Un processus en trois étapes
L'action « Améliorer l'accès à
l'alternance » vient en appui de l'accompagnement vers l'emploi des
conseillers. Dans ce cadre, ce dispositif offre de nouvelles perspectives
à proposer au jeune, dans le cadre de l'élaboration de son projet
professionnel.
Cette action est organisée en trois étapes,
chacune d'entre elles pouvant être complétée par des
dispositifs d'insertion ou de formation, selon que le jeune possède ou
non une qualification suffisante dans le secteur visé.
Ledéroulement de l'action s'effectue grâce à l'appui des
services internes de la MIJIR (ateliers ACE et pôle
formation/orientation) ainsi qu'avec les partenariats externes : CCI, CMA,
Agglo, etc....
ETAPE 1 DONNER UNE INFORMATION CLAIRE ET COMPLÈTE SUR
L'ALTERNANCE
La première étape consiste à transmettre
aux jeunes intéressés par l'alternance une information claire
précise sur à la fois : les contrats, les droits et devoirs du
salarié. Dans l'enquête réalisée par l'AJE, cinq
grands types d'informations souhaitées par les jeunes sur l'alternance
ont été repérés : « fonctionnement de
l'alternance, les formes d'alternance, le rythme de travail, la
rémunération et les perspectives de débouchés.
»
Les Parrains de la MIJIR
La MIJIR travaille en collabo- ration étroite avec une
équipe de parrains. Une vingtaine d' hommes et femmes, à
la retraite pour la plupart ou séniors encore actifs,
qui mettent à disposition leurs compétences, leurs
expé- riences et leur temps pour accompagner les jeunes dans la
préparation de leur entrée dans l'entreprise. Le jeune peut
solliciter ou être présenté à un parrain
pour : préparer des tests à des concours, préparer
des entre- tiens, debriefer un entretien d'embauche,... En 2010 98
jeunes ont béné- ficié de cet
accompagnement spécifique.
DEUXIÈME ÉTAPE : L'ÉLABORATION DU PROJET
PROFESSIONNEL DU JEUNE.
Il s'agit là de vérifier la cohérence du
projet et si le métier et le poste correspondent bien à une
réalité professionnelle ; d'identifier les freins tels que ceux
liés à la mobilité, au logement, à l'impact sur
l'environnement familial. Globalement cette deuxième phase est
utilisée pour identifier et vérifier les aptitudes à
exercer le futur métier. Cette étape de validation est le plus
souvent formalisée par un mini stage, ou une EMT (pour les jeunes
inscrits au Pôle Emploi) d'une durée pouvant aller jusqu'à
3 semaines. Cette période d'immersion en entreprise est décisive
la plupart du temps. Le jeune prend pleinement conscience de l'environnement de
travail et estime lui même si son choix est le bon ou pas. Pour
l'employeur c'est également le moment pour déterminer quel
candidat a le meilleur potentie, car c'est aussi bien souvent à l'issue
de cette période que le contrat est signé ou du moins
envisagé. Après cette période de sensibilisation terrain,
la MIJIR accompagne le jeune dans sa recherche de centre de formation et
éventuellement valide le financement. Dans le cas notamment ou le projet
est financé par un projet Région ou autre OPCA.
TROISIÈME ÉTAPE : PREPARER LE JEUNE A
L'ENTRÉE EN ENTREPRISE.
Avec l'aide des Parrains de la MIJIR et des outils dont
dispose l'atelier Emploi et Orientation, le jeune travaille son savoir
être, sa motivation ses représentations du travail et acquiert les
notions de base sur l'entreprise et son fonctionnement. Cette phase est
validée en partie par la Chambre de Métiers via le Centre d'aide
à la Décision. Le jeune effectue une série de tests sur
les savoirs fondamentaux mais également des tests psychotechniques. Un
module complémentaire mais autonome, qui peut être utilisé
pour valider non seulement un projet en alternance mais aussi plus simplement
un projet professionnel. Trois étapes qui facilitent la connaissance et
l'ap-
UN RESEAU DE PARTENAIRES MOBILISES POUR
L'ALTERNANCE
Afin de mettre en oeuvre dans les meilleures conditions le
projet Alternance, la Mission Locale de Vienne travaille avec un réseau
de partenaires. Parmi ceux-ci on trouve les représentants du CTEF
(Contrat Territorial Emploi Formation) inclut dans le Plan Régional pour
l'Emploi ; la DIREECTE représentée dans le cadre du SPEL (Service
pour l'Emploi Local). Côté Entreprises, on compte egalement les
Chambres consulaires (Chambre de Métiers de l'Isère, Chambre de
Commerce et de l'Industrie, la Chambre de l'Agriculture avec laquelle des
contacts ponctuels sont entrepris), les OPCA , les Syndicats d'employeurs et
syndicats patronaux. Au niveau des OPCA, la MIJIR tente également
d'entretenir des relations privilégiées avec les
développeurs d'alternance. Ces développeurs, au nombre de 15 en
Isère et mettent en oeuvre des actions et modules de promotion et
d'amélioration de l'alternance auprès de leurs adhérents
et ressortissants. Parallèlement la MIJIR au sein du réseau
régional valide la signature d'accords de partenariats avec des branches
professionnelles : citons par exemple celui signé avec la branche
Industrie et son syndicat l'UDIMERA, qui permet à ce dernier de
positionner en priorité les jeunes de la MIJIR sur des offres d'emploi
de son secteur.
préhension par le jeune de l'univers professionnel. Une
action qui améliore l'accès à l'alternance en mettant en
exergue les enjeux, les contraintes mais surtout l'ensemble des avantages pour
le jeune et l'entreprise.
Rencontre avec l'un des partenaires de la
MIJIR
Stéphanie Laurent, responsable du département
Alternance et du CAD Centre d'aide à la Décision, à la
Chambre de Métiers de l'Isère - site de Vienne.
La Chambre de Métiers fait partie des
développeur d'alternance. Qu'est ce que cela signifie ?
Il faut tout d'abord replacer notre mission de
développeur dans un contexte précis. Celui de la fusion des
chambres de métiers de grenoble et de Vienne en novembre 2010. Cette
restructuration a réparti la Chambre de Métiers en trois sites
Vienne Bourgoin-Jallieu et Grenoble. Ensuite nos missions passent par plusieurs
services en interaction mais notamment par le Centre d'aide à la
Décision.Il a été créée en 1994 pour assurer
la promotion des métiers de l'artisanat sur l'impulsion des élus,
avec les partenaires de l'insertion et de la Formation. Le CAD à charge
de mettre en oeuvre la promotion de l'artisanat ; de diffuser de l'info sur
l'apprentissage et les métiers concernés et d' apporter une aide
au recrutement pour les artisans. Etre développeur d'alternance c'est
donc être au plus proche des entreprises pour répondre à
leurs besoins. Dans toute notre démarche nous partons du besoin de
l'entreprise ; notre rôle n'est pas de faire du placement sur
l'emploi.
« Etre développeur d'alternance c'est
donc être au plus proche des entreprises pour
ré- pondre à leurs besoins. Dans toute notre
dé- marche nous partons du besoin de
l'entrepri- se ; notre rôle n'est pas de faire du
placement sur l'emploi»
Quelles sont les types d'actions que vous pouvez
mener en tant que développeur ?
Nous avons tout d'abord une batterie d'actions à
destination des jeunes. Cela va de l'information dans les collèges sur
l'apprentissage, en lien avec les enseignants ; à des actions
spécifiques sur les classes de 3e DP3 ou DP6, durant lesquelles nos
intervennants travaillent avec les jeunes sur leur projets professionnels. Nous
avons également mis en place l'action Bravo les Artisans, qui donne
l'occasion aux jeunes de 3e de découvrir les métiers de
l'artisanat avec les professionnells de chaque métier. Ces actions ont
des résultats encourageants : près d'un 1/3 des sollicitations de
jeunes pour trouver un CA sont faites à l'issue de notre venue dans
l'établissement scolaire.
Et pour les entreprises ?
A l'adresse des Entreprises, qui est notre cible
privilégiée, nous avons une action de sensibilisation pour
créer des postes. Depuis 2 ans, nous bénéficions d'un
poste à plein temps financé à 50% par l'Etat, de
développeur de l'alternace sur le contrat d'apprentissage. Cet agent
commercial à pour mission de contacter les entreprises qui n'ont jamais
accueilli d'apprentis ou celles qui n'en n'ont pas accueilli depuis longtemps.
Depuis le début de l'année nous avons contacté dejà
74 entreprises, et depuis 2009 pres de 200. Par ailleurs, nous contactons une
fois par ans l'ensemble de nos
ressortissants pour les encourager à nous transmettre
leurs besoins en apprentis, en alternance ou pas. A l'issu du mailing, nous
effectuons un, profilage des postes, nous en réceptionnons pas loin de
300 par an. La grande majorité sur les poste de qualification V (72%)
Comment procéder vous pour sensibiliser vos
publics, jeunes et entreprises ?
L'alternance est une fonction régalienne dans les
statuts des Chambres de Métiers. C'est bien plus qu'un état
d'esprit, c'est une obligation pour nous. Nos process sont donc très
bien huilés depuis de très nombreuses années. Dans un
premier temps nous rencontrons les jeunes dans le cadre d'une information
collective.Les jeunes qui viennent à ces réunions sont ceux
rencontrés lors des démarches dans les collèges soit des
jeunes venus nous solliciter spontanément. A l'issue de cette
information, nous les convoquons individuellement, et déterminons avec
eux leur niveau : si le niveau des notes est correct nous pouvons directement
les mettre en relation avec des entreprises, sinon nous les positionnons sur
des tests de positionnement. ON ne fait pas de selection, mais ces tests nous
permettent quand même de proposer des jeunes en cohérence avec les
besoins des entreprises en termes de profil.
En 2010 nous avons reçu 877 jeunes dont 62% avaient
moins de 18 ans et 68% s'étaient arrêtés en 3e. Les tests
sont assez variés : psychotechniques, tests d'orientation spatiale, de
raisonnement, et également des tests pour évaluer les savoirs
fondamentaux.En 2010, nous avons réalisé (sur l'ensemble des 877
jeunes ) 182 bilans , dont 47 se sont avérés négatifs.
Dans ce cas, nous renvoyons le jeune vers les Missions Locales pour que leur
projet soit réajuster ou modifié. Les tests sont négatifs
s'il on note un manque de motivation du jeune, un projet pas précis, ou
encore un niveau insuffisant nécéssitant une formation
préalable.
« Malheureusement nous ne pouvons
pour- voir à,toutes les offres déposées par
les en- treprises, et de surcroit certains secteurs
de l'artisanat sont déjà en saturation»
Dans le cas ou les tests sont bons, nous mettons alors en
relationles jeunes avec les entreprises. Malheureusement nous ne pouvons
pourvoir à,toutes les offres déposées par les entreprises,
et de surcroit certains secteurs de l'artisanat sont déjà en
saturation. Le secteur de la Plomberie sanitaires et thermique par exemple
n'offre plus de débouchés en alternance, en revanche nous avons
du mal à répondre à la demande dans celui de la
chaudronnerie métallurgie et sur les métiers de service et
cuisine en restauration. Il faut désormais aller mobiliser les grandes
entreprises, et surtout la fonction publique, qui au regard des métiers
de l'artisanat sont les pourvoyeurs d'offre de demain ».
Quel pourrait être le profil type pour un jeune
alternant ?
Exemple de tests en annexe
Dans nos mises en relation, nous partons
systématiquement de la demande de l'Entreprise pour positionner un
jeune. Bien entendu le jeune doit répondre à certains
critères pour pouvoir être proposé sur un contat
d'apprentissage. Il doit avoir au minima une connaissance du métier
choisi, connaître les qualités exigées pour l'exercer. En
connaître également les inconvénients ou les contraintes.
Il doit avoir pris connaissance des tâches qu'il devra effectuer et bien
sûr les principes de l'apprentissage. Après lentreprise
demande toujours à peu près la même chose
quand il s'agit d'un,apprenti. Que le jeune soit motivé, qu'il ait une
bonne présentation et qu'il ait un minimum de savoir être; ce qui
induit la politesse, la ponctualité et le sérieux. Viennent
ensuite les critères propres à chaque patron liés à
l'âge, moins ou plus de 18 ans, mobilité, etc... Nous refusons
tout critère discriminatoire, ou du moins nous ne l'entendons pas lors
du profilage. Sur ce point nous menons des actions de sensibilisation
auprès des Maîtres d'apprentissage mais aussi auprès des
jeunes. »
Les premiers chiffres de l'action lancée en
février 2011 sont encore timides. Difficile de prévoir si
l'objectif d'atteindre les 100 contrats signés en décembre 2011
sera ou non atteint. En effet, les jeunes suivis par les deux antennes de la
Mission locale adhèrent volontiers et presque naturellement pour
certains à l'idée de l'alternance. Mais en contre partie, le
vivier d'entreprises locales ou régionales, susceptibles d'offrir des
contrats en alternance n'est pas suffisant. Les questions sont donc
posées aux acteurs et partenaires : comment fédérer et
mobiliser plus d'entreprises sur le territoire ? Comment faire que celles ci
soient sources de demande et permettent ainsi aux jeunes d'être porteurs
d'offres d'alternance ?
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