c/Le financement de l'action « Améliorer
l'accès à l'Alternance »
L'action mise en place par la MIJIR bénéficie
d'un financement de l'Etat, ponctionné sur les fonds
dédiés à la Politique de la Ville. Dans cette enveloppe on
retrouve une partie issue de l'AggloVienne (Communauté
d'Agglomération du Pays Viennois) et une autre directement de l'ACSE
(Agence Nationale pour la cohésion sociale et l'égalité
des chances). Le troisième tiers étant assuré par des
fonds propres de la MIJIR. Pour cette première action, la MIJIR a
bénéficié d'un financement à hauteur de 25 000
€.
d/Le public cible : jeunes des ZUS et CUCS
Les jeunes des quartiers ZUS et CUCS sont au coeur des
dispositifs emploi de ces cinq dernières années. L'alternance
fait partie des outils leviers sollicités pour accompagner à
l'emploi ce public fragilisé et doublement sujet à
discrimination.
UN CONTEXTE SOCIO ÉCONOMIQUE A REVALORISER
L'action Améliorer l'accès à l'alternance
de la MIJIR concerne ces publics particuliers. A Vienne ces quartiers sont
répartis tout autour du coeur de ville : Estressin au Nord, quartier de
l'Isle au Sud, Malissol en sortie Est et le quartier de la Gère,
auxquels s'ajoutent certains quartiers de Chassesur-Rhône et de
Pont-Evêque. Globalement ce sont des jeunes qui « à leur
sortie du système scolaire, par un manque de qualification voire une
désocialisation précoce, compromettent leur accès à
l'emploi. » La Mission Locale en orientant son action alternance vers
ce public, valide son positionnement d'acteur de l'insertion, au même
titre que son partenaire, Pôle Emploi, également saisi du suivi de
cette population sensible. Elle répond dans le même temps aux
recommandations posées en 2009 par la Mission d'Evaluation des
Conditions de l'Accès à l'Emploi des Jeunes des quartiers
prioritaires de la politique de la ville de l'IGAS, et qui soulignait
l'importance du travail à effectuer par les structures types Mission
Locale, justifié par leur connaissance précise de ce public, dans
le cadre de l'accompagnement global réalisé avec les partenaires
sociaux.
UNE POPULATION À FAIBLE NIVEAU DE QUALIFICATION
In Rapport Agnès Jeannet Laurent Caillot Yves Calvez
L'accès à L'emploi des Jeunes des quartiers prioritaires de la
politique de la ville, IGAS, juillet 2010
Le rapport de l'IGAS sur l'insertion des jeunes des quartiers
issus de la politique de la ville, précise que « le faible
niveau de qualification des habitants des ZUS constitue le principal handicap
pour l'accès à l'emploi. En effet, le facteur discriminant est la
détention d'un diplôme. Ainsi, pendant les trois premières
années de leur vie active, 36% des non-diplômes passent plus d'un
an au chômage alors que cette proportion n'est que de 22% pour les
titulaires d'un CAP ou d'un BEP*. Les variations du taux de chômage
apparaissent fortement déterminées par l'ampleur du
chômage
des jeunes peu ou pas qualifiés » Sur le
territoire de la MIJIR, cette tendance est plutôt à la hausse sur
certains quartiers comme celui du Plan des Aures à Pont-Evêque,
qui en 2009 comptait parmi la population des - de 25ans près de 25% sans
diplôme.
Source INSEE, Situ DE, chiffres 2009
DES DISCRIMINATIONS LIÉES À LEURS ORIGINES ET LEURS
QUARTIERS
« L'accès à l'emploipour les
jeunes des
quartiers ZUS est alors rendu plus difficile en raison
de ces discriminations. Alors que parado- xalement, les
solu- tions apportées par l'alternance sont les plus
appropriées à ce type de public la plupart du temps sans
qualification.»
Les jeunes des quartiers déjà
défavorisés par le niveau d'étude ont globalement 1,7 fois
moins de chance d'accéder à l'emploi à critères
égaux de sexe, de qualification et de nationalité. Ces
discriminations dont ils sont victimes, visent principalement la localisation
du quartier, mais également les origines culturelles, ethniques.
L'accès à l'emploi pour les jeunes des quartiers ZUS est alors
rendu plus difficile en raison de ces discriminations. Alors que
paradoxalement, les solutions apportées par l'alternance sont les plus
appropriées à ce type de public la plupart du temps sans
qualification. Ces jeunes multiplient les expériences professionnelles
précaires, apprennent « sur le tas » mais ne valident pas
forcément un vrai projet professionnel, diplôme à la
clé.
Pour autant, cette génération de 16-25 ans dont
la Mission Locale a la charge, est une génération d'envies,
d'aspirations à une plus grande reconnaissance de ses compétences
et de son potentiel pour se sortir d'un contexte social et économique
difficile. La mobilisation autour de l'idée d'alternance en apporte la
preuve s'il en faut. « Je veux travailler et apprendre un métier
» nous disent souvent ces jeunes quand ils évoquent l'alter-
nance.
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