Partie II. Réussir la relocalisation d'une
entreprise
1. Facteurs déterminants de la
relocalisation
Les problemes de qualité du produit final et des
questions de cofit sont les principales causes de relocalisations. En effet
lÕintérêt économique de la délocalisation se
modifie en fonction de lÕévolution des salaires des pays dans
lesquels les activités ont été délocalisées,
du cofit de transport directement lie au prix de lÕénergie, des
modifications des techniques de production notamment lÕautomatisation,
du chTMmage, lÕinnovation des produits ou lÕinnovation
organisationnelle et bien dÕautres causes propre à chaque
entreprise.
DÕapres lÕéconomiste E. M. Mouhoud, la
volonté pour certains dirigeants d'insérer leur modele
économique dans une approche bilan carbone ou RSE, voire ISO 26000
pourront constituer dans les prochaines années, un nouveau facteur de
relocalisation.
1.1 La qualité du produit final (entreprise
Genevieve Lethu)
Certaines entreprises font leur renommée gr%oce
à la qualité de leurs produits. Le secteur du luxe est
lÕexemple modele. LÕentreprise francaise Hermes est connu et
reconnu pour sa qualité. Ses produits sont Ç made in France
È ou au moins Ç made in Europe È. Mais la qualité a
un cotit.
La marque Genevieve Lethu, spécialiste des
arts de la table, fabrique de nouveau des couteaux, des torchons et des nappes
en France. La part de ses collections fabriquées en Asie est ainsi
passée de 40 à 10%.
En Asie, le prix de l'énergie et des matieres
premières a bondi au cours des dernières années. Le
transport jusqu'en Europe devenait moins rentable, cofit du pétrole
oblige.
La relocalisation de la marque permet de contrTMler au plus
pres la qualité des produits. Au cours des années 2000,
Genevieve Lethu a vu ses clients condamner la qualité de ses
produits. Depuis que les couteaux étaient fabriqués en Asie, la
qualité sÕétait altérée et lÕimage de
marque sÕétait dégradée. Pour cette entreprise
d'art de la table francaise, oil lÕimage de marque est essentielle, la
qualité doit etre irréprochable.
La relocalisation est également une manière pour
ces entreprises de retrouver l'étiquette <<made in France
>>. Un plus pour la clientèle francaise mais aussi
étrangère.
Concernant la rentabilité de la fabrication, le PDG de
l'entreprise depuis 2005, Monsieur Kassapian s'exprime dans le quotidien Le
Monde, le 14 avril 2009 : << Produire en France ou en Europe revient
de 15 % à 50 % plus cher qu'en Chine, selon les produits, mais dans la
mesure oü il fallait parfois mettre à la poubelle la moitié
des conteneurs [la qualité n'était pas celle attendue], la
question de la relocalisation s'est imposée d'elle-même.
Même s'il n'est pas facile de trouver en France des sous-traitants
compétents, tant l'industrie dans ce secteur est sinistrée.
L'étiquette <<made in France>> fait partie intégrante
de la stratégie de la marque. Les Américains ou les Australiens
n'ont pas besoin de nous pour acheter chinois. Ce qu'ils veulent, c'est du
<< typical french.>>
Certaines entreprises détournent ce problème. En
fabriquant des pièces à l'étranger qui sont
assemblées en France, elles peuvent bénéficier du <<
made in France >> également.
Ainsi, par la moins bonne qualité du produit fini,
certaines entreprises comme l'entreprise Genevieve Lethu,
préfère se relocaliser. L'image et le positionnement de la marque
sont essentiels au développement et à l'existence même de
la marque.
Cependant, ce n'est pas le cas pour bien d'autres entreprises.
En effet, pour certains produits, la qualité est quasi égale
partout dans le monde ou bien la qualité du produit fini n'est pas la
politique importante de l'entreprise.
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