2.3 Généralités sur le mil :
Pennisetum typhoides
2.3.1 Généralités
Le mil est cultivé depuis plus de 3 500 ans dans tout
le Sahel et les pays tropicaux d'Afrique de l'Ouest. Originaire du Niger et du
Mali, sa culture s'est diffusée en Afrique équatoriale puis vers
linde, notamment grâce à une adaptation génétique
à différents climats, un des facteurs clé de la
domestication et de la diffusion des plantes cultivées. Principale
source d'énergie de millions de personnes, le mil est le pilier de la
sécurité alimentaire au Sahel. C'est une des cultures
vivrières les plus importantes de la région, avec deux autres
céréales le sorgho et le riz (réseau nigérien de
suivi évaluation). L'un des avantages de cette graminée tient au
fait qu'elle est adaptée aux conditions difficiles (sols pauvres,
pluviométrie faible). De toutes les céréales, le mil
semble la plus résistante à la sécheresse. C'est en effet
la culture la
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mieux adaptée aux zones arides et semi-arides.
D'où son rôle majeur pour les populations locales là
où les conditions climatiques, ne permettent ni au sorgho, ni au mais
encore moins au riz, de se développer normalement. Pourtant, les
récoltes varient considérablement en fonction de la
pluviométrie et de la fertilité des sols. Sécheresse
accrue d'année en année, changement climatique,
désertification : pour faire face à la grande variabilité
des conditions environnementales dans la région et assurer des
rendements suffisants, les agriculteurs sahéliens doivent pouvoir
choisir des variétés adaptées. Depuis sa domestication il
y a plus de 3500 ans, l'homme a ainsi sélectionné des
caractères agronomiques importants et développé une grande
diversité de variétés, adaptées notamment à
différents climats.
2.3.2 Mil au Niger
Dans certains coins du sahel, la rumeur dit que « la
meilleure épouse est celle qui sait préparer la boule de mil
». La plante de mil est ainsi associée à des
représentations, des valeurs culturelles propres aux populations
concernées. Dans nombre de pays, le mil représente avec le
sorgho, l'essentiel de l'apport calorique et nutritionnel journalier des
habitants. C'est le cas au Niger, le deuxième producteur d'Afrique
après le Nigeria, où il représente jusqu'à 71% du
bilan calorique quotidien (réseau nigérien de suivi et
évaluation rapporté par IDRISSA SOUMANA, 2001). Il y couvre par
exemple plus de 65% de la surface cultivée et constitue près des
trois quarts de la production céréalière du pays.
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