C. Tendances récentes et perspectives
Pour résumer et conclure, nous pouvons reprendre les
tendances récentes du féminisme latino-américain qui sont
relevées par Sonia Alvarez et qui recouvrent et complètent notre
analyse. Elle parle de l'absorption des certains éléments
du féminisme par les institutions dominantes, la
société politique, l'état et d'autres organisations
parallèles ainsi que par "l'establishment" du développement
international. Alvarez cite également la multiplication des
lieux dans lesquels les femmes qui se considèrent comme
féministes peuvent s'exprimer et agir, diffusant ainsi des discours
féministes différents du discours figé des années
70 et 80. Parallèlement, on assiste à
"l'ONGisation", c'est-à-dire la
professionnalisation et la spécialisation de divers
secteurs des mouvements féministes ainsi qu'à la mise en
réseau et à la transnationalisation des
différentes composantes du mouvement. Cette évolution est selon
Alvarez, à la fois positive et négative. Positive parce qu'elle a
permis l'extension des capacités d'action et d'influence du mouvement,
négative parce qu'elle a entretenu provoqué des conflits sur les
objectifs, cibles et priorités du mouvement. 209
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