7. 3 L'origine géographique des squatters
A Niamey, les squatters sont de catégories
socioprofessionnelles et d'origines diverses. C'est ainsi que parmi les
habitants de l'habitat informel, se retrouvent aussi bien des Nigériens
que des ressortissants d'autres pays. Contrairement à certaines villes
africaines comme Douala au Cameroun où les propriétaires fonciers
refusent de vendre leurs terres aux gens d'autres ethnies, à Niamey tout
candidat peut accéder à l'habitat informel. Parmi les
nationalités étrangères ce sont les Maliens qui
constituent la plus grande communauté avec 6,3% de l'effectif total des
squatters et 56,25% des squatters étrangers à Niamey. En dehors
des Maliens, il y a des Burkinabé (32% des squatters étrangers),
des Béninois (8%) et des Togolais (4%), (ISSAKA H. 2004).
Bien que l'accession à l'habitat informel ne se fasse
pas sur une base ethnique, les Maliens qui sont pour la plupart des
Sonrhaï et donc partageant la même langue que les originaires de
Niamey bénéficient plus de facilité d'intégration
dans la communauté nigérienne d'où leur forte proportion
dans les effectifs de squatters. Par contre, les ressortissants des pays
côtiers sont moins nombreux parmi les squatters. A titre d'exemple, les
Togolais et les Béninois ne représentent même pas la
moitié des Burkinabé.
Pour les Nigériens, ce sont les ressortissants des
régions de Tillabéri et de Dosso qui représentent la plus
grande communauté de squatters. A elles seules, ces deux régions
totalisent 67% des squatters. Au moins deux raisons peuvent expliquer ce
phénomène : ce sont les régions les plus proches de Niamey
et d'ailleurs la capitale nigérienne est enclavée
Carte n°4 : nrigine geograrktoe dei
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7..
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dans la région de Tillabéri. A cette
première explication peut s'ajouter le facteur ethnique donc des liens
familiaux car ces deux régions sont les foyers à partir desquels
s'est effectué le peuplement de Niamey, d'où la forte proportion
des squatters parmi les Zarma-Sonraï (47,3%). Quant aux Haoussa, premier
groupe ethnique au Niger, ils totalisent 26,4% des squatters. Mais les
Niaméens eux-mêmes ne sont pas exclus et
représentent 11,6% des squatters. Ces derniers vivent principalement
dans les secteurs de Koubia et de Pays-Bas. Plus on s'éloigne de Niamey,
plus la proportion des squatters diminue. A titre d'exemple, aucune des quatre
régions situées plus à l'Est ne dépasse 5% de
l'effectif des squatters. Diffa, située à plus de 1 300 Km de
Niamey ne compte aucun squatter. Cela s'explique par le fait qu'il est
difficile pour un démuni de cette région de venir à Niamey
compte tenu du coût du transport. Les habitants de cette région
sont plus tournés vers les villes du Nord du Nigeria qui sont plus
proches d'eux et avec lesquels, ils sont culturellement apparentés.
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