I.1.3. Typologie des systèmes de production
rencontrés au Burundi
Malgré une relative diversité des
systèmes de production, la plupart des exploitations agricoles du
Burundi comprennent successivement et en s'éloignant de la maison
d'habitation une bananeraie autour du rugo, un ensembles de parcelles jointives
assolées et emblavées une ou deux fois par an en
céréales, légumineuses et les plantes à
R&T ; une parcelle de café établie souvent à
proximité de la maison, quelques parcelles, en général
plus éloignées où on sème du manioc et/ou patate
douce (parfois aussi de l'éleusine) ; des pâturages de
surfaces variables et dont le statut foncier peut être privé,
indivis entre les membres d'une même famille ou d'accès libre pour
tous les éleveurs d'une même colline.
Dans beaucoup d'exploitations agricoles, un élevage est
pratiqué permettant l'exploitation des pâturages et la mise en
place des transferts de fertilité au profit des parcelles
cultivées.
a) Système d'exploitation agricole
L'exploitation agricole est une unité économique
dans laquelle l'agriculteur pratique une combinaison de facteurs de production
(terre, travail, capital) en vue de tirer l'augmentation de son profit (DE
LAUWE, 1963).
Au Burundi, le système d'exploitation est
caractérisé par l'insertion des cultures vivrières telles
que les plantes à R&T, les légumineuses, les
céréales à l'intérieur des exploitations familiales
et une parcellisation des superficies de moins de un hectare en fonction des
cultures à installer.
Le Burundi connaît trois saisons culturales dont les
deux premières se réalisent sur collines et la troisième
dans les bas fonds humides.
Une spécificité se remarque en troisième
saison avec une moindre diversification des cultures dans le marais : plus
de haricot et du maïs et en légère proportion de
légumes, pomme de terre, colocase et de patate douce sur des buttes
surélevées dans les parcelles marécageuses.
Le système d'exploitation est caractérisé
par la complexité d'associations culturales constituées par de
mélanges de variétés avec de densités de semis ou
de plantation variables. L'association culturale rencontrée
privilégie les cultures moins sensibles aux aléas climatiques
telles que le bananier, la colocase, la patate douce et le manioc.
b) Systèmes culturaux
La longueur de la saison de pluies autorise la double culture
par an. Beaucoup de parcelles cultivées en céréales et
légumineuses sont emblavées deux fois par an, parfois même
trois en fonction de la zone agro-écologique (cas de l'IMBO). La patate
douce et la pomme de terre dont les cycles culturaux sont également
saisonniers (3-4 mois pour la pomme de terre et 4-6mois pour la patate douce)
sont souvent incluses dans ces rotations à deux cultures par an.
Dans les marais, l'accroissement des surfaces cultivées
par le drainage est parfois accompagné d'une multiplication des cycles
de culture. Après un cycle de haricot associé au maïs
pendant la saison sèche, on cultive parfois le riz, la patate douce, la
pomme de terre ou la colocase de décembre-janvier à juin juillet
complétant ainsi les deux cycles de culture.
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