Analyse socio-économique de la production des plantes à racine et tubercule en Province Cankuzo: cas de la commune Gisagara au Burundi( Télécharger le fichier original )par Jaffar RUSHIGAJE Université du Burundi - institut supérieur d'agriculture - Ingénieur industriel en agriculture 2010 |
CHAP I : LES SYSTEMES DE PRODUCTION AGRICOLESI.0. Introduction
Selon la FAO, un système de production agricole est la représentation qui s'approche de la réalité dont nous disposons sur la manière de penser et de décider des agriculteurs. Ce chapitre traite les différentes combinaisons productives (productions animales ou/et végétales, les moyens de production mis en oeuvre et la force de travail mobilisée), les aspects socio - économiques au niveau des exploitations agricoles en mettant en évidence les systèmes de production agricoles rencontrés dans le monde en général et au Burundi en particulier, la place occupée par les R&T au niveau de ces systèmes. I.1. Les R&T dans les systèmes de productionI.1.1. Dans le mondeAu niveau mondial, la pomme de terre est la plus importante culture parmi les R&T (production en 1998 : plus de 295 millions de tonnes). Elle est suivie du manioc (plus de 158 millions de tonnes) et de la patate douce (environ 129 millions de tonnes). En Afrique, en revanche, le manioc vient au premier rang (production de 1998 : environ 90 millions de tonnes), suivi par les ignames (environ 34 millions de tonnes), la pomme de terre (environ 9 millions de tonnes), la patate douce (environ 8.5 millions de tonnes) et les aracées (environ 6.5 millions de tonnes) ( www.fao.org). I.1.2. En AfriqueEn Afrique, il existe une grande diversité de systèmes de production agricole. En Afrique subsaharienne dont fait partie le Burundi, nous y rencontrons 15 systèmes de production repris dans le tableau ci-dessous.
Source : Données et expertise FAO La popularité des R&T en Afrique s'explique entre autre par le fait qu'elles s'insèrent particulièrement bien dans le système culturaux traditionnels lesquels se caractérisent par plusieurs cultures en association dans un même champ. Les R&T sont généralement moins sensibles aux ravageurs et maladies que les céréales et les légumineuses. En cas d'attaque, il est extrêmement rare que l'on est des pertes de R&T très sérieuses, voire totales .En ce qui concerne les mauvaises herbes, certains R&T ont des avantages compétitifs, comme la patate douce qui recouvre très vite le sol de ses feuilles, ou le manioc, qui, en en état de développement avancé, porte un feuillage dense, ou encore, les aracées qui ont des feuilles particulièrement grandes et larges. Le manioc, patate douce et les aracées supportent assez bien la pauvreté de nombreux sols africains sans apport d'engrais chimiques, ce qui est décisif pour les paysans, qui ne disposent pas de moyens suffisants pour s'en procurer. Parmi les pays africains produisant des quantités de R&T significatives par rapport au niveau mondial, on peut citer par ordre d'importance : § Le Nigeria : premier producteur mondial d'ignames avec 24 millions de tonnes, de taro (4millions de tonnes environ), deuxième producteur de patate douce en Afrique (plus de 1.5 millions de tonnes). § La RDC qui produit environ 11 % du manioc mondial (17 millions de tonnes). § La Côte d'Ivoire, où 8 % de la production d'ignames (près de 3millions de tonnes) sont récoltés chaque année ( www.fao.org). Dans le contexte national, beaucoup d'autres pays africains dépendent des R&T de manière comparable à ces trois grands producteurs. Il s'agit de : Angola, Bénin, Burundi, Cameroun, les Comores, Gabon, Ghana, Guinée équatoriale, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Mozambique, RCA, Rwanda, Tanzanie et le Togo (Oswald, 1995). La production est en majorité assurée par les petites exploitations paysannes visant à assurer leur propre subsistance. On estime que plus de 80 % des R&T produites en Afrique sont destinées à la consommation humaine (Bokanga et Djoussou, 1996). L'importance économique des R&T s'explique entre autre par le fait que leur transformation est fréquente et crée des possibilités de création de revenus. En ce qui concerne le manioc, les quantités transformées dépassent la quantité consommée à l'état frais. Cependant, la plupart la plupart des R&T sont transformés dans le secteur informel. |
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