1.3.4. L'environnement technologique
Notre approche de l'environnement technologique de la
PME congolaise s'inscrit dans le contexte du processus d'industrialisation
observé à travers toute l'Afrique subsaharienne vers la fin des
années '60.
Mais qu'entendre par « industrialisation » ?
Selon l'ONUDI, écrit Michel NORRO128, « pour un pays en
développement, l'industrialisation signifie plus que le simple fait
d'augmenter le revenu et le volume de production. Elle constitue pour lui un
moyen de moderniser sa structure primitive de production et de transformer
toute la tradition socioéconomique qui y est associée. Dans ce
contexte, il est important de mesurer l'industrialisation sous toutes ses
dimensions, c'est-à-dire à la fois quant à son
étendue et quant à son intensité. ».
La politique d'industrialisation menée au Congo
est de type »industrialisation par substitution aux importations»
dont l'objectif est de remplacer assez vite les importations qui
déséquilibrent la balance commerciale par des productions
locales. L'idée d'une telle politique consiste à
privilégier les activités industrielles pour les quelles, ainsi
qu'en témoignent les importations, il existe une demande
intérieure.
Le producteur nouveau, écrit Michel
NORRO129, ne doit pas créer son marché mais peut
aisément, moyennant les mesures protectionnistes convenables, se
substituer aux producteurs étrangers.
Dans ce contexte, l'amélioration des
technologies traditionnelles ne pouvait pas être au centre de la
politique d'industrialisation, puisqu'il fallait opérer un »saut
technologique» en optant pour les technologies avancées. Comme
l'indique LOKOTA130, l'assimilation des emprunts technologiques
à l'étranger est considérée comme un des principaux
facteurs de modernisation de l'appareil productif d'un pays. La théorie
de la modernisation a toujours recommandé aux pays
sous-développés, dans leur recherche des voies et moyens de
réduire rapidement l'écart technologique qui les sépare
des pays industrialisés, d'imiter la technologie mise au point par ces
derniers.
128 Michel NORRO, Economie africaine, De Boeck, 1994, p.
176
129 Idem, p. 191
130 LOKOTA, op. cit., p.68
C'est là le rôle joué par le
mouvement de »transfert des technologies''131, qui s'est
opéré selon deux voies : une voie directe et une voie indirecte.
Dans la voie directe, des opérateurs nationaux réalisent pour
leur compte un investissement en recourant à des partenaires
étrangers pour des fournitures de biens et services. Quant à la
voie indirecte, elle correspond au cas où une firme d'un pays
industrialisé implante une filiale dans un pays du Tiers
monde132. Dans tous les cas, il s'agit des opérations d'achat
d'équipements et des services aux pays
industrialisés.
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