1.2.1.4. Instruction et accès au savoir
Différentes publications83 font
état d'une carence de l'Etat quant à ses interventions dans le
secteur éducatif. Du fait de cette carence de l'État, le
système éducatif est essentiellement financé par les
parents.
En ce qui concerne le financement du secteur, le DSCRP
2 indique qu' il est à noter qu'il bénéficie d'un
financement public insuffisant et presque jamais rendu disponible à
bonne date: le financement public du secteur a baissé de façon
drastique en passant de 24% des dépenses publiques en 1980 à 7 %
en 2002 puis à 4% en 2009. Le besoin de financement est majoritairement
pris en charge par les ménages (parents) qui sont pauvres dans leur
majorité (incidence nationale de la pauvreté est de plus de 70%).
En effet, pour 100 USD à dépenser dans l'EPSP84,
l'Etat contribue en moyenne pour 48%, les ménages pour 37% et les
partenaires pour 15%. Cette situation a pour conséquence le
délabrement des infrastructures scolaires par manque d'entretien,
l'insuffisance des équipements et des matériels
pédagogiques, le transfert de la charge de l'Etat vers les
ménages avec comme corollaire la baisse du niveau de scolarisation car
de nombreux enfants ne peuvent accéder à l'éducation
à cause de l'incapacité croissante des parents à payer les
frais scolaires.
Le taux de scolarisation qui était de 52% en
2000 est passé à 75% en 2010. Il y a eu ainsi un accroissement de
23 points en 10 ans, mais le niveau de cet indicateur reste inférieur
à celui attendu pour 2010 (91,8%). Au regard de ces chiffres,
près d'un enfant congolais sur quatre ne va pas à l'école
primaire. À cela s'ajoutent la mauvaise qualité de
l'enseignement, les taux de redoublement très élevés et la
condition difficile des enseignants, qui perçoivent un salaire de moins
de 20 dollars par mois.
Selon les chiffres d'Amnesty International, seulement
29% des enfants iraient jusqu'au bout de l'école primaire et 4.7
millions de jeunes enfants (2.5 millions de filles) ne seraient pas
scolarisés85.
En ce qui concerne l'alphabétisation, la
proportion des jeunes de 15-24 ans alphabétisés a
progressé d'un point entre 2001 et 2007, passant de 71,1% à 72,1%
avec une nette amélioration au niveau des hommes (passage de 78,3%
à 83,1%) et un recul chez les femmes (passage de 64,3% à 62,3%).
Au niveau de l'enseignement technique et de la formation professionnelle, il
est noté que l'offre
83 BAfD/OCDE (2006), op. cit ; Document de la Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) 2
84 Enseignement primaire secondaire et professionnel
85 Oasis KODILA TEDIKA, op. cit.
n'est pas suffisamment développée à
travers le pays et reste de création récente (57% des
écoles sont construites à partir de 1991).
|