1.2.1.2. ParitéLes progrès vers la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
développement
(OMD), remarque KODILA78, sont très
lents. Les inégalités de genre sont très importantes car
les femmes n'ont pas accès aux facteurs de production ni à
l'instruction. Le DSCRP2 note qu'en dépit des avancées sur le
plan juridique et la Constitution congolaise qui érige
l'égalité des sexes en principe inaliénable, la situation
de la femme congolaise est loin d'être reluisante et son autonomisation
reste très faible. La femme congolaise est discriminée sur tous
les aspects (pouvoir et gouvernance, participation politique, situation
socioéconomique, sexualité, santé et éducation,
etc.). Ainsi par exemple, elle n'a pas le droit d'hériter. La femme est
sous-représentée politiquement (4,6% de femmes sénatrices,
8,4% de femmes
75 Ministère de la Santé, Plan National de
développement sanitaire (PNDS 2011 - 2015)
76 PNUD, RDC Rapport national sur le développement humain
2000, Gouvernance pour le développement humain en RDC
77 BAfD/OCDE (2006), Perspectives économiques
en Afrique ; cité par Oasis KODILA Tedika, op. cit
78 Oasis KODILA, op. cit.
députées et 6,8% de femmes
députées provinciales), souvent exclue de la
propriété des moyens de production et soumise à son mari
pour la plupart des décisions domestiques (y compris pour ses propres
soins de santé dans 55% des cas, selon l'enquête EDS 2007). En
2004, 61.2 % des femmes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. La
principale cause de la pauvreté des femmes tient, selon Abdoul
Kader79, à l'éventail très réduit des
opportunités ; elles ne disposent que de leur capacité physique
pour affronter à la fois les dures conditions du marché de
travail, le rôle exigeant d'épouse et les devoirs écrasants
de mère. Elles partent donc défavorisées sur le
marché de travail... Les difficultés des femmes quant à
l'accès aux facteurs de production sont renforcées par le
dispositif juridique et institutionnel.
L'indice de parité femmes/hommes pour
l'alphabétisation, très en défaveur des femmes, n'a pas
connu d'évolution entre 2001 et 2007 puisque qu'il est resté
constant à 0,69. Par ailleurs, les femmes occupent une place moindre
dans les emplois qualifiés (cadres, agents de maîtrise, etc.). Par
contre, le pourcentage de femmes salariées du secteur non agricole a
connu une nette évolution en passant de 21% à 34% entre 2001 et
2007. Les femmes sont également exposées aux violences sexuelles
des forces armées et des rebelles. Il existe une forte proportion de
violences envers la femme : 64% déclarent avoir subi des violences
depuis l'âge de 15 ans et 49% au cours des 12 derniers mois. Les femmes
sont plus exposées aux risques de prostitution, de maladies et de SIDA
et à une plus forte mortalité que les hommes. L'explication de
cette forte discrimination réside principalement dans les institutions
religieuses (avec la promotion de l'homme fort et de la femme « femme au
foyer et bonne épouse ») et coutumières.
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