1.2. PROFIL DE LA PAUVRETE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO
1.2.1. Généralités sur la
pauvreté congolaise
Pays aux richesses potentielles immenses, la
République démocratique du Congo fait partie des pays les moins
avancés et les plus pauvres du monde. Sa population est
pauvre.
Les différents rapports du PNUD74
sur le développement humain indiquent qu'en 2006 la RDC était
classée 167ème sur 177, laissant derrière elle
le Mozambique, le Burundi, l'Ethiopie, le Tchad, la République
Centrafricaine, la Guinée Bissau, le Burkina Faso, le Mali, la Sierra
Léone et le Niger ; et qu'en 2011 tous ces pays se retrouvent devant la
RDC classée 187ème. Le revenu national en
parité des pouvoirs d'achat est tombé de 705 à 280 dollars
par an.
70 ONUDI, Une voie pour sortir de la pauvreté :
développer l'entrepreneuriat rural et féminin, Vienne, 2003,
p.7
71 Le Robert Micro, Edition de poche, 1998
72 Idem
73 Le Petit Larousse illustré, 2005
74 PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2006
; Rapport sur le développement humain 2011
Pour l'ensemble du pays, l'incidence de la
pauvreté (71,34%) est très élevée si on la compare
à celle des autres pays de l'Afrique Centrale. En effet, la
pauvreté atteint des proportions effroyables, touchant plus de 70% de la
population du pays75.
1.2.1.1. Emploi
Le rapport du PNUD76 sur le
développement humain indique qu'en 1958 l'économie congolaise
comptait 1.102.270 salariés des secteurs public et privé sur une
population totale de 13,5 millions d'habitants, une population active de 6
millions de personnes et une population active masculine de 3.121.161 hommes
(15 - 64 ans). Le volume de la main d'oeuvre salariée se situait alors
à 8% de la population totale, 18% de la population active totale, et 35%
de la population active masculine. En 1997 (40 ans plus tard), le volume de la
main d'oeuvre salariée est tombée 981.800 travailleurs sur une
population totale de 52 millions, une population active totale de 21.327.000
personnes et sur une population active masculine de 12.063.000 hommes. Pour
1997, la main d'oeuvre salariée était estimée à 2%
de la population totale (contre 8% en 1958), la main d'oeuvre totale active
estimée à 4% (contre 18% en 1958), la main d'oeuvre active
masculine à 8% (contre 35% en 1958).Au regard de ces chiffres, 20
millions de personnes en âge de travailler n'étaient pas
occupés dans le secteur moderne et étaient soit au chômage,
soit sous-employées dans les milieux ruraux ou dans le secteur
informel.
Il ressort de récentes études
77 que la situation de chômage ou de l'emploi précaire
toucherait la très grande majorité de la population active. La
part du travail informel est en constante augmentation et les salaires restent
dérisoires tant dans l'informel que dans le formel. La nouvelle grille
salariale négociée en 2004, qui n'est toujours pas
appliquée, fixe à 208 dollars le traitement mensuel du dernier
fonctionnaire de l'Etat et à 2080 dollars celui du secrétaire
général de l'administration publique. En attendant, le plus bas
salaire se situe à 826 francs congolais (environ 1.7 dollar) auxquels
s'ajoute une prime mensuelle de 9202 francs congolais (20 dollars).
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