2.2 LES OP SE FEDERENT AU NIVEAU NATIONAL ET REGIONAL
En 1981, le rapport d'E. Berg pour la BM alerte les
gouvernements et les organismes de coopération : l'Afrique est mal
partie. Les finances étatiques sont exsangues, aggravées en par
la sécheresse de 1983, et l'invasion de criquets pèlerins.
(JACQUEMOT 1981) et marquent la fin des indépendances du rôle clef
des États. Le FMI et la BM poussent le Mali à se
désengager des structures parapubliques de développement rural,
entre autre des Opérations de Développement Rural, « gouffre
financier aux mains de corrompus », emblème de l'encadrement «
esclavagiste ~, de l'État sur le monde paysan comme l'a
dénoncé C. COULIBALY.
La chute du mur de Berlin en 1989 laisse orphelin le pays
socialo-marxiste et ouvre grand la voie vers le libéralisme soutenu par
les occidentaux a l'affut de nouveaux marchés a conquérir. La
liberté de s'associer inscrite dans la Constitution de 1992, le discours
de la Baule et la nécessité de répondre au
désengagement de l'État ouvrent des espaces politiques a la
paysannerie. L'état des lieux des différentes structures
paysannes dans tout le pays est aussi impressionnant que diversifié en
ces débuts d'années 9011 . Il y en
aurait plus de 6000 de nos jours.
L'explosion de nouvelles OP sur tout le territoire ne signifie
pas qu'elles aient les moyens de réussir la transition. Pourtant il
devient urgent de s'organiser au niveau national et régional. Avec le
soutien de
11 1511 Associations villageoises, 50 GIEF, 26 Caisses
Villageoises d'Épargne et de Crédit, 300 banques de
céréales, 31 caisses Kafo Jiginew représentant 10 000
sociétaires
partenaires extérieurs12,
une structuration nationale et régionale s'organise et favorise la
naissance de l'Association des Organisations Professionnelles et Paysannes
(AOPP), du Réseau des Organisations Professionnelles Paysannes en
Afrique de l'Ouest (ROPPA), puis la Coordination Nationale des Organisations
Paysannes (CNOP).
2.2.1 L'Association des Organisations Professionnelles
et Paysannes (AOPP)
En septembre 1995 l'AOPP naissait, faisant suite à
plusieurs rencontres qui avaient débuté en janvier 1993. Son
objectif est de lutter pour l'amélioration des conditions
socio-économiques et culturelles des paysan-ne-s axées autour de
l'agriculture familiale, de faire prendre en compte leur point de vue et leurs
droits
De 22 OP a sa création, l'AOPP en fédère
actuellement 187 de taille et nature différentes, mais elle ne
représente pas tout le monde : les filières bananes, fruits et
légumes, la plateforme paysanne ou les fédérations de
l'élevage, des femmes ou des jeunes ne sont pas adhérentes. Comme
le précise un responsable paysan de l'AOPP
« L'AOPP dans l'influence politique qu'elle avait ne
faisait que se heurter a l'administration et a l'APCAM quileur
disaient vous n'êtes pas les seuls représentants. L'AOPP ne
pouvait pas être représentante parce qu'elle
ne représentait que la production et la
productivité, ils ne s'occupaient pas de politique. ...mais c'est l'OP
la mieux structurée sur le terrain ».
Cette réussite est due a a volonté forte de
l'AOPP de mettre en premier plan la formation, d'avoir des bureaux dans 7
régions sur 8 avec un animateur permanent et des paysans relais
salariés. Chaque bureau est autonome dans ses programmes et est
appuyé par les techniciens de commissions nationales sises à
Bamako.
Cette non homogénéité, « toujours en
opposition a l'APCAM » et la non adhésion de
fédérations favorisera la création d'une entité
unifiée la CNOP en 2002 qui a pu exister grâce à la
structuration régionale le ROPPA (voir section suivante).
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