2.1.3 Syndicat des Exploitants Agricoles de l'Office du
Niger : SEXAGON
Depuis la dissolution du SCAON dans la zone ON (Office du
Niger), qui avait abandonné le coton pour le riz, aucune
structuration officielle syndicale n'existait alors que des problèmes
graves touchaient la paysannerie :
8 Leurs revendications étaient liées a leurs
conditions de travail, leur appauvrissement, l'organisation de la vie dans les
villages.
9 (COULIBALY, 4ème trimestre 2006)e
10 La nouvelle Association Permanente des Chambres
d'Agriculture Malienne (APCAM) a tenté de récupérer le
mouvement en voulant intercéder auprès de la ministre du
Développement rural alors que cette nouvelle structure était
suspecte aux yeux des paysans car mise en place par l'ancien gouvernement
totalitaire
des abus d'expulsion des terres liés au paiement de la
redevance eau étaient appliqués et continuent à
l'être encore aujourd'hui. En 1995/1996 les paysans ont engagé les
premières démarches au niveau gouvernemental pour se faire
reconnaitre via le SEXAGON. Son secrétaire général
développe :
(( On a organisé une tournée au niveau de
chaque zone, on a fait des assemblées pour créer le syndicat. On
est structuré par section syndicale au niveau des zones, et par
comité syndical au niveau des villages. '>. Mais le SEXAGON
dérange (( Un jour un vieux vient me voir à Niono et me dit : les
blancs apportent de l'argent pour faire un nouveau syndicat. J'ai dit que ce
n'est pas a moi de décider qu'on va organiser des assemblées pour
savoir ce qu'en pensent les paysans. Non non c'est pas la peine ! Et il est
parti. Quelques uns se sont faits acheter et ont créé le SYNADEC,
le président est paralysé et le secrétaire
général un illettré. Puis ils se sont disputés, le
président n'a pas été réélu et ce syndicat
s'est redivisé. Il est parti pour créer le SACRYPON. Mais ces
deux syndicats ce ne sont que des noms, il n'y a pas de base, ni bureau.
'>
Le SEXAGON a une vision transversale sur l'agriculture, il est
confronté a l'accaparement de terres et une insécurité
foncière permanente pour les paysans, pas pour les investisseurs. Il est
toujours très actif aujourd'hui :
(( Nous avons 13 000 adhérents qui cotisent 500
FCFA (0.76 €) chacun. 30% va a l'exécutif a la région, 40%
au comité au niveau du village, 30% a la section au niveau de la zone.
D'ailleurs chaque zone cotise a l'exécutif 100 000 FCFA (152.67 €).
En tout nous avons 13 salariés, un pour chaque siège de zone. Ils
sont financés par les coopératives que chaque zone à mises
en place. Il y a des élections tous les 5 ans... Notre dernière
bataille *il y a trois ans+ c'est quand les paysans ont été
évincés. Plus de 200 paysans ont marché sur Bamako pour
rencontrer le premier ministre. Puis celui-ci s'est même
déplacé sur Niono. Les 150 sont toujours là. On a
gagné.'>
Aujourd'hui, l'ON a son bureau directement a la primature,
dirigé par un secrétaire d'État, ex-gouverneur de
Ségou, chargé du développement intégré de
l'ON. Il s'occupe aussi de « l'initiative riz ».
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