11 UNE LISTE NON EXHAUSTIVE DE RECOMMANDATIONS
11.1.1 Au niveau institutionnel
En 2012, de nouvelles élections présidentielles
et des CA vont focalisées les attentions et encore apporter des
changements : des personnes en poste vont bouger, d'autres vont arriver, avec
quelles ambitions ? Aujourd'hui selon les voeux de la nouvelle année
d'ATT les perspectives qu'il a dressées sont orientées vers :
les grands chantiers financés par le PEDES, le CRSCP
sont mis en avant comme des échangeurs, des bâtiments, des routes,
cinquantenaire des Indépendances en septembre 2010 oblige. Le barrage de
Taoussa étant la seule référence faite a l'agriculture.
une révision de la Constitution
un redécoupage des régions, cercles et communes.
Pourtant en attendant, à mon avis des décisions
pourraient être prise, et remettre du liant dans le processus à
condition qu'il y est de la volonté de voir la mise en oeuvre de la LOA
aboutir dans des conditions satisfaisantes pour tous.
Faire une évaluation complète et objective de
l'état d'avancement de la mise en oeuvre de la LOA
Il y a urgence a reconstruire une entité forte, en qui
la présidence a toute sa confiance a l'image de la CIFA pour assurer une
bonne gouvernance, cohérence et construction collective entre les
ministères, redonner la parole et les moyens d'agir aux OP en respectant
le temps d'être force de proposition en donnant le temps et les moyens
.
Budgétiser une ligne de financement permanent pour les
syndicats paysans- elle existe pour les syndicats ouvriers- leur permettant
d'agir, réagir, de faire des propositions en toute autonomie
Faire fonctionner les instances de gouvernance dans le cadre
de leur prérogatives, pour réellement suivre la mise en oeuvre de
la LOA, faire respecter les procédures, « revoir la copie »
sur certains points : représentation par exemple
Redéfinir et respecter le rôle de chacun sans
s'immiscer
Que l'État respecte lui-même ses engagements
vis-à-vis des CT et ose attaquer de front la politique foncière
malienne et la corruption y afférente.
Prévoir un programme de formation accessible en
plusieurs langues tant du côté de l'administration que de la
population en général pour s'approprier le système
législatif afin d'écrire des décrets opérationnels
et compréhensibles par tous.
Inciter les bailleurs de fonds a poursuivre dans le même
esprit que lors de l'élaboration, répondre à la demande
plutôt que de défendre leurs intérêts.
11.1.2 Au niveau des organisations paysannes
« L'État ne peut pas ouvrir les portes de la
délégation de pouvoir et la refermer, mais les OP doivent
être a la hauteur et reprendre leur place. »
Débattre au sein de la CNOP de la vision que les
élu-e-s doivent porter et de sa fonction. Reste t-elle « un cerveau
~, un syndicat généraliste porteuse et défendant une
vision collective et transversale comme l'EAF, la souveraineté
alimentaire, l'agriculture paysanne ? Ou - pour des raisons financières
?- se met elle en concurrence sur les prestations de services -offertes par la
LOA face au désengagement de l'État- avec les autres OP avec une
vision filière? Ce choix avait été clair lors de la
naissance de la CNOP. Il semble plus flou aujourd'hui au risque de se mettre en
rivalité avec l'AOPP, les CA.
De clarifier les rôles entre CA/APCAM et les OP et
particulièrement la CNOP. Au-delà des déclarations
d'intention faites lors de l'atelier de concertation quelle sera la
réelle volonté de parler d'une seule voix ? Estce le bon choix ?
Peut-être est-il temps de couper le cordon, et d'afficher clairement les
rôles, et d'affirmer qu'il y a bien deux entités. La
stratégie d'investir les Chambres d'Agriculture pourrait être
poursuivie si la vision collective et les objectifs sont clairs. Cela
permettrait de parler d'une seule voix, d'être dans les consultations,
d'avoir accès a du financement. Au niveau de l'APCAM les marges de
manoeuvres sont plus restreintes, c'est peut-être là que la
différentiation doit se faire. Si les OP ne font pas cet exercice la
confusion continuera, les tensions perdureront au détriment des
paysan-ne-s et au bénéfice de l'État, ou du moins de
l'appareil administratif. Il faut alors mettre en place une stratégie en
fonction du choix et la respecter. Dans tous les cas actuellement chacun
revendique le fait de porter la parole de toute la paysannerie, à la
différence que par les textes l'APCAM est automatiquement
consultée et écoutée, pas les OP.
Selon les options choisies elles doivent :
Revoir leur fonctionnement, leur
représentativité. Par exemple des fissures existent aussi entre
le national et le régional entravant leur implication dans les
structures décentralisées. Le fait que la CNOP n'a pas de
représentation régionale celle-ci étant assurée par
les organisations membres de l'AOPP accentue les difficultés de
cohérence.
Assurer la transmission des dossiers et le renouvellement des
élu-e-s, bien définir leurs mandats
Se former et s'appuyer sur les ressources humaines tant
interne qu'externe sans les cantonner dans le seul rôle de consultants
passage presque obligé pour avoir du financement alors que la plupart
apporte peu pour ne pas dire rien. Rechercher du côté des
réseaux paysans, associatifs, chercheurs, universitaire nationaux et
internationaux. Les ONG avec qui elles travaillent leur apportent du soutien
logistique mais ne les aiguillonnent pas assez dans leurs réflexions.
Réagir vite pour continuer à assurer la
crédibilité et sa place mais qui veut de la CNOP aujourd'hui ?
S'appuyer sur son bilan positif pendant l'élaboration, sa
capacité a porter une vision collective, son réseau national et
international, la force et la richesse de ses membres. Montrer que la CNOP
existe en se mobilisant fortement sur le foncier par exemple. Que la CNOP
redevienne l'interlocuteur incontournable tant pour les paysans que pour les
institutions.
Si le processus de concertation est largement pratiqué
en amont dans tous les secteurs, c'est a l'application des textes que les
problèmes se posent, quand ils existent. ! Lors des EGF une commandante
de cercle dénonce cette dérobade « le Code Domanial
comprenait 8 TITRES et 282 articles. On avait introduit 9 décrets, 8
furent votés et annoncés à la télé, puis ils
ont disparu. On ne veut pas gérer le foncier. S'il y a
incohérence, il faut se demander si on veut vraiment des lois !
».
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