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Stratégie des acteurs lors de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la Loi d'Orientation Agricole (LOA ) au Mali

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par Chantal Jacovetti
Supagro Montpellier institut des régions chaudes - Master acteur de développement rural 2010
  

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1.2 AU SUD, EAU ET CULTURE

Le Niger, long de 4200 km dont 1700 km au Mali avec 1308 km navigable, « le fleuve des fleuves », traverse le pays d'ouest au sud-est dans une grande courbe « la bosse du chameau », avec 2 affluents le Bani et le Bangoé. Avec le Bakoy et le Bafing affluents du Sénégal, c'est le royaume des cultures de rente et de la pêche. Le seul delta central du Niger dispose de plus de 30 000 km2 de mares. 180 espèces de poissons d'eau douce peuplent ces cours d'eaux dont le Mali en est un des premiers pays producteurs. Le secteur de la pêche avec 100 000 tonnes/an et 120 000 exploitations recensées représentent 4,2 % du PIB. 10,5 kg c'est l'estimation de poisson consommé par habitant et par an.

Le triangle du sud est dominé par la culture. Mil, sorgho dans les zones dépendantes de la pluviométrie occupent 75 % des superficies dont 50% en mil. Les légumineuses 8% des surfaces dont 51% en niébé et 44% en arachide. Ces cultures, alimentation de base des ruraux, sont délaissées par les politiques agricoles et par les investissements étatiques. Le riz nourriture de base des urbains utilise 13% des surfaces et le maïs 11% dans les zones irriguées. Le coton culture de rente (600 000 t) est concentré sur 99% des surfaces opportunes autour de Sikasso, Koulikoro et Ségou. Plus récemment canne à sucre et cultures maraichères, vergers se développent. Ces cultures font l'objet de toutes les attentions gouvernementales. En 2002-2003 la production céréalière s'élevait a 2,53 M de tonnes dont 28% de riz et 10% de légumineuses alimentaires (rapport N'Diaya p 11).

« L'initiative riz ~ a pour objectif d'atteindre les 10 000 000 t en 2012, est prévu 350 000 tonnes de canne à sucre et 10 000 ha de blé. Depuis 1992/1993 les surfaces de mil et de sorgho sont grignotées par le maïs et le riz, en apportant de l'eau.

Les propos du président de la CNOP dénoncent ces choix incohérents pour la paysannerie :

«L'agriculture reste majoritairement tributaire de la pluviométrie... l'irrigation ne concerne que « quelques zones privilégiées » où la plupart du temps les aménagements, souvent réalisés sur des fonds publics, sont synonymes d'insécurité foncière pour les familles paysannes. D'ailleurs, même la recherche agronomique s'est polarisée sur ces zones humides oU l'on cultive le coton et le maïs, délaissant les zones plus arides o l'on cultive le petit mil, le sorgo et le niébé pour se nourrir et parer ainsi a l'insécurité alimentaire ».

Déjà en 1995 le réseau GAO dénonçait ces choix déséquilibrés et partisans :

« Depuis les Indépendances les États africains ont développé des politiques agricoles dont l'objectif implicite était de prélever des surplus pour financer l'appareil d'État... Concrètement cela signifie que l'État s'est investi de manière très discontinue dans le monde rural : des zones entières ont été laissées complètement à l'abandon.»

L'exploitation forestière, du bois aux produits de cueillettes contribue à 4,9% du PIB. La gomme arabique, les amandes et le beurre de karité représentent 3,6% des exportations.

Le climat est de type intertropical continental caractérisé par une saison sèche et une saison de pluies de maijuin à octobre qui peut se réduire à 2 mois dans la région du Nord. Mais ces dernières années, les saisons de pluies ont tendance à raccourcir entrainant un climat plus aride et des difficultés au niveau agricole.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo