5 LES HYPOTHÈSES
Hypothèse centrale
La CNOP a bénéficié d'un fort soutien
politique au moment de l'élaboration dela LOA. Par contre, lors de la
mise en oeuvre, il n'était plus présent, ce qui a entrainé
« le retour ~ d'acteurs qui avaient été mis de
côté au moment de l'élaboration (fonctionnaires et
APCAM)
26 Extrait de la note technique de
présentation de la LOA et le point de sa mise en oeuvre du
ministère de l'agriculture du 10 novembre 2009 distribuée lors de
l'atelier national d'échanges sur la stratégie concertée
de la LOA
27 Extrait d'un document de la CNOP de juin 2008 Stratégie
de mise en oeuvre concertée de la LOA distribué lors de l'atelier
national d'échanges sur la stratégie concertée de la
LOA.
Hypothèses secondaires
Cet affaiblissement du soutien politique après 2007 a
conduit à des formes de déstabilisation de la CNOP qui a
été fragilisée dans son fonctionnement interne.
Un décalage important s'observe sur la nature du
processus de concertation entre l'élaboration et la mise en oeuvre.
L'élaboration peut être considérer comme un «
véritable » processus de concertation alors que ce n'est pas le cas
a la mise en oeuvre
6 MÉTHODOLOGIE
Nous somme dans une analyse des stratégies des acteurs.
C'est l'enquête compréhensive avec selon les cas des entretiens
semi-directifs qui a été privilégiée.
Nous allons aborder la partie la plus difficile du point de vu
recherche. Peu d'écrit existe a ma connaissance sur ce sujet surtout sur
la partie mise en oeuvre de la LOA. Les dires sont parfois bruts. Ils sont
issus du croisement d'informations collectées a l'occasion de ma
participation a différents ateliers et séminaires : atelier
sous-régional à Ouagadougou sur les outils de communication
pédagogiques des problématiques paysannes du 20 au 27 octobre,
préparation du projet de décret sur la transhumance le 2, 3 et 4
novembre, Atelier national de concertation sur la LOA le 9 et 10 novembre, une
journée sur le projet de loi sur les statuts, Assises Nationales des
États-Généraux sur le Foncier du 7 au 11 décembre,
ainsi que 17 entretiens et différentes discussions off.
Le mémoire a la particularité d'être en
plein sous les feux dans l'actualité avec les limites de ne pas avoir
toutes les clefs et le recul nécessaire pour être pertinent, que
des recherches ultérieures pourront confirmer ou infirmer. Cette
situation permet de saisir sur le vif la réaction ou la
réactivité des acteurs face au sujet. C'est pourquoi de
nombreuses citations ne sont pas extraites automatiquement des entretiens
officiels28. Moi même ayant été
parfois sollicitée et partie prenante, l'analyse pourra se
révéler elle aussi trop subjective.
6.1 TYPOLOGIE DES ACTEURS
Les personnes ciblées pour les entretiens ont en commun
d'avoir été impliquées soit au moment de
l'élaboration, soit au moment de la mise en oeuvre, la plupart dans les
2 étapes. Elles y étaient en tant que fonctionnaires,
représentants d'OP nationales et régionales, de chercheurs, ONG
excepté les bailleurs de fond car les personnes n'étaient plus
là hormis le représentant de la FAO.
Les personnes interrogées lors des entretiens, dont
certaines plusieurs fois pendant plusieurs heures individuellement ou dans des
ateliers.
Du côté étatique :
- Les 2 fonctionnaires moteurs de la LOA : Madame Nana LANSRY
et Monsieur TRAORE Nouhoum de la Cellule Infrastructures et Filières
Agropastorales (CIFA), la responsable et le chargé des relations avec
les OP
28 Annexe tous les entretiens ?
- Ministère de l'agriculture : particulièrement le
juriste responsable en charge de la LOA tant à l'élaboration,
qu'à la mise en oeuvre.
- Secrétariat permanent en charge de la LOA
:secrétaire permanent, juriste, personnel administratif
- Secrétaire général et quelques élus
de l'APCAM et chambres d'agriculture de Bamako, Mopti et Tombouctou
- Déclarations, dires, discours, compte rendu de
réunions,extraits de documents officiels , articles de journaux
Du côté paysan :
-Échanges informels avec de nombreux paysan-ne-s dans les
structures, les ateliers internes aux structures et externes, EGF...
- Responsables de la CNOP et AOPP et plus longuement Messieurs
Ibrahima COULIBALY et Ousmane DIALLO, Maddy SISSOKO du SEXAGON
-Responsables FNAFR et FNJR
-Mamadou SISSOKO leader paysan Sénégalais
- Messieurs André TIORE du ROPPA, Bassiaka DAO de la
Confédération paysanne du Burkina Fasso Autres personnes
ressources en entretien ou informel:
-Professeur Cheibane COULIBALY, spécialiste du foncier,
appartenant au mouvement des intellectuels, fondateur de l'Université
Mandé Bukari (plusieurs heures)
-Monsieur BARTHELY représentant de la FAO au Mali
-Chercheurs de l'Institut d'économie Rurale du Mali, de
l'Université de Bamako (Institut supérieur de formation en
recherche appliquée)
-Monsieur Dionkounda TRAORE de la SNV (organisation
néerlandaise de développement)
Il est a noter qu'enfin de compte la LOA tient a la
volonté et a l'énergie de quelques personnes tant du
côté étatique que des paysans. J'ai pu rencontrer les
principaux acteurs, même s'il n'est pas toujours simple d'avoir des
rendez-vous ou tout simplement des documents29. Les
autres personnes non impliquées officiellement m'ont permis souvent en
rencontre informelles, d'avoir des explications et impressions
extérieures, forts précieuses.
La 1ère phase de préparation du
mémoire a été avant - et aussi pendant tout le stage - de
s'imprégner de l'histoire du pays a partir de lecture tant
littéraire qu'historique et de recherches documentaires et de nombreux
échanges sur ce thème là - particulièrement avec
mes maîtres de stage-. La mémoire collective étant
très forte au Mali et sans cesse sollicitée, ces temps me furent
d'une grande utilité et ont facilité les contacts et les dires,
corroborant le point de vu de P. JACQUEMOT (1981), « en discutant avec
n'importe quel malien aujourd'hui les évènements qui ont
marqué le passé du Mali sont profondément enracinés
dans la conscience collective.»
29 j'ai eu quand même, par hasard, un récapitulatif
tous les textes sortis la dernière semaine de mon stage.
La 2ème phase a consisté a rencontrer
différents interlocuteurs, sans a priori, ni guide d'entretien afin de
laisser chacun s'exprimer librement sur la LOA, pour un état des lieux
le plus ouvert possible. Cela m'a permis aussi de circonscrire les défis
que le Mali doit relever aujourd'hui.
Après avoir rassemblé les différents
éléments, comme dans un puzzle, j'ai pu élaborer dans une
3ème phase un guide d'entretien semi-directif où la
stratégie des acteurs et leurs relations étaient au coeur de la
trame d'interrogation. J'ai fait le choix d'un seul guide quelque soit
l'interlocuteur. Mais étant dans le vif de l'actualité des
questions très précises - hors questionnaire- ont
été abordées selon les personnes et le moment de la
rencontre. Dans tous les cas les individualités enquêtées
ont témoigné de l'attention a ce mémoire, car étant
dans une situation d'essoufflement, voir d'impasse leur intérêt
semblait se raviver.
Un parti pris manifeste ressortira au fil de la lecture :
s'appuyer le plus possible sur la parole, les documents et analyses issus des
chercheurs, personnes ressources africaines. Ce choix fait écho au
proverbe
«Tant que les lions raconteront leurs histoires de
chasse, les lions seront toujours vainqueurs»
Modestement et malgré tout avec mon filtre, c'est leurs
paroles que je chercherai a mettre en valeur. De même de mettre des
majuscules à Agricole par exemple acté dans la LOA ou autres, est
un respect des us d'écriture malienne.
Tout le stage s'est déroulé du 1er
octobre 2009 au 15 janvier 2010 à Bamako, là où se
trouvent la plupart des acteurs impliqués dans la LOA. Vu le temps et le
peu d'empressement de faire fonctionner les Comités Exécutifs
Régionaux, l'intérêt était émoussé
d'aller enquêter en région.
Dans la 1ère partie du mémoire
après avoir esquissé un panorama géographique et une
histoire du mouvement paysan, ont été abordés
différents états des lieux et enjeux auxquels est
confronté le Mali actuellement. Dont les principaux ont
été exposés et sont indissociables des difficultés
relevées pour mettre en oeuvre la LOA.
La 2ème partie va tenter de retracer en
trois chapitres les différentes étapes vécues par les
différents protagonistes, de l'élaboration d'abord puis les
textes en cours au moment de la mise en oeuvre actuelle de la LOA. Dans un
quatrième chapitre une réflexion sur le processus de concertation
à partir des travaux de BEURET et une analyse comparative sur
l'existence ou pas de stratégie collective dans les deux phases
inspiré d l'ONG GTZ. Les perspectives clôtureront ce
mémoire.
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