B. Problématique, hypothèses,
méthodologie
4 PROBLÉMATIQUE
Pour tous les acteurs le diagnostic est partagé
favorisant une dynamique convergente lors de l'élaboration de la LOA :
la paysannerie est le socle de l'économie malienne pourtant la condition
paysanne est peu enviable et les importations alimentaires ne cessent
d'augmenter « malgré ces ressources et potentialités, les
efforts déployés et les réformes entreprises depuis 45 ans
~ argue un représentant du ministère de l'Agriculture qui
développe :
25Banque Africaine du Développement dans le rapport de la
BM « indicateurs de développement en Afrique » du
15/03/2010)
« De plus, le monde rural vit dans une situation de
précarité aggravée par un environnement économique
concurrentiel accru et difficilement soutenable aux plans sous-régional
et international. Le monde rural connaît, en outre, d'autres facteurs
d'évolution notamment la décentralisation et une forte exigence
d'implication de la société civile dans la gestion des affaires
publiques.... les politiques, stratégies et programmes mis en oeuvre au
cours de ces dernières décennies ont abouti a des
résultats mitigés, en deçà des espérances
des populations rurales. » 26
La CNOP est d'accord avec ce constat et se positionne en mettant
en exergue les exploitations Agricoles familiales et la souveraineté
alimentaire.
« Les principales caractéristiques du secteur
Agricole malien fondé notamment sur des exploitations Agricoles
familiales, vulnérables, peu équipées et
confrontées aux conséquences de l'ouverture du marché
national, imposent des transformations en mesure de moderniser l'Agriculture
familiale afin qu'elle soit capable de relever le défi de nourrir la
population malienne, de procurer des revenus suffisants et durables aux actifs
ruraux et de préserver les ressources naturelles qui sont la base
indispensable de la durabilité et des performances des activités
Agricoles, animales, halieutiques et forestières. »27
Si l'intérêt de faire une LOA est un point de
convergence entre tous les acteurs, tout l'enjeu sera de comprendre de quelle
façon elle va s'élaborer et comment elle va être mise en
oeuvre ? Les différents facteurs développés dans la partie
A] interféreront tout le long de cette LOA, surtout dans le changement
de comportement du chef de l'ETAT qui dans la phase d'élaboration a
fortement soutenu la CNOP, puis qui dans son 2ème mandat
s'est mis en retrait, voire inexistant Dans ce mémoire nous mettrons
surtout l'accent sur le rapport entre l'État et les OP, que la CNOP a eu
la charge de représenter. Les limites seront dans le fait qu'il n'est
pas possible d'aborder toutes les modifications des textes qui ont
circulé jusqu'à la version finale de la LOA et ce qui serait
aussi une façon d'analyser leur portée. Quelques
éclairages spécifiques seront mis en exergue pour expliquer le
processus des décrets et pré-décrets lors de sa mise en
oeuvre.
La question centrale de mon travail est :
Dans le cadre de la LOA, que se soit au niveau de son
élaboration ou de sa mise en oeuvre, comment et jusqu'oü la voix
paysanne, via la CNOP a-t-elle réussi à se faire entendre?
D'oü découlent d'autres interrogations :
Comment expliquer le décalage entre la phase
d'élaboration et celle de sa mise en oeuvre?
La caractérisation du « décalage » : la
concertation des paysans à travers la médiation de la CNOP
a-t-elle pu se poursuivre tout au long du processus de l'élaboration a
la mise en oeuvre?
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