3.5.3 La corruption gangrène la
société malienne
(( L'avènement de la démocratie
multipartiste a eu peu d'effets bénéfiques sur
l'efficacité de a lutte contre la corruption. Les méthodes ont
simplement changées " K.
KANÉ24.
Cette affirmation illustre bien la formation du gouvernement
pour qui l'objectif n'est pas de mettre en oeuvre des projets pour le pays mais
de maintenir un fragile équilibre entre les partis
et/personnalités en place à tous les échelons. Le Mali est
classé 101ème sur 180 selon l'indice de perception de
la corruption de Transparancy International (TI). Selon le malien Sidi Sosso
DIANA qui a fait un audit des comptes :
(( Des divers services et entreprises publiques, le manque
à gagner pour le Mali est de 98 milliards de FCFA (150 M d'euros) dont
40% imputables a la petite fraude pas celle des cols blancs qui se
règlent « dans les salons dorés " , les petits arrangements
entre Ministres et multinationales et qui font la une des journaux , celles de
tous les jours ".
Plusieurs dires, lors des entretiens, des fonctionnaires aux
paysans alimentent ce constat :
« Il y a aussi des problèmes de corruption,
chacun défend son pré-carré. Pour avoir une info il est
facile de faire tourner quelqu'un de bureau en bureau jusqu'à qu'il
paye, c'est de l'argent qui va directement dans la poche du fonctionnaire ou
plus largement au niveau des ministères liés a l'agriculture
"
23 (chercher article maliweb de février)
24 Karamoko Kané économiste malien auteur d'une
étude sur La corruption des fonctionnaires africains, 2009, Clé,
Yaoundé
« Les partis politiques sont financés par les
importateurs de riz et la loi les dérangeait. La loi est un cadre de
cohérence qu'ils refusent, car ils veulent saucissonner la loi en
fonction de leurs intérêts. Ce sont les ministres. Il faut
comprendre que nous avons un gouvernement sans parti, on est dans le consensuel
et chaque parti a droit a son pré carré. Par exemple il faut
être de l'ADEMA pour avoir le poste de ministre de l'agriculture, Il y a
beaucoup de véhicules disponibles a utiliser lors des élections
et un des plus gros budgets! Le consensus c'est se partager la rente ; on ne se
bat pas pour n'importe quel ministère.~
« Ils se sont faits de l'argent sur le dos des
producteurs, par exemple les pesticides qu'ils achetaient 2000FCFA ils les
revendaient 6000 FCFA ! Ils exploitaient eux-mêmes les paysans. Tout
était entre les mains des ministres de l'agriculture. »
Ces déclarations confirment le rapport d'indicateurs de
développement de la BM du 15 mars 2010 qui souligne que c'est dans le
secteur Agricole a cause des importateurs que cette corruption est la plus
forte : « La corruption fait partie intégrante de
l'économie politique africaine. Elle est intrinsèquement
liée a la pratique du pouvoir... clientélisme et corruption font
bon ménage ».
Même si journaux et ATT lui-même n'hésitent
pas a dénoncer ces dérives pour le moment rien n'avance! Et pour
cause selon K.KANE « le premier instrument de lutte anti-corruption,
c'est la mobilisation générale de la société »
et selon TI (2009) « tout dépend des dirigeants. Si
l'action démarre pas du plus haut niveau, toutes les dispositions
légales restent lettre morte ».
Pour le moment de leur part il n'y a que des discours ! En
attendant les pauvres sont les premières victimes ce qui se traduit dans
les faits par une augmentation de 25% des prix courants et de 10% pour un
projet25 .
Pourtant le Mali a des richesses minières comme de l'or,
de la bauxite, elle a de l'eau, des terres, de la force de travail, mais comme
le clame justement l'intellectuelle malienne Aminata TRAORE :
« Détrompons-nous : nous ne sommes pas pauvres,
nous sommes appauvris et leurrés »
Ces éléments de contexte sont important à
avoir a l'esprit pour comprendre le processus de la LOA que l'on va
développer.
|