3.5.2 Après 2007 : fragmentation du pouvoir et
absence de lignes directrices
En juin 2007, réélu pour un dernier mandat,
selon la Constitution, avec 71% des voix, ATT est non plus sans parti
derrière lui mais avec une multitude. Ainsi 35 listes étaient
présentes qui se sont toutes ralliées à lui en
négociant chacune une part du pouvoir, empêchant toute dynamique
et cohérence. D'ailleurs le gouvernement n'est nommé que le 3
octobre. Un remaniement ministériel a eu lieu le 9 avril 2009, un autre
serait imminent. Cette situation ne satisfait pas au moins pour les acteurs de
la LOA:
Pour les anciens membres de la CIFA:
«La CIFA n'existe plus avec les personnes qui ont
oeuvré pour la LOA. Madame LANSRY partie au Commissariat de la
Sécurité Alimentaire, les autres ont eu aussi d'autres promotions
ou sont partis a la retraite. L'encadrement actuel n'est pas a la hauteur des
enjeux. Il n'y a plus de spécialistes en développement rural. Le
remaniement ministériel n'a fait que valider les départs
(retraites, promotions, maladies) le reste ressemblait à un jeu de
chaises musicales »
« Aujourd'hui il y a de la timidité de la part
du gouvernement sur l'agriculture, il y a quelque chose, un écart entre
les actes et les écrits. Il est plus dans les gros travaux que dans
l'agriculture. La LOA n'est pas une affaire de l'État mais des OP ! Il
faut donner ça aux acteurs. Il ne faut pas avoir peur de la donner aux
gens qui vont la critiquer ! C'est comme ça qu'un gouvernement peut
avancer ! »
Pour des responsables paysans :
(( Il y a eu un remaniement ministériel, qui a
laissé partir toutes les personnes impliquées dans la LOA... il a
su a l'époque s'entourer de cadres compétents ".
((Le gouvernement actuel est inodore, incolore. Tu me laisses
faire ce que je veux et je te laisse tranquille et vice-versa. On gère
en se partageant le gâteau. Le président est trop faible pour
mettre en oeuvre la LOA, iifait le jeu des partis. La CIFA
était compétente, le nouveau conseiller agricole aujourd'hui n'y
connait rien ~
l'agriculture. Le SP aurait du être rattaché
directement a la primature car aucun ministre n'accepte de se soumettre
à un autre ministre. "
Pour la FAO
(( En plus le gouvernement ne prend pas les choses en
main. Il est trop dans le consensus et chaque ministère défend
son pré-carré ce qui ne correspond pas à une vision
à long terme. Quand un ministre est nommé, c'est pour un mandat
précis dans un temps court, ce qui est différend d'un exercice a
mener sur du moyen et long terme. "
L'État malien est endetté de prés 1000
milliards de FCFA23 (1.53 milliards €),
c'était la moitié au début des années 80.
Confronté à la corruption et à de maigres rentrées
fiscales, n'ayant pas les « coudées franches » ATT se presse
de « puiser » dans les programmes comme le Cadre Stratégique
de croissance et de réduction de la pauvreté ou le Projet de
développement Économique et Social qui s'achèvent entre
2010 et 2012, a la fin de son mandat.
Ceux-ci supplantent les politiques agricoles, orientés
largement sur les grands travaux d'infrastructures, avec peu de composante
agricole prévue hormis « l'initiative riz ~ et l'irrigation de
périmètres. Ces projets et programmes sont de plus en plus
pilotés par les Partenaires au Développement (PTF). Sous couvert
de sécurité alimentaire et de mise en place de Banques de
céréales, la Belgique a la main sur le blé et
l'élevage, le Canada sur le blé, le riz et la micro-finance
toujours les mêmes zones agricoles « privilégiées
» du Mali.Le Mali perd de plus en plus de sa souveraineté.
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