5) Plusieurs mesures existent dans le but de prévenir
l'exclusion des personnes âgées.
En regardant le phénomène dans l'angle
communautaire, la vie dans les villages ou les petites bourgades n'est pas
triste. La présence de nombreux comités de quartiers et
d'associations de retraités oeuvrent justement dans ces milieux, tissent
et renforcent les liens sociaux entre les différents habitants. La
solidarité entre les membres (même des voisins) est primordiale et
permet aux personnes de se sentir appartenir à un groupe partageant des
valeurs communes et garder une qualité de vie satisfaisante sur le plan
relationnel.
Il ne faut également pas négliger l'application
de nombreuses mesures récentes concernant le projet de maintien au
domicile des personnes âgées. Cela implique la venue de soignants
spécialisés (infirmiers par exemple), ainsi que des aides
ménagères au domicile de
la personne bénéficiaire dans l'objectif de
préserver ses capacités cognitives et motrices pour les
tâches du quotidien (alimentation, ménage, toilette,
habillage,etc.). Même les personnes âgées les plus
démunies sur le plan financier, à travers l'aide sociale, peuvent
profiter de ces services, de plus en plus répandus. Quand on constate
que les mentalités françaises actuelles sur le plan familial
n'encouragent plus la cohabitation de la famille sur différentes
générations, ces alternatives sont d'un grand secours pour
prévenir la dépendance et la solitude des personnes
âgées en difficulté.
Toutefois, lorsque le maintien à domicile n'est pas ou
plus possible, la personne peut être « placée » dans
différentes structures, selon son degré de dépendance, ses
ressources financières et ses préférences. Parmi ces
structures nous comptons les résidences et foyerslogements
spécialisés, les unités d'accueil de jour, les
unités de moyen séjour et de long séjour, les
établissements d'hébergement pour personnes âgées
dépendantes (E.H.P.A.D.), ou encore les hôpitaux psychiatriques
(pour ceux qui présentent des pathologies nécessitant ce type
d'hospitalisation), mais de nombreux autres types de structure existent.
Cependant, il faut savoir qu'une très faible minorité de
personnes âgées de 60 ans et + sont placées en institution
(6 %, les autres sont à domicile ou dans le milieu familial), mais
après 90 ans, elles sont 25% à vivre en institution. Que ce soit
dans le milieu urbain ou rural, la société développe des
mesures d'aménagement du territoire et d'aide économique pour
fournir une qualité de vie la plus digne possible aux personnes
âgées. Dans le cadre du plan de lutte contre l'exclusion, le
budget dépensé pour ces aménagements atteint les 100
milliards d'euros par an (mais ce plan profite, en plus des personnes
âgées, aux personnes handicapées et aux pauvres). Depuis
plusieurs années également, l'État et les Caisses
Régionales débloquent des fonds pour construire des structures
adaptées aux personnes atteintes de pathologies
dégénératives de type Alzheimer.
Des prestations d'intervenants multiples ont lieu de plus en
plus fréquemment dans les structures d'accueil et d'hébergement :
des animateurs, des socio-esthéticiennes, des musicothérapeutes,
des art-thérapeutes... afin d'aider à améliorer la
qualité de vie de la personne. Mais que peuvent faire des
art-thérapeutes dans ces structures et avec un public comme celuici ?
Comment l'art peut-il trouver une place originale et efficace dans un milieu de
soins ? Nous allons voir dans la partie suivante que l'art est une notion qui a
fasciné les grands penseurs de l'Histoire, que la médecine a
également côtoyée à travers les cultures et les
époques, et que la recherche scientifique et philosophique contemporaine
nous a amenés à penser l'art dans une visée humanitaire et
thérapeutique.
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