3) L'exclusion entraîne toutes sortes de
pénalités, dont la gravité peut être alarmante.
Beaucoup d'études traitant de l'exclusion* concernent
des populations en précarité économique et sociale,
notamment les chômeurs, les sans-domiciles fixes, des minorités
ethniques, où l'on peut décerner plus explicitement les
conséquences que leur situation peut entraîner, ce qui est moins
évident quand on parle des personnes âgées car le spectre
de population est beaucoup plus large (et peut englober les catégories
précédentes).
Pourquoi et comment se retrouve-t-on exclu ? L'exclusion d'un
individu a lieu lorsque celui-ci est amené à quitter son groupe
d'appartenance (famille, collègues, communauté religieuse, etc.).
Cela peut être fait de son propre chef, mais aussi de la part des autres
membres du groupe. Elle amène bien souvent une fragilité
psychologique de la personne, car ne plus appartenir à un groupe, c'est
aussi ne plus être reconnu dans les normes et les valeurs que les membres
du groupe entretiennent ensemble ; c'est, d'une certaine façon, perdre
une part de son identité, ce qui rend la personne plus vulnérable
vis-à-vis de l'environnement qui l'entoure (cf. les 14 besoins
fondamentaux de l'être humain, de Henderson).
Dans notre société, nous appartenons à
des dizaines de groupe distincts, que nous en soyons ou non conscients, et cela
forme, consolide ou modifie notre personnalité. Mais lorsque nous venons
à quitter l'un de ces groupes, un « mal-être » en
ressort souvent. Nous pouvons illustrer cette idée avec plusieurs
situations différentes : Le cas d'un divorce ou d'un décès
; il s'agit là d'une rupture du groupe conjugal, et cela entraîne
donc la perte d'identification du couple en tant que tel, du statut marital, du
foyer familial, entre autres, et cela est difficile à vivre pour les
enfants, qui subissent cet éclatement malgré leur attachement
naturel à ce groupe. C'est aussi le cas lors du licenciement
économique d'un salarié, se retrouvant sans emploi, sans le cadre
de travail et ses collègues qu'il côtoyait au quotidien. Ce sont
des bouleversements de la vie et de son rythme qui sont plus ou moins faciles
à accepter, et à dépasser. Tout le problème
réside justement dans la fragilité que l'exclusion provoque chez
la personne concernée. Si certains s'en sortent bien, d'autres seront en
proie à de plus grandes difficultés, qu'elles soient sociales,
économiques, physiques ou psychiques. Certains pour qui la situation
devient insupportable en arrivent à sombrer dans l'alcoolisme, la
délinquance, la toxicomanie, la pharmacodépendance, la
dépression et la maladie.
Si l'on revient aux personnes âgées, qui ont par
définition quitté la vie active, catégorie
privilégiée par le régime libéral entretenu depuis
plusieurs années en France, quels sont les risques d'exclusion à
mettre en évidence ? Comment leur situation si particulière
est-elle gérée par la société, et quelle
organisation vont-ils désormais donner à leur quotidien ?
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