2) L'insertion sociale de la personne âgée
représente une valeur essentielle au regard de sa qualité de
vie.
Bien qu'il soit évident, et surtout dans notre
société, que l'insertion sociale soit une priorité pour
chaque individu, dès sa naissance, la société doit
s'organiser et s'adapter sur différents plans (social,
économique, environnemental...) pour maintenir toute la population dans
le système. Mais qu'entend-on par insertion sociale ?
L'insertion sociale, c'est l'action ou l'ensemble des actions
qui ont pour but d'amener une personne marginale ou isolée vers un
état où les échanges avec son environnement social sont
satisfaisants. Elle désigne aussi le résultat de ces actions.
L'insertion sociale nécessite l'appropriation des valeurs, des
règles et des normes* du système au sein duquel a lieu
l'insertion. Elle revêt plusieurs dimensions : familiale, scolaire,
professionnelle, économique, culturelle, habitat, etc.
En référence à ce qui a été
défini précédemment, nous allons nous baser sur le
principe que la personne âgée est une personne aujourd'hui
à la retraite. Elle a donc du temps à sa disposition, et c'est
souvent l'occasion de s'atteler à la concrétisation de projets
jusqu'alors laissés de côté à cause du temps de
travail. Chaque personne s'affaire à sa manière, toutefois on
retrouvera souvent dans ces projets des voyages, des créations ou
participations à des clubs et des associations diverses, du temps pour
soi et sa famille (notamment en ce qui concerne les petits-enfants, voire
arrière-petits-enfants).
La sortie du cycle professionnel induit une trajectoire
marginale, et peut être vécue de deux façons
différentes : Premièrement, la perte de sa place au sein du
collectif d'entreprise est ressentie comme un manque, une perte partielle de
son identité, et c'est la recherche du comblement de ce manque
identitaire qui va amener la personne à s'investir dans des associations
(communauté de quartier, club de troisième âge,
activités sportives, associations humanitaires, etc.).
Deuxièmement, la vie professionnelle de la personne était pauvre,
et elle profite désormais de ce temps libre pour s'investir. Dans les
deux cas de figure, l'attachement à des valeurs et à des groupes
reste très présent. Le cas qui illustre assez bien cela est le
bénévolat, qui correspond davantage aux valeurs
idéologiques de la personne bénévole, tout en étant
utile aux autres.
La disponibilité du retraité envers sa famille
est également susceptible de lui allouer une place et des fonctions
importantes au sein du groupe. Il est notamment le lien qui maintient en
relation les descendants de différentes générations et
dont la parenté est plus ou moins éloignée. Il est
également, bien souvent dans la culture française, celui qui
conserve le patrimoine familial (mobilier, albums photos, objets d'enfance,
archives, etc.). Les grandsparents jouent en général un
rôle important dans l'éducation de leurs petits-enfants, dans la
transmission de leur expérience de vie, de leur histoire ; et permettent
aussi aux parents d'avoir des personnes de confiance dans leur rôle
éducatif.
Mais la réalité est-elle toujours si positive ?
La société a-t-elle les moyens de rendre ces investissements,
cette intégration possibles pour toutes les personnes âgées
? Et si ce n'était pas le cas, quelles problématiques en
découleraient ? Penchons-nous d'abord sur les
généralités de l'exclusion.
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