3) Les tableaux et graphiques constituent d'excellents
moyens de communication de résultats envers les autres membres de
l'équipe.
Avant de vous montrer ces illustrations, nous tenons à
informer que trois faisceaux d'items - le ton de la voix, la nature du discours
et la nature des gestes - ne sont pas cotés dans ces schémas car
non pertinents vis-à-vis des objectifs de prise en charge.
Tableau comparatif de l'évolution des patientes au
cours de la prise en charge.
Les couleurs sont interprétées comme suit :
- le gris signifie l'absence de réponse (la plus mauvaise,
qui, dans l'ordre numérique, correspond à 0)
- le rouge signifie une réponse inadaptée
(correspond au chiffre 1)
- l'orange, qui traduit une réponse peu adaptée
(correspond au chiffre 2)
- le jaune, qui traduit une réponse adaptée
(correspond au chiffre 3)
- le vert, qui équivaut à la réponse la
mieux adaptée (correspond au chiffre 4).
Les deux graphiques suivants résument l'évolution
des patientes sur les critères évalués avec la fiche
d'observation.
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Nous pouvons voir grâce au tableau et aux graphiques que
les améliorations les plus significatives ne sont pas les mêmes
pour Mme A et Mme B. Les relances (fait de ramener la patiente dans le cadre de
l'activité) ont considérablement diminué chez Mme A, et
l'amélioration du cadre communicatif et relationnel a influé sur
la diminution de l'angoisse qu'elle éprouvait pour les autres.
Malgré une participation artistique discrète, le plaisir
grandissant qu'elle éprouvait lors des séances lui a sans doute
donné l'envie de retrouver cette sensation auprès d'autres
activités, d'où son envie, en fin de prise en charge, de
réitérer ces expériences.
Pour Mme B les améliorations les plus notables
concernent la fréquence du discours ; au fil des séances, les
contacts se sont multipliés, et Mme B est parvenue à gérer
de mieux en mieux ces situations, alors qu'au départ elle ne parlait
avec quasiment personne. Le choix des outils est devenu de plus en plus
autonome au fur et à mesure qu'elle se sentait apaisée dans le
milieu où elle se trouvait (la présence d'autres personnes
l'entraînait dans une dynamique d'indépendance).
Cela illustre bien le fait qu'une pénalité est
et doit être traitée différemment selon les troubles
associés, les pathologies et la personnalité des patients.
Toutefois, le but de la prise en charge n'est pas d'atteindre des scores
parfaits, la preuve en est que les prises en charge de ces deux patientes ont
été une réussite, alors que tout n'est pas au meilleur
niveau. La personne a simplement atteint un état de bien-être
suffisant pour valider la prise en charge, et « le reste », s'il est
nécessaire de l'améliorer, reposera sur les autres professionnels
de la structure et des proches, ainsi que sur la volonté propre de la
patiente.
L'évolution au cours des séances peut mettre
aussi en évidence la pertinence de l'objectif thérapeutique
principal et des objectifs intermédiaires fixés (la
réalisation de tel ou tel objectif a pu permettre une
amélioration dans telle ou telle catégorie) ; mais elle peut
très bien soulever le contraire. Certaines stratégies et projets
peuvent causer davantage de mal que de bien, il ne faut pas oublier que
l'art-thérapeute n'est pas à l'abri d'une erreur.
C'est, entre autre, ce sur quoi nous allons maintenant
discuter dans la troisième et dernière partie de ce
mémoire : l'expérience art-thérapeutique a pu soulever bon
nombre d'interrogations, de remarques et de limites au regard de la
méthode, de la population choisie, et des fondements de
l'art-thérapie.
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