III. Principaux défis de
développement
Cette partie est consacrée à l'analyse des
principaux défis de développement du pays et que le bureau du
PNUD au Tchad envisage comme défis à relever. En rapport avec son
mandat et ses missions le PNUD considère que le Tchad est
confronté à trois principaux défis de développement
qui se déterminent mutuellement à savoir : la
pauvreté, la faiblesse des capacités à y répondre
de manière adéquate et les contraintes structurelles qui limitent
ses capacités.
III.1. Le défi de la pauvreté
Selon l'analyse faite dans le programme de payse du PNUD
(PNUD ; 2005 :2), une paupérisation extrême maintient le
pays au bas de l'échelle du développement humain avec un IDH de
0,346 plaçant le Tchad au 173ème rang mondial sur
177. Cette pauvreté est multidimensionnelle et ses déterminants,
selon l'enquête de perception réalisée en 2000 dans le
cadre de la Stratégie Nationale de Réduction de la
Pauvreté, sont :
- la mauvaise gouvernance ;
-l'inaccessibilité aux soins ;
- l'enclavement du pays ;
-le manque d'eau potable ;
-la sous-alimentation ;
-la faiblesse de scolarisation au primaire ;
-la très faible croissance économique et la
mauvaise répartition des ressources.
En effet, le document de programme pays ci-dessus cité
montre que deux tiers de la population tchadienne vit avec moins d'un dollar
par jour. A cause du déficit et de l'insécurité
alimentaire, la proportion de la population souffrant de malnutrition est
évaluée à 32,0 %, et à 44,2 % pour celle
n'atteignant pas le minimum calorique. La mortalité
infanto-juvénile et la mortalité maternelle restent
élevées à respectivement 203 pour 1 000 et 1099 pour
100 000 naissances vivantes en 2004. Ces taux étaient à
194 pour 1000 et 827 pour 100 000 naissances en 1996-1997 : la
mortalité des mères et des enfants est donc en forte
augmentation. Selon diverses sources, le prévalence au VIH parmi les
adultes s'établirait à environ 5,0%.
Le paludisme passe pour la première cause de
consultation dans les structures sanitaires : 37,0 % des problèmes
notifiés dans les centres de santé et 45,0 % dans les
hôpitaux en 2002. Une proportion faible de 36 % de la population a
accès à l'eau potable et moins de 2,0% de citadins disposent
d'installations sanitaires avec eau courante.
En 2004, le taux net de scolarisation dans le primaire est
estimé à 48,0 % ; celui des filles est plus bas se
situant à 38,0% dans le primaire, à peine17,0% dans le secondaire
et à 6,0 % dans le supérieur. La scolarisation des filles
s'améliore quelque peu si l'on sait que dans le primaire et le
secondaire leur taux de scolarisation était évalué
respectivement à 30% et à 11% en 1996-1997.
En ce qui concerne l'assainissement, l'habitat et le
développement urbain, les données disponibles font ressortir
qu'à peine 5,0% de la population urbaine sont connectés au
réseau d'évacuation des eaux pluviales, 1,0% au réseau
d'évacuation des eaux usées. Il ressort d'une enquête
récente que 70% de logements sont en banco et selon le Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH), environ 35% de
la population urbaine sont locataires ; ce pourcentage est de 53,1%
à N'Djamena.
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