CHAPITRE V : ETUDE DE CAS : LA GREVE DE JANVIER 2008
DE L'APUKIN
Nous désignons cette grève ainsi à partir
de Janvier pour souligner ce moment où tous les corps de l'E.S.U
abandonnèrent la lutte. L'APUKIN étaient, donc, restée la
seule face au gouvernement. Les revendications salariales qui relèvent
de son capital économique ont nécessité des
stratégies de lutte diverses. Les résultats
« anhistoriques » de cette grève mérite qu'on
s'y arrête, car une première dans le cours de ses luttes.
V.1. Genèse de la grève.
La genèse de cette grève procède d'une
distinction. Le corps enseignant de l'E.S.U qui a intériorisé son
rôle d'un des « faiseurs » de l'Etat (par la
formation de ses cadres) s'est retrouvé marginalisé dans un champ
politique où une part considérable de richesse est sensée
être rétribuée à ceux qui constituent « la
catégorie des dirigeants »parmi lesquels se retrouvent les
parlementaires, le corps gouvernemental, les « mythiques
professeurs »...
Cependant, bien que faisant partie de cette catégorie
virtuelle, le corps enseignant voit son assiette salariale se rabougrir par la
dévaluation de la monnaie nationale pendant que le salaire des
députés et sénateurs triple scandaleusement bien que
déjà démesuré. Au même instant, des avantages
matériels énormes sont conquis par un gouvernement autant
hautement rémunéré que responsable des flagrants
détournements impunis des fonds publics.
De la sorte, le corps enseignant a été conduit
à revendiquer une rémunération hors échelle par
rapport à ce que perçoit le personnel de la fonction publique. Le
21 et 28 mars, l'APUKIN s'en tenait encore à 2500 USD pour un professeur
ordinaire comme minimum. Cependant, le caractère disparate et le grand
nombre des représentants syndicaux de l'ESU, tous indépendants
dans les négociations, contre le pouvoir politique étaient
exploité par le gouvernement. Le profit matériel et individuel
auquel ouvre, par voie de corruption, ces négociations de crise ainsi
que les principes d'ethnicité et de clientélisme politique qui
concoururent à dépouiller l'APUKIN de ses compagnons. Ces
principes étant habilement manipulé par le pouvoir politique.
Dès lors, autant pour les bénéfices de
tout l'ESU, l'APUKIN faisait seule sa lutte. Il sied donc de relever que cette
pratique de mener une lutte en solo tient à la perception que se fait
d'elle-même l'APUKIN et à sa position dans le champ de
l'enseignement universitaire. Image de supériorité face aux
enseignants de l'E.S.U due au vertige socio - politique de l'UNIKIN mais aussi
principal formateur dans nombreuses Universités tant publiques que
privées. Ainsi, le 29 février, l'APUKIN et le gouvernement ont
amorcé une des plus longues négociations.
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